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Humanisme : le Contrat social
18 janvier 2007

Une secte catholique autoritaire

Octopuss’ Dei : la pieuvre contre la République. La quarantaine, Jean-Pierre S... est cadre dans une filiale du Crédit Lyonnais à Paris. Il est membre de l’Oeuvre depuis 1971 et parle avec vénération du fondateur, aussi appelé par ses fils “le Père” ou “le Serviteur de Dieu”. Se sanctifier par son travail, sanctifier son travail professionnel : il répète presque mécaniquement la double consigne de Mgr Escriva. Aussi Jean-Pierre S... s’oblige-t-il, chaque jour au bureau, à de “petites mortifications” : recevoir un “casse-pieds”, être ponctuel à un rendez-vous, exhumer un dossier qu’on n’a pas envie de traiter. Il va quotidiennement à la messe, récite le chapelet dans le métro et à l’heure de l’Angélus au bureau la prière du Régina Coeli. Chaque coup de téléphone est devenu pour lui, comme par un réflexe pavlovien, l’occasion de penser à Dieu et, dit-il, de “murmurer intérieurement que je l’aime”. Intriguant portrait d’un adepte fanatisé n’est-ce pas ? Mais par quelle secte ? Les témoins de Jéovah ? L’Eglise néo-apostolique ? Moon ? Non vous n’y êtes pas, il s’agit de l’Opus Dei. J’ai choisi de brosser le portrait de cette pieuvre qui étend chaque jour un peu plus ses bras sur les institutions de la République. Après en avoir dévoilé l’historique et le fonctionnement, je tenterai de définir les éléments permettant de classer l’Opus Dei parmi les sectes. Je chercherai à démontrer l’influence que cherche à developper l’Oeuvre au sein de la République française. Enfin, je proposerai un débat sur les dangers que représente l’Opus Dei en France et dans le monde d’aujourd’hui. I Naissance et organisation de la pieuvre a) Organisation Fondée en 1928 par Josémaria Escriva de Balaguer, l’Opus Dei compte quatre-vingt-cinq mille membres à travers le monde, dont de nombreux universitaires et hommes d’Etat, mille trois cents prêtres et trente trois prélats et évêques. Le gourou de l’Opus est né en 1902 en Espagne. Ordonné prêtre en 1925, il ne lui faut que trois ans pour créer son Oeuvre à laquelle il adjoint une branche féminine dès 1930. En 1934, il rédige son livre manifeste intitulé Chemin et diffusé à quatre millions d’exemplaires dans le monde entier. Dès 1950, l’Opus Dei devient par décret un institut séculier. La question fondamentale est de savoir si l’Opus Dei est une secte doublée d’une pieuvre mafieuse. Le parlement belge a classé l’ordre fondé par Escriva de Balaguer parmi les sectes dans un rapport récent. L’étude approfondie des divers textes émanants de l’Opus Dei tent à prouver que cet organisme est ultra-conservateur et sectaire. Dans son livre Chemin, Escriva de Balaguer exhortait les membres de sa milice à devenir une puissante massue d’acier dans une gaine rembourrée. Les adeptes de l’Opus Dei sont donc considérés comme des soldats aux ordres du gourou et doivent en plus masquer leur puissance aux yeux des profanes. L’aspect mafieux de l’Oeuvre se manifeste par des réseaux difficiles à pénétrer et qui lui servent à exercer une puissante influence dans le monde entier. Pour les non-initiés, le pouvoir de l’Opus Dei est difficilement perceptible car les noms de ses membres sont gardés secrets. Le silence qui entourre l’Oeuvre est tel qu’il rappelle l’Omerta des Siciliens. Pour cette raison, les Espagnols ont surnommé l’Opus Dei la “Sainte Mafia”. Le journaliste allemand Peter Hertel vient étayer la thèse du sectarisme de l’Opus Dei dans son livre Les secrets de l’Opus Dei paru aux éditions Golias. Il déclare : A quatorze ans déjà, les jeunes sont priés de ne rien dire à leur parents de leur rattachement à l’Opus Dei. Là, ils sont fortement endoctrinés et font même la connaissance d’instruments à faire taire les désirs et les envies de la chair. Il s’agit de fouets et de cilices bardés de pointes métalliques qui, d’après d’anciens membres, entrent dans la chair et occasionnent souvent des blessures. Un endoctrinement et des méthodes de recrutement qui font penser aux pratiques de certaines sectes contemporaines. Comme toutes les sectes l’Opus Dei est