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Humanisme : le Contrat social
23 novembre 2008

Michel Berger 2

Au fil des ans, toutes périodes confondues, le dialogue continue. Sur l’album « Que l’amour est bizarre » qui sort en 1975, Michel crée « Seras-tu là » : « Pour nos souvenirs/Et nos amours.inoubliables.inconsolables/seras-tu là ? » L’année suivante, à l’Olympia, Véronique Sanson répond « Je serai là ! » En 1979, pour son septième album, elle enregistre « Toute une vie sans te voir » « Et j’ai perdu mon âme/quand j’ai perdu mon sourire/un jour/quand j’ai tué mon amour ». Michel et Véronique se sont revus quelques rares fois. Chez WEA, Véronique a présenté un jour Christopher à Michel. En 1988, Michel accepte de produire les arrangements de la chanson « Allah » après avoir hésité, troublé. VI Françoise, message personnel « Coeur brisé » n’est pas un succès commercial significatif. Marlène Jobert l’a trouvé un peu mou. Chez WEA, Michel continue sa lourde tâche de découvreur de talents. Françoise Hardy n’a plus de maison de disques. Elle appelle Michel de la part de J.M. Périer. Il accepte de l’aider mais le disque doit se faire chez WEA. Il écrit « Message personnel » mais laisse à Françoise Hardy l’écriture de la partie parlée. C’est elle qui trouve le titre de la chanson. Les séances d’enregistrement seront houleuses car Françoise voulait partir à 20 heures pour s’occuper de son bébé et Michel pensait que c’était un caprice de star. De plus il n’appréciera pas le thème astral que Françoise a fait de lui à la radio car il aime la rationalité. De plus, elle a décelé en lui une part de féminité. « Message personnel » est un énorme succès. Michel sort « Ecoute la musique » un extrait de son album à venir. Cette création cicatrise les plaies, il écrit « quelle consolation fantastique ». Le nouveau disque de Michel sort en 1974, il s’appelle « Chanson pour une fan ». C’est un hommage aux fans qui l’ont soutenu. L’album est encore placé sous le signe de l’absence. A cette époque, France Gall est dans l’impasse. Comme elle est chez WEA, Michel et France sont à portée de main l’un de l’autre. Ils sont sortie au même moment d’une grande histoire d’amour. Elle avec Julien Clerc, Michel avec Véronique Sanson. France a aimé « Coeur brisé ». Un titre l’a particulièrement touchée : « Attends-moi ». Elle joint Michel pour le lui dire. Elle lui parle d’elle. Elle a demandé à Bosson de lui rendre sa liberté. Elle veut partir, faire d’autres rencontres. Elle finit par se lancer mais Michel n’est pas très chaud pour lui écrire des chansons. Il n’a plus envie de composer pour les autres et il a un album à finir. Il ne comprend pas très bien le pétrin dans lequel France s’est fourrée mais n’ose pas le lui dire. Il a tort car elle porte le même regard sur elle-même. Elle fait le siège de WEA et Michel cède. Il l’invite à faire une voix sur « Mon fils rire du rock ‘n’ roll » sur l’album « Chansons pour une fan ». Il l’invite chez lui, la fait travailler au piano, il l’écoute parler d’elle, de ses désirs et de sa fulgurante première carrière qu’elle n’a jamais vraiment aimée non plus. Il veut qu’elle change d’apparence et ne veut plus qu’elle évoque son passé dans les médias. Puis France est avec Michel et Michel est avec France. La robustesse de la jeune femme achève de le tirer de l’indolence affective dans laquelle il se complaît et qui finit par devenir malsaine. Elle organise sa vie, elle remplit le frigo et elle pense à un appartement. Elle est la solidité qui lui manque. Il lui propose la chanson qui, selon, est la synthèse de ce qu’ils cherchent depuis des mois c’est « La déclaration ». VII Emilie, sirène « La déclaration » est un succès. Michel et France ne veulent pas vendre leur vie privée à la presse. En 1975, France sort son premier album avec Michel, il s’intitule tout simplement « France Gall ». La même année, Michel sort son album « Que l’amour est bizarre » mais c’est le disque de France qui impose le nom de Michel dans le coeur du public. Michel connaît une fois de plus ce phénomène étrange qui veut qu’on entende mieux ce qu’il dit quand c’est un(e) autre qui le chante. En 1976, Michel sort l’album « Mon piano danse ». L’album rate sa cible : le grand public. Berger exprime sa réserve quand Maritie et Gilbert Carpentier veulent lui consacrer une émission entière mais il accepte de proposer un conte : Emilie ou la petite sirène en 1976. Il y a Rod Stewart, Françoise Hardy, Michel Berger, Christophe, Eddy