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Humanisme : le Contrat social
5 novembre 2006

Les relations humaines

Cessez d’être gentil soyez vrai ! Thomas d’Ansembourg Chapitre 1 : pourquoi nous sommes coupés de nous-même, de nos sentiments ou de nos besoins. Thomas d’Ansembourg est un ancien avocat qui s’est transformé par l’étude du processus de communication non violente inventé par Marshall Rosenberg dans l’esprit des travaux de Carl Rogers. Rosenberg est docteur en psychologie clinique et fondateur du Centre pour la Communication non violente. D’Ansembourg engage ses lecteurs à observer sa propre violence pour comprendre comment elle s’enclenche et la désamorcer. Il estime que si nous étions intérieurement plus conscients que nous vivons vraiment, nous trouverions avec plus d’aisance l’occasion d’exprimer notre force sans nous agresser mutuellement. Pour lui, la violence subtile est la violence affective et elle est plus répandue que celle qui se manifeste par les coups et les insultes. Ce processus de communication non violente possède quatre points : 1, l’observation qui suscite toujours un sentiment - 2) ce sentiment correspond à un besoin - 3) ce besoin nous invite à formuler une demande- 4) le dernier point est la demande. Cette méthode est basée sur le constat que nous nous sentons mieux lorsque nous voyons clairement ce à quoi l’autre se réfère ou réagit, lorsque nous comprenons bien ses sentiments et besoins. La question essentielle que se pose l’auteur est : « Comment être soi sans cesser d’être avec l’autre, comment être avec l’autre sans cesser d’être soi ? ». La violence, intériorisée ou extériorisée, résulte d’un manque de vocabulaire : elle est l’expression d’une frustration qui n’a pas trouvé les mots pour se dire. Nous n’avons pas appris à décrire précisément ce que nous sentons ni quels sont nos besoins et nous nous sommes coupés de nous-mêmes. Ce qui peut provoquer timidité, dépression, doutes, incapacité de faire des choix, perte du goût de vivre. Depuis notre enfance, c’est notre compréhension intellectuelle des choses qui a été stimulée mais notre compréhension émotionnelle n’a pas été encouragée. L’auteur distingue la personnalité ainsi : 1) L’espace mental, il est caractérisé par quatre fonctionnements : le jugement. Nous jugeons les autres, prenant le peu que nous avons vu pour toute une réalité. Un seul aspect de la personne peut éveiller peur, méfiance, colère ou tristesse. Les préjugés. Nous avons appris à partir d’automatismes de pensée, de croyances qui ne sont pas vérifiées. Le système binaire ou la dualité. Nous avons pris l’habitude de tout formuler en noir et blanc. Nous pratiquons cette logique d’exclusion et de division basée sur « ou » ou sur « soit ». L’exemple c’est : soit nous prenons soin des autres, soit nous prenons soin de nous-même, avec la conséquence que soit nous nous coupons de nous-même, soit nous nous coupons des autres. Le langage déresponsabilisant : nous ne prenions aucunement la responsabilité de ce que nous ressentons. Au contraire, nous trouvons un bouc émissaire (le règlement, la tradition, les ordres). 2) Les sentiments Dans notre fonctionnement traditionnel qui privilégie le processus mental, nous sommes coupés de nos sentiments et de nos émotions comme par une dalle de béton. Il en résulte que pour être aimé et avoir sa place dans ce monde, nous devons faire non pas ce que nous sentons ni ce qu’on voudrait mais ce que les autres veulent. Etre vraiment soi-même, c’est risquer de perdre l’amour des autres. Ce sentiment fonctionne comme un signal clignotant sur un tableau de bord : il nous indique qu’une fonction est ou n’est pas remplie, qu’un besoin est ou n’est pas satisfait. L’acquisition du vocabulaire va de pair avec le développement de la conscience : c’est parce que nous avons appris à nommer des éléments et à les différencier que nous pouvons comprendre leur interaction et modifier celle-ci au besoin. En revanche, nous n’apprenons pas à nommer les enjeux de notre vie intérieure et à discerner ce qui se passe en nous alors nous trouvons un responsable à l’extérieur qui sert de bouc émissaire. 