fortement hierarchisée. Il existe trois groupes : 1) Les numéraires, sont des universitaires reconnus comme intellectuels. Ils doivent être célibataires et vivent dans des centres contrôlés par l’Opus Dei. Ils représentent 20 % des membres. Les numéraires peuvent devenir prêtres après plusieurs années, ils appartiennent alors au clergé de la prélature. Le sexisme est flagrant dans la doctrine de l’Oeuvre puisque les femmes inscrites parmi les numéraires ne doivent pas nécessairement posséder un diplôme universitaire contrairement aux hommes. Il s’agit là d’une façon implicite de considérer les femmes comme des êtres inférieurs aux hommes. De plus les femmes numéraires consacrent surtout leur vie aux travaux manuels ou aux tâches domestiques. Le ménage leur incombe exclusivement, elles sont les domestiques des hommes dans les centres de la prélature. 2) Les agrégés sont également des célibataires mais ils viennent de toutes les professions et de toutes les couches sociales. Ils ne vivent pas dans les centres de l’Opus Dei mais chez eux. Comme les numéraires, les agrégés sont tenus aux pratiques ascétiques. Leur nombre représente 25 % du total. 3) Les surnuméraires sont les membres laïcs qui ont le droit de se marier. Exceptés le célibat, les surnuméraires observent les mêmes règlent que les agrégés et numéraires. Ils suivent une formation dans des centres non mixtes qui leurs sont propres. Ils représentent 50 % des membres. En dehors des trois groupes pré-cités, il existe des “coopérateurs” qui sont en quelques sortes des sympathisants non membres. L’Opus Dei est dirigé par deux organismes : le Conseil général et la Commission permanente, tous deux constitués exclusivement d’hommes. Les femmes ont également un congrès général mais il n’a aucun pouvoir. Les membres du Conseil général et de la Commission permanente sont nommés à vie par leur chef suprême, le prélat. Lui-même est élu par le congrès de l’Opus Dei et nommé ad vitam par le pape. L’identité des prêtres de l’Opus Dei reste souvent cachée. Quand un évêque prend connaissance de l’appartenance d’un de ses prêtres à l’Opus Dei, il n’est pas obligé d’en faire état. La structure de l’Opus Dei est donc patriarcale, élitiste et autoritaire. Son chef suprême bénéficie d’un pouvoir sans limite, les laïcs et les prêtres lui doivent obéissance. b) Opus Dei et entrisme Comme la scientologie, l’Opus Dei est coupable d’entrisme, bien que ses responsables s’en défendent. D’où le titre de cette planche. En effet octopussy signifie pieuvre en anglais, de l’octopussy à l’Opus Dei le pas était facile à franchir, les disciples d’ Escriva de Balaguer ne s’en sont pas privé. En fouillant un peu dans les archives de la Bibliothèque Nationale de France, n’importe qui peut trouver les preuves de l’entrisme Opusien. Ainsi on apprend dans La otra cara del Opus Dei, livre écrit par Maria Argustias Moreno, dirigeante de la section féminine de l’Oeuvre que le but de l’Opus Dei est aussi de gagner l’ensemble des chaires d’universités, à partir desquelles bien des choses peuvent être réalisées; le but de l’Oeuvre est également d’exercer l’apostolat au sein des structures de l’Etat... Maria Moreno avoue également : C’est ainsi que nous serons en mesure d’assurer à nos adeptes des carrières, titres, doctorats et de nombreuses distinctions, sans qu’ils aient à passer des examens, et ceci attirera beaucoup de monde vers notre apostolat. La meilleure façon d’exercer cet apostolat est d’obtenir des postes dans la diplomatie, de sorte que nous ayons dans chaque ambassade et dans ses filières une maison de prières, et obtenions ainsi la possibilité d’avoir de l’influence dans d’autres pays, ce qui est la meilleure manière de s’y introduire. Après cette preuve irréfutable puisqu’elle provient d’une dirigeante de l’Oeuvre le numéraire parisien Pierre Dutot a beau jeu de déclarer dans le Monde du 14 mai 1992 : Parce qu’on ne nous distingue pas, on nous voit partout ! et le journaliste Henri Tincq de renchérir : L’Opus Dei serait victime aujourd’hui de la machination diabolique qui, hier déjà, a fonctionné contre les jésuites, contre les francs-maçons et, toutes proportions