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Humanisme : le Contrat social
8 septembre 2008

Le voyageur imprudent 1

Le voyageur imprudent (Barjavel)

 

1ère partie

 

L’apprentissage

 

C’est la guerre. Le sergent Masté a découvert un soldat mort tué par le froid. Le caporal d’échelon Pierre Saint-Menoux est responsable des dix-sept conducteurs de la compagnie de mitrailleuses. Dans la vie, il enseigne les mathématiques au lycée Philippe Auguste. Il discute avec le caporal Crédent qui le dégoûte avec son café mélangé avec du vin. Crédent est le cuistot. Crédent a dû charger une petite carriole de victuailles et d’archives du sergent-comptable. L’équipage doit gagner la gare Tremplin-Le-Haut pour s’y embarquer. Mais Pilastre arrive avec ses deux chevaux et renverse la carriole de victuailles. Ainsi les chasseurs pyrénéens s’embarquent sans soupe ni café. Depuis des semaines, Saint-Menoux vit dehors. Il a oublié comment se comportent les hommes dans les maisons. Il est accueilli par Noël Essaillon et sa fille Annette qui a juste quinze ans. Essaillon a répondu à Saint-Menoux dans la Revue des mathématiques en 1939. C’est l’homme que Saint-Menoux désirait le plus rencontrer. Essaillon est physicien et chimiste. Il a fabriqué une substance qui lui permet de disposer du temps à sa guise et les travaux de Saint-Menoux lui ont permis d’avancer. Pour Essaillon, l’univers n’est pas limité par le temps et l’espace et dispose de toutes les dimensions.. Il a travaillé sur le temps pendant vingt ans. Il tend à Saint-Menoux une boîte plate comportant des petites sphères de couleurs variées couchées sur un lit de coton. Les sphères sont des pilules qui peuvent rajeunir quelqu’un d’une heure, d’un jour, d’une semaine ou d’un an. Essaillon sort une deuxième boîte de sa poche. Elle contient d’autres pilules. Elles produisent l’effet contraire. Elles accélèrent l’avance vers l’avenir. Saint-Menoux est invité à tente l’expérience et il s’y prête. Il se retrouve dans le passé, dans le froid avec Pilastre. Puis exalté, Saint-Menoux revient chez Essaillon avec les autres pilules. Essaillon dit à son invité qu’avec les pilules on peut recommencer sa vie, éviter les malheurs, se lancer avec un corps tout neuf dans une nouvelle existence. Saint-Menoux ne comprend pas pourquoi Essaillon qui est infirme n’a pas voulu changer sa vie mais celui-ci n’a pas eu le courage. Pour cela, il aurait dû éviter l’accident qui lui a fait perdre ses pieds et qui lui a permis de rencontrer la mère d’Annette. Il aurait dû renoncer à sa femme et à sa fille. Elle était infirmière et est morte en donnant naissance à Annette. Essaillon pense qu’un homme en possession de ses pilules, si égoïste soit il ne pourrait s’en servir librement car il trouverait toujours un amour ou une haine pour l’enchaîner. Essaillon a donné son prénom à son invention, la noëlite. Mais il a eu peur d’aller trop loin dans l’avenir car il aurait pu mourir en allant plus loin que sa limite de vie. Il doit encore trouver une substance qui lui rende perméables les murs de notre temps de vie. Il veut que Saint-Menoux soit son assistant. Essaillon dit à Pierre Saint-Menoux qu’il ne doit pas se soustraire au devoir envers la patrie. Il va continuer à se battre mais il sortira indemne de la guerre et la noëlite lui permettra de la traverser si vite qu’il ne la connaîtra que par le souvenir. Essaillon donne à Pierre deux pilules pour que le soldat se retrouve à Paris deux ans plus tard. C’est là que le professeur le retrouvera. Pierre se trouve maintenant le 21 février 1942. Il a connu la débâcle. Il a été nommé dans un collège de province puis est arrivé à Paris. Il reçoit un télégramme d’Essaillon qui l’invite à déjeuner. Saint-Menoux a pour voisin M. Michelet, architecte malheureux de cinquante ans qui a perdu ses clients et sa fortune. Pour se venger de la méchanceté du sort, M. Michelet raconte à chacun l’histoire de ses infortunes. Saint-Menoux se rend dans la maison d’Essaillon. Annette a changé mais même s’il est frappé par sa beauté, il ne sait guère apprécier la beauté féminine car il vit surtout par l’esprit. Pierre a été accueilli par Philomène, la nourrice d’Annette qui était morte lors de la première rencontre entre Saint-Menoux et Essaillon mais ce dernier l’a ressuscitée en la cherchant dans le passé. Elle ne lui en est pas reconnaissante. Elle dit que le diable tient Essaillon. Le vieux professeur sert à Pierre un repas