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Humanisme : le Contrat social
6 novembre 2008

Le trésor maudit de Rennes-Le-Château

Le trésor maudit de Rennes-Le-Château. Gérard de Sede est un brillant conteur et ses livres doivent être pris au second degré. Il commence celui-ci en précisant : « Il existe une ressemblance entre les faits rapportés dans ce livre et une construction imaginaire, mais elle est le fruit du pur hasard. Ce n’est pas là le moins étrange, car la ressemblance est frappante ». De Sede a donc du recul sur son oeuvre et la présente avec humour. Le diable dans le bénitier L’auteur évoque le Razès près de Carcassonne où se trouvent les ruines d’un castel. Les eaux du Razès ont le mystérieux pouvoir de guérir. A Rennes-les-bains se trouve une station thermale et trois sources chaudes : le Bain de la Reine, le Bain fort et le Bain Doux et deux sources froides, le Cercle et la Madeleine en un lieu appelé le Bénitier. A Rennes-les-Bains, on trouve les vestiges d’une vaste enceinte mégalithique et un menhir qui a gardé le nom de Cap de l’Hom - la tête de l’Homme car il s’ornait d’un relief à l’image d’un visage humain. Il se trouve aujourd’hui dans le jardin du presbytère et figurerait la face du Sauveur ou la tête de Saint Dagobert. Vers l’Est, on trouve le dais d’un dolmen près d’une mine de jais et un curieux amas rocheux porte le nom de Pierre du Pain car un gros bloc rond y repose sur une dalle, telle un pain sur une table, cinq profondes cupules semblables à l’empreinte de cinq doigts ont été baptisées la Main du Diable. Rennes-les-bains était autrefois les bains de Rennes, le simple faubourg d’une autre Rennes, l’ancienne Aerede devenue Rhedae. Les derniers rois wisigoths, au VIe siècle en firent l’une de leurs capitales l’autre étant Tolède. Il n’en reste aujourd’hui qu’un village perdu : Rennes-le-Château. Près du village, dans les bourgs de campagne, Laval-Dieu et le Bézu, les Templiers tinrent trois commanderies. Le château de Rennes a une salle basse d’époque wisigothique et une façade Renaissance. Tout près se trouve la vieille église du village datant de 1059 et consacrée à Sainte Madeleine On y voit un diable difforme supportant le bénitier. De Sede évoque le mystérieux abbé Saunière. François Béranger Saunière était un fils du pays né à Montazels le 11 avril 1852. Il était l’aîné de sept enfants. Ordonné en 1879, vicaire à Alet puis curé du Clat, il est promu après trois ans, professeur au séminaire de Narbonne mais n’y reste qu’un mois car il est jugé désinvolte par ses supérieurs. Il est nommé curé de Rennes-Le-Château le 1 juin 1885. A 33 ans, il devient le héros d’une fabuleuse aventure. Le village n’a que deux cents habitants, il est pauvre et loin de tout. L’église tombe en ruine. Le presbytère est inhabitable et le curé doit habiter chez une de ses ouailles, Alexandrine Marro, une rapace qui lui fait payer un fort loyer. Saunière est privé de son traitement par l’Etat car jugé »réactionnaire militant ». Il entre alors dans une misère noire. Il doit s’installer dans une masure délabrée. Athlétique, le curé pêche et chasse. Il lit beaucoup, parfait son latin, apprend le grec, s’essaie à l’hébreu, s’intéresse à l’histoire du Razès. Il rend visite à l’abbé Boudet, curé de Rennes-les-Bains auteur de curieux ouvrages. Saunière a une servante de 18 ans, Marie Denarnaud. Par chance, un de ses prédécesseurs, l’abbé Pons, a légué à la paroisse 600 francs. Grâce à cet argent, Saunière fait accomplir les réparations les plus urgentes et la municipalité lui prête 1 400 francs. Fin 1891, il poursuit les travaux. La table du maître-autel est remplacée par deux maçons, Rousset et Babou. Lors de cette opération, le curé découvre, sous la lourde dalle, trois tubes de bois contenant des parchemins. La découverte est vite ébruitée. Saunière tente de