gardées, contre les Juifs. La comparaison du journaliste est osée et ne soutient pas l’épreuve des faits. c) Opus Dei et extrême-droite L’examen attentif de l’idéologie des sectes comme La Rose-Croix AMORC, la scientologie et Raël rappelle fort les doctrines fascistes ou nazies. Raël prône la “géniocratie” c’est-à-dire un gouvernement ultra-élitiste réservé aux personnes au Q.I. élevé. La Rose-Croix AMORC a financé la plupart des dictatures africaines et a combattu le communisme et le syndicalisme avec vigueur. La scientologie possède des camps de concentration en Floride pour les adeptes récalcitrants. Quant à Moon, il est de notoriété publique que cette secte finance le Front National. Qu’en est-il de l’Opus Dei ? Interviewé par le journaliste allemand Peter Herter, Vladimir Felzman qui fut proche de Escriva de Balaguer rapporte une conversation qu’il avait eue avec le fondateur de l’Opus Dei. Escriva était persuadé que la chrétienté avait été sauvée du communisme par Franco avec l’appui d’Hitler. Il voyait le nazisme comme une croisade contre le communisme et refusa de croire aux atrocités perpétrées par les nazis. Escriva déclara sans honte : On exagère quand on dit que Hitler a tué six millions de Juifs. Hitler n’était pas mauvais. Il n’en a pas tué plus de trois ou quatre millions. Ce révisionisme d’un profond cynisme vaut celui de Le Pen ou de Faurisson. Comment peut-on imaginer un seul instant minimiser les crimes des divers fascismes au pouvoir dans la première moitié du XXè siècle ? Le gourou de l’Opus Dei, lui, n’a jamais hésité. Enfin, pour l’anecdote, il est bon de rappeler que le milicien Paul Touvier fut retrouvé dans un cloître de la région niçoise. Est-ce pratiquer la charité chrétienne que de cacher pendant des années un criminel antisémite ? La presse, en révélant que le cloître niçois appartenait à l’Opus Dei, confirmait les positions extrêmistes des adeptes de l’Opus Dei. d) La puissance économique de l’Opus Dei Sur les trente milliards de pesetas (1,2 milliard de francs) acquis par l’Opus Dei espagnole en 1985, une grande partie a été envoyée à la centrale romaine mais aussi en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Pologne d’après le quotidien espagnol Tiempo. La source de revenus de l’Oeuvre provient des numéraires. Ceux-ci font partie des élites de la société (médecins, banquiers, industriels, scientifiques). De plus, ils donnent l’intégralité de leur argent à l’Opus Dei qui ne verse en contrepartie qu’une modeste somme d’argent de poche. Les surnuméraires sont tenus de faire des dons comme les coopérateurs. En outre, si un numéraire ou un agrégé obtient son intégration juridique provisoire à l’Opus Dei il lui est demandé de rédiger son testament. L’Oeuvre étant bien entendu destinataire des biens du défunt. L’Opus Dei ne rejette aucun profit même minime. Pour preuve, il est bon de signaler que l’adepte déçu n’a pas le droit de réclamer le remboursement de l’argent qu’il aura versé pendant des années. Du jour au lendemain, un adepte de l’Opus Dei peut se retrouver à la rue. Les têtes pensantes de la prélature ont bien géré leurs statuts de telle façon à réduire au minimum le départ des adeptes. L’argent ainsi extorqué aux numéraires est estimé à plus de 100 millions de francs par mois selon le journaliste Peter Hertel. Pour avoir une idée précise de la fortune de l’Opus Dei, il faudrait ajouter les loyers perçus pour l’hébergement dans les centres et les dons envoyés par les coopérateurs. L’Opus Dei possède son propre système bancaire. Le Banco Atlantico et la Bankunion ainsi que la banque Hambras en furent les premiers piliers. Finalement les dirigeants de l’Opus Dei s’errigent en nouveau marchands du temple comme le prouve Alberto Moncada dans son livre Sectas catolicas : El Opus Dei. Il déclare dans sa conclusion que : La contribution des hommes politiques, des professionnels et des hommes d’affaires de l’Opus Dei au renforcement de la version primitive du capitalisme s’établit de façon concrète dans l’histoire contemporaine du pays comme, par exemple, l’Espagne et le Chili. Elle s’inscrit dans une logique de complicité entre le capital et les intérêts de