Mitchell, Nicole Croisille et France Gall. Il n’y aura pas de disque pour des problèmes de droits (trop d’artistes disséminés dans trop de compagnies différentes). Seul un 45 tours sort « Ca balance pas mal à Paris ». Le 22 juin 1978, Michel et France se marient à la mairie du XVIè arrondissement. Ils deviennent le couple emblématique de ces années-là. En 1977, France sort « Dancing disco ». Il comporte le tube « Musique » et « Si maman si ». Le couple s’achète une maison à Rueil-Malmaison et loue une datcha à La Muette, boulevard Beauséjour, maison conçue pour célébrer la gloire du Tsar lors de l’Exposition universelle de 1889. Michel a sa propre édition, Colline où il dépose ses chansons. Il la revendra dans les années 80 pour créer les éditions Apache. L’argent est le nerf de la guerre et Michel veut le contrôler. De temps à autre il accepte une commande : la pub pour la chicorée Sanka, pour Evian ou pour Chanel. Michel vit comme s’il avait la mort à ses trousses. Alors, il court après les aventures professionnelles inédites. VIII Stella, sex-symbol En novembre 1975, Michel Berger téléphone à Luc Plamondon pour lui proposer d’écrire un opéra. Mais il ne sait pas qu’à Montréal, il est cinq heures du matin et le Québécois est énervé. C’est un défi pour Michel car on dit, qu’en France, la comédie musicale n’existe pas. A cette époque, le terrorisme fait peur. On craint Septembre noir, les Brigades rouges, la bande à Baader. Michel découvre l’histoire de Patricia Hearst, la fille du magnat états-unien de la presse. Enlevée par une horde de terroristes, elle a fini par épouser la cause de ses ravisseurs. Cette histoire inspire Michel Berger. Il se persuade que la comédie musicale qu’il brûle d’écrire doit traiter de tout ça : la haine, le sang, l’affrontement des bandes rivales. L’histoire romancée de Patricia Hearst, Michel en écrit une première version qu’il baptise Angelina Dumas. Des chansons sont enregistrées mais Michel écoute les épreuves et décide au dernier moment de ne pas les sortir. Le projet ne lui semble pas mûr. Il pense qu’il a besoin d’un partenaire, un librettiste. Plamondon le rappelle et il pense que l’histoire de Patricia Hearst ne lui dit rien qui vaille. Le temps de la monter, elle sera déjà dépassée. Plamondon veut universaliser l’histoire et la déconnecter de références précises. D’abord Michel boude puis il se ravise et accepte. Michel et Luc se rencontrent à Paris. Ils veulent jouer l’opéra à Paris et au Québec et peut-être aux Etats-Unis. A partir du début de 1976, les deux hommes se rencontrent fréquemment et travaillent beaucoup sur Starmania. WEA est d’accord pour sortir le disque, reste le casting. Pas de star, plutôt des inconnus avec des Français et des Québécois. Diane Dufresne s’impose comme une évidence mais France Gall ne va-t-elle pas écraser une distribution très discrète ? Dans un premier temps, on écarte sa candidature et on cherche une chanteuse inconnue mais il ne s’est pas présentée de « Cristal » potentielle. Alors France Gall reporte le casting. Pour Johnny Rockfort, Michel a repéré Daniel Balavoine qui chantait « Lady Marlène » à la télé, France est favorable mais Luc est dubitatif. Il ne le trouve pas assez agressif. Daniel se déclare intéressé et passe une audition sur « Quand on arrive en ville ». Il emporte le morceau haut la main. Pour Ziggy, on pense un moment à Plastic Bertrand mais il n’est pas intéressé. Ce sera donc Eric Estève. La direction d’orchestre est confiée à Bernholc. Parmi les souvenirs il y a l’histoire de la chanson « Les uns contre les autres ». Ce titre revient de loin. Il est né un soir où Michel avait demandé à Luc s’il n’avait rien à lui donner mais celui-ci n’avait plus rien d’avance. Pourtant Michel avait trouvé un texte dans la corbeille à papier « On vit les uns avec les autres » que Luc n’aimait pas et en dix minutes Michel avait composé la musique. S.O.S. d’un terrien en détresse est composée « à vue » par Michel, devant Balavoine qui croit rêver et qui manque de tomber dans les pommes quand il se rend compte qu’il va lui falloir couvrir deux octaves et demie pour assurer l’interprétation de la mélodie. Le disque sort le 16 octobre 1978. C’est un carton, double album d’or en France, numéro un des ventes au Canada pendant vingt semaines. Europe 1 soutient la promotion du disque. Michel rêvait de jouer le spectacle à l’opéra Garnier mais ce sera le Palais des Congrès. Mais le spectacle est programmé pour les vacances de Pâques et les financiers ne