les vendre à condition, par le maire, de laisser des reproductions à la mairie. Début 1893, le curé montre sa trouvaille à l’évêque de Carcassonne, Félix-Arsène Billard. L’évêque lui donne un mot de recommandation pour aller faire déchiffrer les quatre parchemins à Paris. C’est l’évêché qui lui paye le voyage. De plus, l’évêché remboursera les 1 400 francs de dette de Saunière pour qu’il garde les parchemins. Arrivé à Paris, le curé se rend chez l’abbé Bieil, directeur de Saint-Sulpice qui fait expertiser les parchemins. Bieil présente Saunière à son neveu l’éditeur religieux Ané qui lui offre le vivre et couvert. Il est également présenté au petit-neveu de Bieil, Emile Hoffet, un paléographe, spécialiste de l’occultisme et des sociétés secrètes. Saunière est séduit par l’église Saint-Sulpice et son décor. Il se rend au Louvre et achète trois reproductions de ces tableaux : Les bergers d’Arcadie de Poussin, le Saint Antoine Ermite de David Téniers et un portrait déniché on ne sait où du pape Saint Célestin V. Saunière rencontre Emma Calvé la Callas de l’époque mais on ne sait comment le curé fut admis chez cette diva. Il a une relation avec elle au vu et au su de tous pendant plusieurs années. Saunière se rend chez l’abbé Bieil mais il semble qu’il n’ait pas récupéré ses manuscrits ou qu’une partie. Après trois semaines à Paris, le curé regagne sa terre natale. Il fait un rapport à son évêque à Carcassonne. Il se fait remettre 2 000 francs. Il va voir le maire, le rembourse et lui annonce qu’il a vendu les manuscrits. Il fait poursuivre les travaux dans l’église et renvoie les ouvriers pendant une pause déjeuner pour voir ce qui se trouve sous la « dalle du chevalier » qui a été déplacée. Les ouvriers ont découvert deux squelettes dans la fosse qu’ils ont creusée et une marmite remplie d’objets brillants que le curé a prétendu sans valeur. Chaque jour, accompagné de Marie, il quitte le village, une hotte sur le dos. Il prétend chercher des pierres pour construire une grotte. Il passe ses nuits enfermé dans le cimetière. Là, se dressent deux pierres tombales marquant la sépulture de Marie de Negri d’Ables, épouse de François d’Hautpoul, marquis de Blanchefort, seigneur de Rennes. Saunière polit une des deux pierres pour en effacer les inscriptions et fait disparaître l’autre. Les murmures sur sa conduite commencent. En 1895, la municipalité intime donc au curé de laisser les morts tranquille. Interrogé par l’ingénieur Ernest Cros, Saunière prétend avoir voulu faire de la place pour les nouveaux morts. Saunière ne sait pas que les pierres tombales qu’ils a déplacées ont été recensées par des archéologues. Il en a effacé une pour rien. Le curé voyage et s’absente pendant des jours pour des voyages secrets. Il fait envoyer des lettres par Marie pour faire croire qu’il n’a pas quitté la région. Il reçoit des mandats émis de l’étranger. Leur montant atteint 100 à 150 francs par jour. Alors Saunière se lance dans des dépenses folles. En 1896, il fait réparer son église à ses frais. Il fait poser 64 dalles carrées alternativement noires et blanches. Il est autoritaire et veille au moindre détail. Il a peint lui-même la Madeleine. La restauration de l’église est achevée en 1897. L’évêque Billard a été invité pour l’inauguration mais n’a guère goûté la nouvelle décoration. En 1900, Saunière achète des terres et fait construire la tour qu’il nomme Magdala avec sa chambre et sa bibliothèque. Puis il se fait construire une villa qu’il appelle Béthanie et une orangerie. Le domaine a coûté un million de francs. L’abbé fait venir un photographe pour prendre les vues de tous les sites du pays. Il collectionne les cartes postales et les timbres, les meubles anciens et les faïences. Il crée un jardin zoologique. Dans la villa Béthanie, Saunière invite les notables de la région et de Paris comme le secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts Dujardin-Baumetz. Il invite également incognito l’archiduc Jean de Habsbourg cousin de l’empereur d’Autriche-Hongrie. Saunière est généreux, il a consenti une rente annuelle de 5 000 francs à la municipalité et donné aux familles les plus pauvres des sommes de dix à quinze mille francs. Il a offert au village un pilier wisigoth avec une vierge qu’il a fait inaugurer sur la place de l’église avec un feu d’artifice. Les autorités ecclésiastiques ne sont curieusement pas émues de l’origine des ressources de Saunière et l’ont laissé tranquille. Mais en 1902, Mgr de Beauséjour succède à Mgr Billard et Pie X succède à Léon XIII. Le nouvel évêque veut envoyer Saunière dans un couvent puis à la cure de Soustauge et l’abbé refuse. Il se fait porter pâle et évite l’évêque pendant un an puis est obligé de lui rendre visite. Beauséjour veut connaître l’origine de sa fortune et Saunière dit que ce sont des pénitents qui lui ont donné beaucoup d’argent mais que le secret de la confession lui interdit de livrer les noms. Mais l’évêque veut une comptabilité exacte des dépenses de l’abbé et celui-ci triche sur les chiffres. Beauséjour sait que la fortune de Saunière vient du trafic de messes et le traduit devant l’Officialité. Le 5 décembre 1910, les juges ecclésiastiques le déclarent suspens a divinis. Il n’a plus le droit de dire la messe ni d’administrer les sacrements. Saunière interjette en 1911 appel à Rome. En 1913, Saunière a gagné la partie. Mais Rome encourage l’évêque de Carcassonne à former un contre-recours et le 11 avril 1915 Saunière est définitivement interdit. Il doit remettre l’église à son successeur, l’abbé Henri Mary. Mais Saunière a loué le presbytère à la municipalité et le nouveau curé est obligé d’habiter dans la plaine, à des kilomètres. Marty officie devant des chaises vides car la vraie messe se tient dans la chapelle que Saunière a fait ériger près de sa villa. A cause de la guerre, Saunière cesse ses activités financières et n’a plus d’argent. De plus on l’accuse d’être un agent secret du Kaïser. Pourtant, Saunière se relève et envisage de nouveaux travaux (une tour de 70 mètres tapissée de livres, une route, le tout pour huit millions de francs mais il n’en a pas le temps de voir ce projet aboutir car il meurt le 22 janvier 1917 à 65 ans. Il est enterré à Rennes-le-Château. quand l’abbé Rivière quitte son ami Saunière, il est bouleversé et blême. On ne sait pas ce qu’il a appris car il n’a rien voulu dire de son entretien. Après la mort de Saunière, ses livres, ses tableaux, une bonne partie de ses papiers disparaissent. Don son testament, il a tout légué à sa bonne, Marie Denarnaud. 2 L’or de Rennes Saunière aurait dépensé 425 000 francs (en francs constants de 1970) selon ses dires auprès de Beauséjour et en réalité un million trente mille francs lourds. En plus de la restauration de l’église, de Sede estime les dépenses de l’abbé à 1 500 000 francs. Il faut aussi considérer le train fastueux de l’abbé entre l’année de sa trouvaille et ses ennuis d’argent soit 360 000 francs en dix ans. De plus, Saunière aurait remis un million de francs à Mg billard pour la restauration du monastère dominicain de Prouilles. Enfin, à la veille de sa mort, Beranger avait signé un devis de huit millions de francs or. Entre 1891 et 1917, l’abbé aurait disposé entre 15 et 24 millions de francs or. De plus Mgr Cabrières n’avait jamais cru à ce trafic et Rome ne retint pas l’accusation. Emma Calvé n’avait qu’une relation intermittente avec l’abbé et était aux Etats-Unis à l’époque où Saunière menait grand train. L’explication du trésor est la seule valable pour de Sede. L’abbé aurait donné monnaies et bijoux anciens à plusieurs familles de sa région. Il aurait avoué sa découverte à un ami, Antoine Beaux, curé de