l’Eglise, relation qui est dénoncée par les prophètes de la Bible. e) Eléménts permettant de classer définitivement l’Opus Dei parmi les sectes Le vocabulaire interne de l’Opus Dei illustre déjà le sectarisme de cet organisme. Par exemple l’âne pour les adeptes est un symbole important. Il est une mascotte dans les centres de l’Oeuvre car il fut l’animal préféré d’Escriva de Balaguer. La raison en est simple : l’âne est heureux de toujours faire ce que son maître lui demande. Mais le vocabulaire ne suffit pas à démontrer le sectarisme de l’Oeuvre il est nécessaire d’apporter d’autres éléments. Le célèbre Index, aboli par le Vatican en 1966, est toujours en vigueur au sein de l’Opus Dei et de manière plus sévère. Plus de mille titres sont interdits dont les oeuvres de Luther, Lessing, Brecht et Pasternak. Le statut de l’adepte en lui-même est tout à fait significatif de celui des sectes. Pour être admis au sein de l’Oeuvre, il faut d’abord passer par l’Admissio : simple admission comme membre dès l’âge de 17 ans. L’adepte s’engage à vivre selon l’esprit de l’Opus Dei. Ensuite l’adepte doit observer l’Oblatio qui est un renouvellement annuel des liens contractés par le membre avec l’Opus Dei. Enfin, l’adepte doit accepter la Fidelitas laquelle est la promesse d’appartenir à vie à l’Opus Dei. La Fidelitas est possible dès 23 ans. Cette étape intervient après cinq Oblation. Dès lors, l’adepte s’engage à éviter tout ce qui pourrait nuire à l’Opus Dei. En pratique l’Admissio est souvent réalisé par l’adepte dès l’âge de 14 ans quand celui-ci a été embrigadé dans les jeunesses opusiennes lesquelles sont dénommées “centres de Saint Raphaël”. Comme toutes les sectes qui se respectent, l’Opus Dei pratique le prosélytisme. Les adeptes de l’Opus Dei sont vivement invités à recruter des futurs membres dans leur entourage. Chaque adepte doit inscrire deux amis dans la liste dite de “Saint Joseph”. Cette liste est lue tous les 18 mars. Quand une personne a le malheur d’être amie avec un adepte de l’Oeuvre, elle risque d’être soumise au harcèlement prosélyte. L’obéissance est une autre caractéristique des sectes. Elle se manifeste par l’abandon de sa propre conscience au profit du gourou. Les adeptes de l’Opus Dei vérifient ce constat en obéissant aveuglément à leurs directeurs de conscience. Dans Chemin, la Bible opusienne, Escriva de Balaguer écrit : Obéissez comme un instrument obéit aux mains de l’artiste. Un instrument ne se demande pas pourquoi il fait ceci ou cela. Assurés que jamais on ne vous ordonnera rien qui ne soit bon et tout à la gloire de dieu. Les sévices sont fréquemment répertoriés parmi les pratiques des sectes envers les éléments rebels. La torture morale ou physique fait partie de ces sévices. Par exemple, on sait que la scientologie casse littéralement la psyché de ses adeptes en les soumettant à des interogatoires intensifs appelés les auditions. L’Opus Dei demeure attaché à certaines traditions du catholicisme décrites par le célèbre écrivain italien Umberto Eco dans le Nom de la rose. La torture physique est donc acceptée par l’adepte comme une preuve de bonne conduite envers la foi chrétienne. Les membres de l’Oeuvre se mortifient par le port d’une ceinture de pénitence dotée de pointes métalliques qui s’enfonçent profondément dans la peau. Ce supplice est supporté par l’adepte à raison de deux heures par jour. Afin de briser toute rébellion, les sectes ont pour habitude de ficher leurs adeptes. La scientologie enregistre toutes les confidences livrées par les adeptes lors des auditions. Cette technique est également présente au sein de l’Opus Dei comme le révèle Alberto Moncada, un ancien numéraire dans un rapport rendu en 1990 devant le 12è congrès mondial de sociologie : Les prêtres de l’Opus dei utilisent les informations recueillies en confession pour établir une stratégie applicable au candidat. C’est là une conception très particulière du secret de la confession. Evidemment, l’Opus Dei ne tient pas compte des critiques des rares dissidents qui ont réussi à échapper à la secte catholique car il paraît beaucoup plus facile d’y entrer que d’en sortir. En juillet 2002, on