copieux avec des fruits en plein hiver. Il lui montre son coffre-fort d’où il tire ses aliments. Il a réussi cette performance en éternisant le présent. Le coffre est enduit de noëlite. La peinture soustrait à l’action du temps ce qui se trouve à l’intérieur du coffre. Quand Essaillon a mis au point la noëlite 3, il est revenu en 1938. Il a acheté l’hôtel, a fait construire des coffres, leur a appliqué sa peinture puis les a garnis de denrées diverses. Quand l’un d’eux se trouve vide, Annette retourne faire un petit tour avant la guerre et le remplit. Essaillon a voulu s’assurer de la nocivité de la noëlite 3. Il en a fait parvenir à un état-major lointain, a indiqué les précautions à prendre pour en garnir des bombes légères, fusantes et a demandé qu’on lui fasse part des résultats par une émission radiophonique en sanscrit car peu d’hommes comprennent cette langue. Il attend les résultats avec Pierre. La bombé a été essayée sur une petite ville en Asie. La noëlite est tombée en pluie noire qui ne mouille pas mais l’homme qui la reçoit ne peut plus bouger. Tout ce qui vit, tout ce qui d’ordinaire se meut, est cloué par des flèches au présent immobile. Hommes et bêtes meurent parce que les coeurs et les cerveaux s’arrêtent. Essaillon connaissant les résultats ne donnera plus de noëlite aux militaires et ils ne pourront pas l’analyser pour en fabriquer car ils ne réussiraient qu’à rendre inutilisables leurs instruments et leurs chimistes.  Puis le vieux professeur montre à Saint-Menoux une combinaison verte avec des gants, des bottes, des lunettes et une ceinture avec un appareil carré en métal. C’est une combinaison enduite de noëlite 1, 2 et 3 qui sert à voyager dans le temps. C’est la noëlite 3 qui permet au corps de garder son état présent et donc de ne pas mourir. Essaillon l’a appelée le scaphandre du temps. Annette l’a déjà essayé. Les essais ont permis de voir que le voyage dans le temps s’accompagne d’un voyage dans l’espace. Essaillon propose à Pierre d’essayer le scaphandre mais celui-ci a pris peur en écoutant le récit des essais de bombes. Il a l’impression que sa vie ne compte pas pour le vieux professeur. Alors il refuse et rentre chez lui. Puis il regrette son refus et se trouve lâche car Annette a déjà fait l’expérience. Pour se consoler, il discute avec Michelet. L’architecte lui montre un immeuble dont il est l’auteur. Plus tard, Pierre se sent prêt à voyager dans le temps et revient chez Essaillon. Il se trouve léger et poreux, envahi par une subtilité dévorante, une fois dans le scaphandre. Mais Pierre n’est pas parti, le voyage a échoué car le jeune homme n’a pas appuyé à fond sur le bouton. Il est resté coincé entre le présent et le futur. Alors il recommence pour un voyage d’une demi-journée dans l’avenir. Il ne ressent rien. Il est arrivé dans son hôtel la nuit. Il entend du bruit dans l’escalier alors il appuie sur le vibreur du scaphandre qui lui permet d’être invisible. L’homme qui arrive dans l’escalier c’est lui-même ! Alors il se rend à nouveau visible pour discuter avec son double. A son retour, Essaillon lui explique que c’est son corps qui a décidé de l’endroit du voyage. Son corps s’est mis en marche par un mouvement familier. En rentrant chez lui, il retrouve son double dans le scaphandre. Il se plaît à rêver qu’il pourrait ainsi se multiplier à l’infini. Plus tard, il décide, avec Essaillon, de partir un mois et une demi-journée dans le futur. Pour ne pas arriver n’importe où, il doit fixer sa pensée sur quelque chose. Il pense à la Place de la Concorde puis se retrouve dans un lit avec Annette nue couchée près de lui. Il réalise qu’il aime Annette mais ne veut pas la réveiller alors il s’enivre de la sensation du voyage. Il réalise qu’il ne peut pas se voir dans le miroir car il ne fait pas partie de ce temps et doit se mouvoir différemment à cause de la noëlite. Il peut mouvoir son corps à travers les gens et les choses. Il est devenu invisible et solide au milieu d’un univers visible et mou. Il voit des yeux sans visage. Il pense que c’est un revenant et qu’il a pénétré dans le grand mystère du royaume qui n’est pas de ce monde. Mais il réalise que c’est lui-même qu’il voit dans un miroir parce que son image traverse les lunettes dans les deux sens ! Il visite des maisons de riches et des maisons de pauvres. Les corps et les visages sont enlaidis par le vibreur, seuls les enfants restent beaux. Tant qu’il est protégé par le vibreur, il