3) Les besoins S’écouter a été longtemps synonyme de péché mortel, en tout cas d’égocentrisme ou de nombrilisme. L’idée même que l’on puisse « avoir des besoins » est encore souvent perçue comme infamante. La coupure par rapport à nos besoins se paye de différentes façons. Nous avons de la peine à faire des choix qui nous engagent personnellement. Nous allons souvent dépendre de l’avis des autres. Nous sommes le jouet de dépendances diverses (drogue, alcool, gens). Nous pouvons entrer dans un processus de violence par agression ou projection (critiques, jugement, insultes) ou de violence par autorité. Identifier ses besoins permet de sortir de la confusion qui ajoute au mal être. Tant que nous n’indiquons pas concrètement à l’autre comment nous souhaitons voir notre besoin satisfait, nous risquons de le voir s’écraser sous le poids d’un besoin insatiable. C’est comme si nous mettions sur sa tête toute la responsabilité de ce besoin. Devant cette menace, l’autre s’affole et se dit : « Je ne peux pas prendre en charge seul cet énorme besoin donc je m’enfuis ou je m’enferme dans la bouderie ». Ne sachant pas comment être à l’écoute de l’autre sans cesser d’être à l’écoute du nôtre ni comment être à l’écoute de notre besoin sans cesser d’être à l’écoute de celui de l’autre, souvent, pour nous protéger, nous interrompons la relation, nous coupons l’écoute de l’autre. A force de ressasser l’impression de ne pas être compris ou reconnu, de faire l’objet d’injustices ou de rejet, nous nous forgeons une nouvelle identité : « Je suis celui qui n’est pas compris, pas reconnu, qui est l’objet d’injustice ou de rejet ». Nous nous installons dans cette croyance de telle sorte que nous ne voyons ni n’entendons plus les messages de compréhension, d’intégration. 4) La demande En formulant une demande concrète, nous sortons de l’attente, souvent désespérée, que l’autre comprenne notre besoin et accepte de le satisfaire (attente qui peut durer une éternité et se révéler extrêmement frustrante. Il est souvent difficile de constater paisiblement, avec estime et bienveillance, que nous ne sommes pas d’accord. La différence et donc le désaccord sont fréquemment perçus comme une menace. Chapitre 2 : prendre conscience de ce que nous vivons vraiment. - S’épuiser pour bien faire Combien de personnes, en particulier dans la relation d’aide et dans le domaine de l’éducation se sont usées jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la dépression dans le soin de l’autre et l’oubli de soi ? Elles se font souvent à elles-mêmes une telle violence « pour bien faire » qu’elles ne sont plus capables de « ne rien faire ». Elles se sont tant coupées d’elles-mêmes que leur énergie s’est épuisée et c’est par un choc (dépression) que la vie, parfois, les ramène à elles. La seule façon de prendre soin durablement et adéquatement de qui que ce soit c’est d’en retirer du plaisir. Si nous agissons par devoir, par sacrifice ou contrainte, une partie de nous « mange » l’énergie et la vitalité et se venge en se manifestant par la révolte ou la dépression. - Observer sans juger ni interpréter Différencier le fait tel qu’il est de l’émotion qu’il suscite en nous est certainement l’une des choses les plus difficiles. Nous ne sommes donc pas en relation avec la réalité mais avec nos préoccupations. Aborder un sujet sans juger, sans interpréter, non seulement nous met dans une meilleure disposition de coeur pour écouter l’autre, mais également invite l’autre à une meilleure disposition de coeur pour nous parler vraiment de ce qu’il ressent sans se sentir critiqué. Exprimer notre observation de façon neutre ne veut pas dire que nous refoulons nos sentiments. Cela veut dire que nous ouvrons l’entretien d’une façon qui respecte la réalité et la vision que l’autre en a et qui nous permet de communiquer à l’autre notre sentiment avec toute sa force, sans juger ni agresser. Le simple fait de relever les faits tels qu’ils sont, le plus objectivement possible, nous permet souvent de recadrer les choses et de dégonfler les baudruches que sont les préjugés. - Sentir sans juger ni interpréter Si nous voulons davantage nous renseigner sur nous-même, pour savoir ce que nous vivons vraiment par rapport à une situation, nous avons intérêt à écouter notre sentiment en le formulant ainsi : « Je me sens inquiet, triste, déçu ». C’est le sentiment qui va nous aider à identifier notre besoin et ce faisant, nous permettre de nous situer par rapport à une situation ou une personne sans la juge, sans la critiquer et sans nous décharger sur elle de la responsabilité de ce que nous vivons. Il y a deux avantages à différencier les sentiments vrais des sentiments comprenant une interprétation. Se sentir « trahi, manipulé, rejeté » comporte une interprétation, une image sur l’autre. Le premier avantage a trait à notre souhait de cheminer vers nous-même