pouvait lire dans le quotidien espagnol El Pais, le témoignage d’anciens membres. Julian M explique pourquoi, après trente années, il est sorti de l’Opus Dei : “Pendant plus de la moitié de ma vie, je n’ai pu exprimer ce que je ressentais, mes préoccupations les plus intimes, même à mes supposés amis au sein de l’Oeuvre. Ils étaient en effet tenus de rapporter tout symptôme préoccupant à mon directeur”. Ce témoignange prouve qu’à l’intérieur de l’Opus Dei, les critiques sont considérées comme des divagations d’aigris qu’il faut ignorer. Julian M. a été un agrégé durant plus de trente ans et raconte à El Pais comment il dut accepter d’être ruiné par l’oeuvre. Selon Julian M. il faut accepter de léguer ses biens par testament à une institution rattachée à l’Opus Dei comme l’université de Navarre. Il lui fallait remettre son salaire à l’Oeuvre laquelle lui reversait seulement trente euros par semaine et il devait rendre compte de ses moindres dépenses. Elena P. qui fut numéraire pendant quinze ans, évoque elle aussi ses blessures au quotidien El Pais. Elle se sentait humiliée en tant que femme. Son travail l’obligeait à être constamment en relation avec des hommes, mais elle ne pouvait parler à aucun d’entre eux sans que la porte de la pièce reste ouverte, et on ne lui permettait même pas de se faire ramener chez elle en voiture par un ami. II Influence de la pieuvre sur la République Quel est véritablement le pouvoir de l’Opus Dei ? Représente-t-il un danger pour notre République ? L’inspection des membres ou sympathisants de l’Oeuvre apporte un début de réponse. En France sont membres ou coopérateurs le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, Michel Albert ancien directeir d’AGF, Raymond Barre, Claude Bébéar directeur d’AXA, Jean-Claude Gaudin sénateur des Alpes Maritimes et maire de Marseille, Didier Pineau-Valenciennes directeur de Schneider, Alain Griotteray journaliste du Figaro. A l’Etranger on sait que l’acteur Alec Guiness fut sympathisant tout comme Giulio Andreotti ancien premier ministre de l’Italie ou encore Juan Antonio Samaranch ancien ministre des sports de Franco et ancien président du comité international olympique. On imagine aisément où vont les bénéfices récoltés par le CIO après réceptions des droits de diffusions des jeux par les télés du monde entier. L”Opus Dei peut-elle être qualifiée de pieuvre ? Incontestablement, la réponse est oui quand on décortique sa structure dans le détail. L’Oeuvre parvient à attirer des fonds par le biais de sociétés écrans, tout comme la scientologie. On peut citer l’exemple de l’Institut de coopération universitaire. Cet institut fondé par l’Opus Dei possède des bureaux à Rome, Bruxelles, Beyrouth, Hong Kong et Manille. Il recueille d’importants financements pour les universités de l’Opus Dei notamment de la part de l’Union Européenne et de l’ONU. Il existe un autre paravent, la société multinationale Progredi, installée à Bruxelles. Elle est dirigée par d’influents banquiers, industriels et scientifiques. Elle constitue un tentacule de l’Oeuvre au sein de l’Union Européenne. Il n’est évidemment pas question d’attiser la paranoïa mais seulement de soulever des pistes de réflexions ou d’interrogations. Si l’Opus Dei était inocente de l’entrisme dont on l’accuse comment expliquer une série de faits révélés par le Monde diplomatique en septembre 1995. Ce mensuel s’interrogeait sur l’entrée au gouvernement et dans les cabinets de deux personnes “proches” sinon membres de l’Opus Dei : M. Hervé Gaymard, secrétaire d’Etat aux finances, et son épouse, Mme Clara Lejeune-Gaymard, directeur de cabinet de Mme Colette Codaccioni, fille du professeur Jérôme Lejeune, fondateur du mouvement antiavortement “Laissez les vivre”, nommé par Jean Paul II au Conseil pontifical pour la famille et membre de l’Opus Dei. Un autre gendre du professeur Lejeune, le philosophe Jean-Marie Meyer, ne cachait pas son appartenance à l’Oeuvre. Selon la revue catholique Golias, “la fille et le gendre du professeur Lejeune sont à l’Opus dei”. Quant au professeur Lejeune, faut-il rappeler qu’il fut un des meneur des commandos anti IVG, médecin antisémite, antimaçon