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Humanisme : le Contrat social
30 juin 2009

le pull-over rouge

L’affaire du pull-over rouge, Ranucci coupable ! (Gérard Bouladou)

1ère partie : l’affaire Ranucci

Le meurtre (en 1974) dans la région de Marseille, d’une fillette de 8 ans, Marie-Dolorès, avait conduit à l’arrestation de son meurtrier présumé, Christian Ranucci, âgé de 20 ans au moments des faits. Les charges accumulées contre lui, ses aveux réitérés, puis ses dénégations et son attitude arrogante lors du procès tenu à Aix-en-Provence l’avaient conduit à la guillotine le 28 juillet 1976. Sous l’impulsion de la mère du condamné, Héloise Mathon, Gilles Perrault, publia un livre engagé, le pull-over rouge. Le livre fut adapté au cinéma en 1979 par Michel Drach. Gérard Bouladou, affecté au commissariat d’Aix-en-Provence en 1995, s’est lancé dans une nouvelle enquête sur l’affaire Ranucci.

Chapitre 1 : l’affaire Ranucci

le 3 juin 1974, à la cité Sainte-Agnès dans le quartier des Chartreux de Marseille, Marie-Dolorès Rambla, 8 ans est enlevée par un homme qui possède une voiture grise et a attiré la fillette et son frère Jean en leur demandant de rechercher son chien noir. L’homme emmène Marie-Dolorès et laisse Jean faire des « recherches » de son côté. Quand Monsieur Rambla, 50 ans, le père de la fillette arrive dans la cité, il comprend que Marie-Dolorès a été enlevée. Il se rend à l’Evêché (l’hôtel de police de Marseille) afin de signaler la disparition de sa fille. L’inspecteur Grandmougin recueille sa déclaration. Les éléments sont minces : un homme de grande taille, plutôt jeune, bien vêtu, une voiture grise. Rien sur la marque de la voiture et son immatriculation.

Le 3 juin, vers 12h15, soit une heure après l’enlèvement, un coupé Peugeot gris se présente au carrefour de la Pomme à 29 kms de Marseille, il ne respecte pas le stop. Vincent Martinez et sa fiancée ne peuvent éviter l’accident au volant de leur Renault 16. Mais le conducteur du coupé ne s’arrête pas et repart à vive allure vers Marseille. Monsieur Martinez est bloqué mais un autre couple, les Aubert arrive et après avoir parlé avec Martinez prend en chasse le coupé. Les Aubert retrouve le coupé 304 immobilisé sur la route au bout d’un km. Ils voient un jeune homme tirer par le bras un enfant et disparaît dans les broussailles. Il s’agit d’un enfant âgé de 7 à 10 ans vêtu d’un short blanc. M. Aubert interpelle l’individu qui répond : « D’accord, partez et je reviendrai ! ». M. Aubert relève alors le numéro d’immatriculation du coupé 304. M. Aubert revient voir M. Martinez , lui donne le numéro de la 304 et repart. Vincent Martinez_se rend plus tard à la gendramerie de Gréasque et dépose une plainte contre inconnu pour délit de fuite après un accident.