le plus sûrement possible en renonçant aux scénarios de victime et de plainte. Le second avantage qu’il y a à différencier les sentiments vrais des sentiments teintés d’interprétation, est que cela nous permet de nous faire bien comprendre par l’autre grâce à des mots qui suscitent le moins possible l’inconfort, la peur, la résistance, la fuite. Epurer notre langage et notre conscience de ce qui génère opposition, division et séparation car si l’autre entend quoi que ce soit que nous formulons comme un jugement, une critique, il ne nous écoute plus. - Identifier nos besoins sans les projeter sur l’autre Depuis notre enfance, nous avons davantage intégré l’impression confuse et quasi constante d notre culpabilité par rapport à l’autre que le sens éclairé de la responsabilité de chacun. Nous attendons donc souvent de l’autre qu’il prenne soin de nos besoins alors que nous-même n’avons pas pris soin de les identifier. Nos besoins (affection, sécurité, reconnaissance) l’autre peut bien entendu les satisfaire mais n’est pas le seul à pouvoir le faire. Un espace de liberté, de respiration et de confiance est donc indispensable dans un couple et c’est la liberté que nous nous donnons qui nous attache l’un à l’autre. Ce qui apparaît, la plupart du temps, c’est que tant que nous n’avons pas vraiment fait le point sur nos besoins et que nous faisons la chose par habitude ou par devoir, l’autre ou la chose dot nous nous occupons a tôt fait d’être perçu comme nous empêchant d’être nous-même ou de vivre notre vie et nous le lui faisons payer, ou encore nous nous le faisons payer. La violence s’enclenche ouvertement ou subtilement. Si nous prenons le temps de faire le point avec nous-même, nous nous donnons l’occasion d’être pleinement à ce que nous faisons. - Formuler une demande concrète, réaliste, positive et négociable C’est la demande concrète qui donne un « possible » au besoin et lui donne l’occasion de s’incarner. La difficulté de se donner à soi-même le droit d’exister et de décider d’une incarnation véritable indépendamment des attentes et du regard de l’autre vient de la difficulté de passer à la demande ou à l’action concrète. La demande doit tenir compte de la réalité et ne pas viser un objectif de changement radical, elle doit donc concerner une petite chose, pas la plus pénible mais la plus agréable. La demande doit être positive. Remplacer dans le vocabulaire ce qui divise, embarrasse, freine par ce qui invite, stimule, facilite. Chapitre 3 : prendre conscience de ce que l’autre vit vraiment - Communiquer, c’est exprimer et recevoir un message Communiquer, c’est exprimer, s’écouter soi, écouter l’autre et souvent s’assurer qu’on s’est écoutés mutuellement. Beaucoup de difficultés de relation viennent de ce que nous ne prenons pas la peine de nous assurer que nous avions bien entendu l’autre et que l’autre nous a bien entendu. De temps en temps, nous n’en pouvons plus du tout de même tenter d’écouter l’autre et nous lui imposons alors complètement notre vision, à la limite, nous agissons comme un tyran. A d’autres moments, nous sommes parfois tellement épuisés d’avoir tenté de faire valoir nos besoins en vain, de les avoir exprimés sans obtenir ni reconnaissance ni considération aucune, que nous abandonner. Nous nous soumettons à l’attitude de l’autre sans plus réagir. Nous agissons comme un esclave, une victime. - Renoncer à la peur et basculer dans la confiance C’est un des enjeux de notre vie : rester dans du connu qui nous pèse ou même nous torture, mais qui est rassurant puisque connu ou basculer dans l’inconnu qui peut être infiniment plus réjouissant mais qui implique un changement. Dans le couple, tant de comportements sont guidés non par la joie d’aimer, mais par la peur de ne plus être aimé, non pas par la joie de donner, mais par la peur de ne pas recevoir en retour. - L’empathie : être présent à soi et aux autres. Le danger, ce n’est pas de traverser une passe suicidaire, le danger, c’est de ne pas écouter ce qui se passe dans cette passe. Derrière le goût de mourir, il y a le goût de vivre qui a été déçu. L’empathie ou la compassion, c’est la présence portée à ce que je vis ou à ce que l’autre vit. Les étapes de l’empathie 1) ne rien faire, arriver à écouter l’autre sans rien faire suppose que nous ayons profondément intégré la confiance que tout être dispose en lui de toutes les ressources nécessaires à sa guérison, à son éveil et à son épanouissement. Etre en empathie avec l’autre, surtout s’il s’agit d’un proche avec qui les liens affectifs sont importants, demande de la force et de la sécurité intérieures. 