et doctoeur honoris causa de l’université de Navarre créée par l’Opus Déi évidemment. Pourquoi le président Chirac a-t-il nommé des membres de l’Oeuvre dans le gouvernement Juppé ? Tout simplement parce qu’il devait contenter les diverses composantes de la droite française qui avaient soutenu sa candidature aux présidentielles et dont fait partie le puissant lobby catholique conservateur. Parmi les journalistes advsersaires de l’Opus Dei, on trouve des personnes qui comparent l’Oeuvre à la franc-maçonnerie à cause du secret dont se pare la créature d’Escriva de Balaguer. Il est vrai que le secret fut institué dans les premières constitutions de l’Opus Dei en 1950 mais il était bien plus strict que celui des maçons. Pour preuve l’article 191 précisait que Les membres numéraires et surnuméraires sachent bien qu’ils devront toujours observer un silence prudent quant aux noms des autres associés; et qu’ils ne devront jamais révéler à quiconque qu’ils appartiennent eux-mêmes à l’Opus Dei. Depuis les constitutions ont été modifiées grâce aux révélations d’un ancien adepte. Si la transparence est recommandée officiellement, la pratique est celle de la parfaite opacité. Comment peut-on donc révéler les noms des membres ou sympathisants de l’Opus Dei et influents dans la politique et l’économie française ? Simplement par les propos élogieux adressés par ceux-ci à l’égard de l’Oeuvre ou par les conférences qu’ils donnent dans le centre Garnelles, salle de réunion opusienne située à deux pas de l’Assemblée Nationale. C’est le cas de Christine Boutin, secrétaire nationale du CDS, de Louis Schweitzer, patron de Renault et de Michel Poniatowski, ancien ministre de l’Intérieur. On se souvient également que Raymond Barre avait témoigné au procès de béatification d’Escriva de Balaguer en 1992, il débordait d’éloges envers le gourou de l’intégrisme catholique. Ce procès avait conduit à la plus rapide béatification ordonnée par le Pape puisqu’Escriva de Balaguer mort en 1975 devint Bienheureux au bout de dix-sept ans. Rien ne fut plus facile car seuls les témoignages positifs avaient été retenus. Anciens ministres, capitaines d’industrie, hommes et femmes politiques nostalgiques des valeurs pétainistes, l’Opus Dei attire 1 500 personnes en France. On pourrait sourire devant ce faible nombre si les effectifs n’étaient pas tous des têtes pensantes, des décideurs ou des donneurs d’ordre. Les affairistes sont attirés par la puissance financière de l’Opus Dei, il est fort probable que l’idéologie intégriste de l’Oeuvre les laisse indifférents. Ils pensent pouvoir profiter de l’argent drainé par la pieuvre sans se douter qu’ils finiront par être manipulés par elle. Les idéalistes forment le deuxième groupe d’adeptes. Ceux-là voudraient bien effacer la devise républicaine “Liberté, Egalité, Fraternité” des frontons d’écoles ou de mairies pour la remplacer par la devise pétainiste “Travail, Famille, Patrie”. Les idéalistes sont les plus dangereux car ils sont fanatisés par leurs directeurs de conscience qui les poussent à haïr l’athée, le non-chrétien, le franc-maçon, le divorcé, l’avorteur... Gare aux adeptes ou sympathisants qui sortiraient du droit chemin. Il suffit de citer l’exemple de l’affaire Matesa. En 1969, plusieurs centaines de millions de francs furent détournés vers une société luxembourgeoise, la Sodetex, présidée par le prince Jean de Broglie, trésorier des Républicains indépendants de Valéry Giscard-d’Estaing et proche de l’Opus. Il fut assassiné peu de temps après, dans des circonstances jamais élucidées. L’influence de l’Opus Dei paraît encore mince en France mais elle aura tôt fait de progresser si l’opinion publique ne réagit pas. Que risque la France ? Il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays ou la “sainte mafia” a étendu sa toile. Des hommes politiques influents osent afficher leur sympathie pour l’Opus Dei. A Milan, en 1994, un livre élogieux tout juste publié donna lieu à une émission de télé au cours de laquelle furent recueillies les impressions de l’ex-président du Sénégal Adou Diouf, feu Itzhak Rabin et l’ex-premier ministre Edouard Balladur. En 1992, les jeux olympiques