ne peut être vu mais il ne peut utiliser son odorat et toucher les objets. Il doit le couper pour redevenir solide. A son retour, il avoue à Essaillon que tous deux se lancent dans une aventure impossible. Il n’y a certainement rien à faire pour arracher les hommes à leur misère. Pierre voudrait avouer son amour à Annette mais n’ose pas car il se trouve laid. Pourtant Annette l’aime aussi et il ne le sait pas. Saint-Menoux a été emporté par ses jambes pour son premier voyage et par son coeur pour le deuxième alors il veut que le troisième soit dirigé par sa tête. Alors il se retrouve dans sa salle de classe avec ses élèves. Il n’a pas activé le vibreur et les élèves le voient dans son costume vert et crient joyeux après le fantôme. Les adultes, eux, ont peur alors Pierre se rend invisible. Mais il veut jouer un tour de potache pour faire rire les élèves et il se rend à nouveau visible, cueille la perruque du censeur, efface avec elle les figures tracées sur le tableau et écrit en grande lettres : « Vive la liberté! ». Après quoi il s’en va. Essaillon le sermonne car le scaphandre n’est pas un jouet mais un instrument de recherche. Il effectue d’autres voyages mais n’arrive pas à contrôler sa pensée. C’est toujours son coeur ou son corps qui le guident. Il veut alors s’en affranchir en partant en 2042 mais Essaillon veut l’envoyer en 2052 à cause des prédictions de Nostradamus. Il pense que 2052 sera l’année de la paix universelle. Pierre se rend donc en 2052 au pied du Sacré coeur. Paris a disparu. A sa place, se trouve un champ de ciment plat, et une grande quantité d’objets ovoïdes de la taille d’une maison bâtis en une matière transparente et colorée. Il ne voit aucun être vivant. Le soleil dégage une chaleur de tropique. Les objets ovoïdes sont des nouveaux avions. Certains sont détruits. Après dix minutes de marche, Pierre retrouve le vrai Paris qui n’a guère changé en un siècle sauf des gratte-ciel plus hauts que ceux de New-York. Il est lui-même sur le toit d’un bâtiment semblable sur la butte Montmartre. Les architectes ont conservé le Sacré coeur en le juchant tout en haut de l’immense bâtiment. Pierre voit des hommes et des femmes vêtus de façon identique. Leurs vêtement ressemblent au scaphandre de Pierre. Des quartiers entiers sont enflammés. A son retour, Pierre raconte à Essaillon ce qu’il a vu. Pour ses voyages suivants, Pierre regarde des cartes postales des villes du monde entier. En France, le français écrit reste inchangé mais Pierre ne comprend pas le français parlé. Avec l’aide d’Essaillon, il comprend que des déportations massives ont dû se produire en un siècle et les langues nationales se sont interpénétrées et fondues en un langage commun. Le français a donné les termes de cuisine et d’amour, l’allemand la philosophie, la technique et la stratégie, l’anglais le commerce et l’italien les superlatifs, les langues slaves les jurons. LA nouvelle langue européenne ne pouvant s’écrire à cause des différences de prononciations l’ancien français est restée la langue écrite. Les langues asiatiques semblent s’être tenues à l’écart de ce brassage. Il découvre la raison de la catastrophe, l’électricité a disparu d’un seul coup ! Heureusement Essaillon a eu un pressentiment en fabriquant le scaphandre pour qu’il fonctionne sans électricité sinon Pierre serait resté bloqué en 2052. En 2052, les sols sont jonchés de cadavres et le ciel est rempli de mouches. Essaillon a équipé le scaphandre de caméras et de lunettes à prisme pour que Pierre puisse se voir. A cause de son rhume chronique, Pierre ne peut supporter le vibreur plus d’une heure. Avant de le faire fonctionner il doit s’assurer qu’aucun objet ne le traverse au risque de le tuer une fois redevenu solide et cette fois ce sont des mouches qui passent à travers son corps. Il ne peut fuir les mouches qu’en volant très haut dans le ciel mais s’il arrête le vibreur il s’écrasera. Pour fuir les mouches il se dirige vers un incendie et retourne dans le présent de justesse mais il a dû respirer de la fumée. Essaillon doit changer le sang de Pierre mais le jeune homme met du temps à guérir. Pendant sa convalescence, Pierre brûle d’avouer son amour à Annette mais Essaillon a d’autres projets pour lui, il veut l’envoyer en l’an 3000. Ce qu’il voit et rapporte à Essaillon parait tellement effarant qu’ils décident de faire un bond en avant en l’an 100 000.

 

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