suivent pas. Heureusement Michel et Luc avaient mis de l’argent de côté. Il faut encore composer une heure de musique supplémentaire et Luc invente le personnage de l’évangeliste pour lier les chansons. La mise en scène est confiée à Tom o’Horgan qui avait été responsable de Hair et Jésus Christ superstar. Le casting est revu. Etienne Chicot remplace Claude Dubois dans le rôle du dictateur Zéro Janvier. Grégory Ken remplace Eric Estève pour le rôle de Ziggy. L’évangeliste est jouée par René Joly. Daniel Balavoine est devenu célèbre avec « Le Chanteur », un titre tellement dans l’esprit de Starmania que certains font l’amalgame et pensent qu’il s’agit d’un extrait du spectacle. Le spectacle est un succès, 96 000 spectateurs pour 25 représentations. Le spectacle engendrera quelques solides brouilles et quelques amitiés indéfectibles aussi, comme cette complicité Berger-Balavoine que personne n’arrive à expliquer, l’alliance de la carpe et du lapin, de l’introverti par excellence avec le plus déchaîné, le plus expansif, le plus allumé des nouveaux demi-dieux du show-bizz hexagonal (qui s’offrira entre autres, le luxe d’apostropher rudement François Mitterrand par un jour de Mars 80, ce qui fera rire jaune le copain Michel. Le 14 novembre 1978, France Gall met au monde Pauline Isabelle Hamburger à Neuilly-sur-Seine. Le couple l’entoure de tout son amour. Michel lui dédie une chanson en 1981 « Ballade pour une Pauline triste ». Michel et France déménagent rue de Monceau. La Chaumine, la maison de campagne de l’enfance a été remplacée par Feucherolle dont parle Michel dans « Les tramways de Carouge ». De plus, il y a la villa de Honfleur, dessinée par Bernard, le frère de Michel. IX Nane, réfugiée cambodgienne En 1980, l’album Beauséjour est un carton avec « La groupie du pianiste », « Celui qui chante ». Il ne renouvellera jamais le score de Beauséjour en termes de vente et de popularité. A cette époque, Michel souhaitait offrir à Daniel Balavoine un album mais il ne sera jamais écrit. La même année France Gall sort « Paris, France » avec un tube mémorable « Il jouait du piano debout » en hommage à Jerry Lee Lewis. Elton John appelle Michel Berger pour lui dire qu’il connaît toutes ses chansons et qu’il veut travailler avec lui. Cela donnera « Donner pour donner » un duo avec France. Michel chante au théâtre des Champs-Elysées du 30 juin au 5 juillet 1980. Le 2 avril 1981, France met au monde Raphaël. Michel chante en guest-star à l’Olympia avec son ami Balavoine sur la chanson « Bateau toujours ». A partir de 1981, Michel et France décident de sortir chacun son tour de sa retraite. Album et concert pour l’un et pouponnage pour l’autre. En 1981, France sort « Tout pour la musique » avec le titre éponyme comme tube. Michel sort l’album « Beaurivage » avec un seul tube « Mademoiselle Chang ». C’est un hommage à Nane, une Cambodgienne qui s’occupe des enfants de Michel et France. Elle a fui la dictature de Pol Pot. Elle veut savoir ce qu’est devenu sa famille et Michel se démène pour la satisfaire. La famille est vivante et Michel et Nane s’envolent pour Phnom Penh pour la retrouver. Le 26 janvier 1982, Bernard, le frère de Michel, meurt. La mort de Bernard est une douleur dans précédent dans le coeur de Michel. Michel était au courant de la maladie incurable de son frère, il avait appelé son père et avait gardé le secret pendant cinq ans. Michel évoquera Bernard dans un titre de l’album « Ca ne tient pas debout », la chanson « L’orange bleue ». Il se réfugie dans le travail et aide ses amis. Il écrit à Sclingand pour avouer son dégoût provoqué par le changement du métier : « Mais le « métier » a bien changé et, aujourd’hui, la rentabilité immédiate est la loi ». En 1982, Michel rêve tout haut de faire un album écrit par lui, joué par des artistes états-uniens à destination de l’inépuisable et mythique marché U.S. Ce sera l’album « Dream in stone » Le titre original était « A French Man in New-York ». Malgré des bonnes ventes, le projet redescend dans les profondeurs du classement pour finalement y disparaître. Michel a un projet avec Diana Ross mais la maison de disque de la chanteuse refuse qu’un Français écrive pour elle. Du coup, Michel retourne vers la musique de film. C’est « tout feu tout flamme » avec Adjani et Montand. Il remet ça deux ans plus tard avec « Rive droite rive gauche ». Du 13 au 29 avril 1982, Michel Berger chante à l’Olympia, c’est un succès personnel.
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