de Barcelone et l’exposition universelle de Séville n’auraient jamais pu être financés par les seuls deniers de la monarchie espagnole. Souvenons-nous que seulement trois ans plus tôt la France avait dû renoncer à organiser l’exposition universelle pour fêter le bicentenaire de la Révolution alors qu’elle était la quatrième puissance économique mondiale. Alors il ne faut pas être grand clerc pour savoir que l’exposition de Séville et les J.O. de Barcelone ont été financé par l’Opus Dei. L’idéologie sectaire et fasciste de l’Opus Dei ne peut être lavée par la sanctification accélérée de son fondateur. Aucune sanctification ne pourra effacer les propres pensées d’Escriva de Balaguer inscrites éternellement dans son livre intitulé Chemin. Ces pensées suffisent en elles-mêmes à prouver le danger que représentent l’Opus Dei :   - " Sois fort, sois viril, sois homme et ensuite sois ange " maxime 22.     - " …Obéir toujours, c'est être martyr sans mourir " maxime 622.   - “l'esprit critique… est une grande entrave " maxime 53.   - " Le Père l'a dit, le Père le veut ".   - " Le seul droit des membres est d'accomplir son devoir.   - " l'opus est avant tout une famille et au-dessus de tout ". Puissance financière, idéologie rétrograde, opacité de ses influences réfléchissons dès maintenant aux dangers que représente l’Opus Dei en France et dans le monde d’aujourd’hui avant de subir un nouveau coup de tonnerre à l’image de celui qu’ont subi les Français le 21 avril 2002. 9                      
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Commentaires
C
J'ai apprécié votre article . C'est vraiment bien dit.L'oppus dei est dangereux et Rael également.
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L
C'est l'un des plus anciens symboles de l'humanité que l'on retrouve sous plusieurs formes dans la majorité des civilisations du monde, bien qu'il n' ait pas toujours la même signification. Les différentes graphies "svastikaformes" ont pu naître indépendamment les unes des autres, bien que certaines soient liées historiquement (svastikas indienne et bouddhique, svastikas indienne et svastika du XXe siècle européen). Dixit Wikipedia<br /> <br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Svastika<br /> http://en.wikipedia.org/wiki/Svastika<br /> <br /> http://www.petitiononline.com/Swastika/petition.html<br />
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T
LE NAZISME <br /> Il s'en défend bec et ongles, mais Raël entretient un rapport pour le moins ambigu avec la symbolique et l'idéologie nazies, parfois proche de la fascination. Le sigle initial du mouvement, prétendument copié sur la paroi du vaisseau et la combinaison des Elohim, représentait une svastika dans une Etoile de David (le tout étant censé signifier que "Il est en haut comme il est en bas et tout est cyclique")… Pour défendre sa conception de la liberté absolue, Raël choisit immanquablement l'exemple de la vente de reliques nazies sur les sites d'enchères en ligne. Quant aux sources plus ou moins conscientes de ses éloges de l'eugénisme, inutile de vous faire un dessin. Raël a en outre préconisé à ses disciples français de voter Le Pen au deuxième tour des présidentielles de 2002. "Le succès de Le Pen est une chance exceptionnelle car il va permettre aux français de se rendre compte enfin des dangers de la démocratie à la sauvage", affirmait-il le 30 avril 2002.
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L
Je ne suis pas vraiment d'accord avec vos écrits au sujet de Raël. Quelqu'un qui prône la non-violence et l'amour des différences n'a absolument rien à voir avec le nazisme !! Quel que soit vos idées, vous ne pouvez pas vous permettre de juger ainsi une personne sans vraiment la connaître. Je vous invite à aller consulter l'ensemble de ses écrits, qui sont en libre téléchargement sur le site http://www.rael.org/download.php?list.6<br /> <br /> J'aime bien aussi ce blog qui parle de politique et de raëlisme : http://politique-raelienne.over-blog.com/<br /> <br /> En ce moment, les raëliens proposent un test sur l'intolérance. Vraiment intéressant !!!
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