2) Porter notre attention sur les sentiments et les besoins de l’autre. Nous devons prendre le temps de nous mettre en résonance avec l’autre mais il ne s’agit pas de prendre en charge ce que l’autre vit, cela lui appartient. Mais il s’agit de lui apporter notre présence. 3) Refléter les sentiments et les besoins de l’autre. Il faut répéter, reformuler les besoins de l’autre mais cela ne veut pas dire les approuver ou être prêt à les satisfaire. Il s’agit d’une écoute active. Nous sommes présents et manifestons notre présence en accompagnant l’autre dans son exploration de ses sentiments et de ses besoins. L’empathie consiste à rester « collé » au sentiment et au besoin de l’autre. 4) Constater un relâchement de la tension, une détente physique chez l’autre, souvent manifestée par un soupir. - Nous n’avons pas le temps de nous entendre, mais nous prenons le temps de nous mésentendre. Curieusement, nous avons souvent le temps d nous disputer tous les jours pendant des semaines, mais pas le temps de nous rencontrer pendant quelques minutes. Chapitre 4 : la rencontre La rencontre est un mouvement, souvent lent et tout intérieur, de moi à moi et de moi à l’autre. Ce mouvement prend place dans l’espace de liberté que nous nous donnons qui est une condition fondamentale de la rencontre. Chapitre 5 : la sécurité affective et le sens, deux clés pour la paix. - Nous avons appris à faire, pas à être. Nous sommes amenés à répondre et à correspondre aux attentes de l’autre, nous nous adaptons et suradaptons à elles. Nous savons tout faire pour lui faire plaisir, mais nous ne savons pas être, simplement être nous-même. Tout préoccupé par la croyance que nous sommes responsables de l’état de l’autre, nous ne savons pas, par exemple, être simplement à son écoute. Prendre soin, c’est aider l’autre à vivre ce qu’il a à vivre, ce n’est pas l’en empêcher, ce n’est pas de tenter de lui faire faire l’économie d’une souffrance qui se trouve sur son chemin en la minimisant ou en la prenant soi-même en charge. C’est l’aider à pénétrer sa souffrance pour pouvoir en sortir. Le risque, en prenant l’autre en charge, est de ne pas avoir conscience que ce n’est pas de lui dont nous prenons soin mais de nous, de notre image de sauver et souvent de notre besoin de notre reconnaissance. - Nous n’avons pas appris à être aimés comme nous sommes, mais à être aimés comme les autres voudraient que nous soyons. si nous avons appris à correspondre aux attentes des autres, à nous mettre sous tension pour eux, nous attendons presque immanquablement que l’autre corresponde à nos attentes. Ce n’est que si nous parvenons à être vraiment nous-même, ors rôle, hors étiquette, hors tension, que nous parviendrons à laisser l’autre être vraiment lui-même, hors étiquette, hors rôle. La vraie rencontre a lieu entre les êtres, pas entre les rôles. Aimer l’autre comme il est veut aussi dire que nous nous intéressons à lui et que nous accueillons ce qu’il devient ou pourrait devenir. - La différence est vécue comme menaçante Nous avons peur de constater notre différence. Nous l’évitons ou la refoulons. Ce faisant, nous nous entraînons peu à accueillir la différence de l’autre. Nous tolérons l’autre dans la mesure où il est « même » et où « il m’aime ». Pour ce faire, nous rencontrons alors davantage les gens qui pensent comme nous. Le sentiment le plus courant : la peur ! Nous vivons principalement dans la peur de la désapprobation de l’autre, de sa critique ou de son indifférence. L’autre est toujours plus ou moins perçu comme un juge dont l’approbation ou la désapprobation conditionne notre bien-être. - Cessons d’être gentils, soyons vrais ! La gentillesse/complaisance, une gentillesse d’attitude qui n’est pas portée par un véritable élan du coeur, le goût profond de donner et de contribuer par un véritable don du coeur, le goût profond de donner et de contribuer avec joie au bien être de l’autre, mais qui est mobilisé par la peur de perdre, la peur du rejet, la peur de la critique est souvent un masque sec qui étouffe le son de la vérité, qui éponge le flot de la vitalité et de l’authenticité si nous voulons vivre des relations durables et insatisfaisantes ou des relations satisfaisantes et non durables, mais nous ne pouvons fonder des relations durables et satisfaisantes sans prendre soin de ces deux valeurs ou de ces deux besoins : vérité et authenticité. Nous disons souvent oui « pour être gentil » alors que nous pensons non, et ce, la plupart du temps pour éviter un conflit. Apprendre à dire non nous incite à travailler quatre valeurs : le respect des sentiments et des besoins de l’autre comme des siens. - L’autonomie nécessaire pour prendre le temps de vérifier ce que je ressens et ce que je veux. - La responsabilité d’être à l’écoute des différents enjeux et de tenter de prendre soin de tous les besoins en cours. - La force de manifester mon désaccord et de proposer une solution peut-être tout à fait différente de celle qu’on me demande. Derrière le non, à quoi disons-nous oui ? Arriver à dire non, à mettre ses limites dans le respect de l’autre, se fait d’autant plus facilement que nous acquérons force et souplesse dans notre façon de vivre nos besoins de confiance en nous, de sécurité intérieure, de reconnaissance, d’identité. Au fond, en travaillant à la connaissance de nous-même, nous savons de mieux en mieux à quoi nous disons oui. Il en résulte plus d’aisance à dire non de façon constructive ou à entendre le non de l’autre sans le prendre contre soi. J’ai peur des conflits Derrière la peur des conflits, il y a presque toujours le besoin de sécurité affective. Or, le conflit est souvent un occasion d’évolution. Il permet de travailler notre sécurité intérieure, notre autonomie et notre faculté d’écoute et d’empathie. Dans la peur du conflit se reflète encore la quête désespérée de l’approbation de l’autre. Comment vivre la colère ? Notre propre colère est vécue comme une menace : « Vois-je encore être aimé si je me mets en colère » ? ou « Suis-je encore aimable si on se met en colère contre moi ? » Alors que la colère nous invite à nous mettre aux « soins intensifs » de notre propre écoute. Si nous sommes en colère, nous avons besoin que l’autre nous entende, qu’il comprenne l’ampleur de nos frustrations. Pour répondre à la colère de l’autre, nous devons porter l’attention non pas à son attitude, ses mots, son ton de voix mais à ses besoins instatisfaits et tenterons de les nommer au lieu de l’agresser en retour. Cette attitude surprend l’autre et le ton retombe. Chapitre 6 Nous renseigner mutuellement et partager nos valeurs. La liberté fait plus peur que la contrainte La contrainte, nous la connaissons bien. Elle est inconfortable mais familière. La liberté est nouvelle et suscite la peur de l’inconnu. Après des générations d’éducation ou devoir ou à l’habitude, accepter d’agir par choix et difficile. C’est une habitude de langage qui nous fait dire : « je n’ai pas le choix » ou « je n’ai pas le temps ». Si nous avions davantage conscience de nos besoins nous verrions plus clairement que nous choisissons nos priorités et que l’usage de notre temps en est un reflet évident. Il nous suffit de regarder ce que nous faisons, à quoi nous consacrons notre temps et notre énergie, les gens que nous voyons. Si nous avons été éduqués depuis le berceau dans les tensions, les disputes et l’inconfort affectif, si nous avons cru qu’agresser l’autre est la seule façon de nous faire une place, s’installe en nous une sorte de résistance au bien être parce que celui-ci peut paraître moins intense que le mal-être et moins sécurisant puisqu’inconnu. Il y a alors des risques que nous recréions inconsciemment les circonstances qui nous sont familières pour retrouver du connu. Le bien-être a pour ingrédients : le sens de ce que l’on fait et la sensation d’exister. Nous sommes tous dangereux si notre vitalité n’a pas l’occasion de s’exprimer, si notre mal-être n’a pas l’occasion d’être partagé et compris. La violence, c’est l’explosion d’une bombe de vie empêchée. Chapitre 7 : méthode Thomas d’Ansembourg recommande d’utiliser trois minutes, trois fois par jour d’écoute de soi-même sans jugement, sans reproche, sans conseil, sans tentative de solution. Juste pour faire le point de notre état des lieux intérieur sans essayer de rien changer. En nous écoutant de la sorte, nous pouvons petit à petit sentir vers quoi nous tendons. Ainsi plus nous serons conscients de ce qu’indiquer notre propre colère, plus nous serons disponibles pour écouter celle de l’autre. Lorsque nous nous nourrissons de l’énergie portée par tout ce qui va bien, nous trouvons la force d’affronter tout ce qui va mal. Si nous ne sommes pas vigilants, notre conscience peut se laisser remplir de toutes les mauvaises nouvelles au point de ne plus avoir de place pour accueillir les bonnes. pri01p13livre
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