Campagne-sur-Aude. de Sede évoque l’histoire de Rennes-le-Château, on y aurait retrouvé des objets précieux avant l’arrivée de Saunière et les Romains s’y seraient installés à cause des minéraux qui y étaient en quantité de diverses espèces. Une légende rapportée par Louis Fédié, affirme que, dans des cavernes qui communiqueraient avec les souterrains du château de Rennes, vit depuis toujours un peuple troglodyte, ignorent la course du temps et la lumière du jour. Avant Saunière, c’est un berger qui avait eu le dangereux privilège de toucher de ses mains le mystérieux trésor. En 1645, Ignace Paris cherchait une brebis perdue. L’animal était tombé au fond d’une gouffre. En y descendant, Paris découvrit une grotte où gisaient des squelettes et où étaient entassées des monceaux d’or. Quand il raconta sa trouvaille, on le prit pour un menteur et un voleur et on le tua à coups de pierre. On dit que la Reine Blanche de Castille serait venue se réfugier dans le Razès, y aurait fait bâtir le château de Blanchefort et y aurait caché son or. Elle aurait confié le secret de sa cachette à son fils Saint-Louis qui l’aurait à son tour transmis à son fils Philippe le Hardi, saisi par la mort celui-ci n’aurait pu informer Philippe le Bel et le secret se serait perdu. Probablement fondé par les Wisigoths, le château de Blanchefort fut, au XIIè siècle, l’enjeu d’une lutte très âpre. L’abbaye bénédictine d’Alet voulut l’arracher à son seigneur Bernard de Blanchefort mais celui-ci prit les armes pour le garder. En 1210, lors de la croisade contre les Albigeois, Blanchefort fut pris et détruit par les barons français et ne fut jamais relevé. Les populations du Moyen Age croyaient que les métaux précieux extraits de la mine de Blanchefort provenaient non d’un gisement incrusté dans le sol, mais d’un dépôt d’or et d’argent en lingots enfoui dans les caves de la forteresse par ses premiers maîtres, les rois wisigoths. Pour de Sede, l’or de Rennes n’est pas un mythe. L’existence de mines d’or et d’argent près de Rennes-Les-Bains est mentionné dès 1633 par Catel, conseiller au Parlement de Toulouse, dans ses Mémoires de l’histoire du Languedoc. D’autres écrivains ont signalé la présence de mines mais Catel pensait que toutes les mines étaient épuisées dès le début du XVIIè siècle. Le 24 août 410, e roi wisigoth Alaric l’Ancien rend Rome, la pille pendant six jours et s’empare d’un énorme butin où figurent les dépouilles du temple de Jérusalem. Au Vè siècle, les wisigoths se rendent maîtres de ce qui deviendra le Languedoc sous Alaric II, le trésor était déposé à Carcassonne. La part du trésor sacré des Wisigoths que ni Francs ni Arabes ne semblent avoir découverte aurait été confiée à la terre ravinée du Razès. Aussitôt après la fondation de leur ordre, les Templiers se sont installés dans le Razès. Mais le 13 octobre 1307, tous les Templiers du royaume de France sont arrêtés sauf ceux du Bézu. La famille Voisins aurait récupéré le trésor des Templiers et l’aurait mis à l’abri. Ils auraient frappé de la monnaie illégalement avec un métal dont la source ne pouvait être divulguée. Donc il existe depuis le Moyen Age une tradition selon laquelle un trésor aurait été caché aux environ de Rennes. Cette tradition est recoupée par la probable présence du trésor des Wisigoths à Carcassonne, l’existence d’une mine d’or à Blanchefort mais aucun document ancien n’existe pour prouver ces hypothèses. En 1692, Colbert fournit une compagnie pour la faire travailler aux mines du Razès mais n’y trouve que du cuivre. En 1782, un certain Dubosc fit rouvrir les mines de Rennes avec un ordre du roi qui lui donna privilège d’exploitation. Gérard de Sède évoque les familles Voisins, Hautpoul et Fleury qui, à partir du XVè siècle, se seraient déchirées pour le trésor de Rennes.
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