Mardi 4 juin. Le commissaire Allessandra, chef de la Brigade criminelle prend connaissance du dossier. Les policiers de la brigade criminelle se rendent dans la cité Sainte-Agnès pour l’enquête de voisinage. Une rumeur circule. Quelqu’un aurait vu in inconnu faire monter la fillette dans une Simca 1100 mais ce témoin ne se manifeste pas. La presse relate les faits et annonce que c’est le petit Jean qui a reconnu une Simca 1100 ce qui n’était pas le cas. Le 4 juin, l’inspecteur Porte identifie le témoin en la personne de Eugène Spinelli, carrossier. Celui-ci a vu un homme de 30 ans, grand et mince fisant monter une fillette dans une simca 1100 de couleur gris clair. A 11 heures, l’inspecteur Porte procède à l’audition de madame Rambla. Elle ne sait rien de plus que son mari. A 14h30, l’enquêteur Pierre Grivel procède à l’audition du petit Jean. L’enfant dit que l’inconnu qui a enlevé sa soeur était jeune, grand avec les cheveux noirs et courts. Rien sur la marque de la voiture. Le même jour, Allessandra convoque les journalistes et leur demande de lancer un appel à témoins. Le 5 juin, les témoignages arrivent mais n’apportent rien jusqu’à l’appel de M. Aubert. Il relate les faits qui se sont produits au carrefour de la Pomme. Le couple Aubert a lu la presse et a fait le rapprochement avec l’inconnu qu’ils ont vu. Mais la voiture recherchée est une Simca 1100 et non une 304. Pour le gendarme qui répond à Aubert, cela ne correspond pas.

Le 5 juin, Vincent Martinez a lu la presse et a fait le rapprochement avec l’accident dont il a été victime. Il a appelé la gendarmerie où il avait déposé plainte. M. Aubert est invité par les gendarmes à donner ses renseignements à l’Evêché et il appelle Alessandra. Celui-ci rend compte au substitut du procureur, Monsieur Marnet. Marnet prend contact avec la juge d’instruction, Melle di Marino. Le capitaine Gras met en place un dispositif de recherches pour retrouver Ranucci. Dans l’après-midi, un gendarme aperçoit du sang dans les broussailles où Ranucci avait été vu. Le gendarme découvre le cadavre de l’enfant à cet endroit, inerte depuis longtemps. La fillette a été frappée de nombreux coups de couteau. La mort remonte à 48 heures. La juge d’instruction, le procureur adjoint Berge Lefranc, Marnet et le médecin légiste se rendent sur les lieux. LE père de l’enfant est accompagné par les policiers pour reconnaître le corps de sa fille vers 17h30. Il pousse un cri déchirant et perd connaissance. Dans les minutes qui suivent la découverte du corps, les gendarmes identifient le propriétaire de la 304n Chritian Ranucci. Les gendarmes se rendent à son domicile, à Nice. C’est sa mère qui les reçoit. Surprise, elle leur indique que son fils est à son travail. A 18 h, Ranucci rentre et est aussitôt interpelé par les gendarmes. Il apprend qu’il est recherché pour délit de fuite. Il est conduit au commissariat de Nice. Alessandra se rend à Nice muni d’une commission rogatoire pour ramener Ranucci à l’Evêché. Le 5 juin, vers 16 h, Henri Guazzone, contremaître d’une champignonnière indique aux gendarmes que le 3 juin il avait vu Ranucci dégager sa 304 embourbée dans la champignonnière aidé par l’employé du contremaître. Ranucci avait prétendu s’être rendu là pour pique-niquer malgré les odeurs nauséabondes. Dans la champignonnière, les gendarmes découvrent un pull-over rouge. Vers 20 h 30, Ranucci est gardé à vue à Nice. Alessandra lui demande où se trouve sa 304 accidentée. Ranucci répond qu’il l’a laissée dans le garage de l’immeuble où il habite. Les gendarmes se rendent avec Ranucci à Nice pour saisir la voiture. Les gendarmes y découvrent deux cheveux.

Le 6 juin, Ranucci est conduit à l’Evêché. Il est entendu aussitôt. Il aurait quitté Nice, le 2 juin vers 14 h pour aller à Salernes. Il aurait passé la nuit du 2 au 3 juin dans sa voiture. Le 3 juin, vers 9 h, après s’être dirigé vers Aix-en-Provence, il aurait décidé de rejoindre Nice et il serait arrivé à 12 h au carrefour de la Pomme. Il reconnaît avoir causé l’accident et pris la fuite. Il se serait rendu vers une galerie souterraine pour changer son pneu abimé dans l’accident. Mais après enlisé sa voiture, il avait dû faire appel à deux hommes pour se dégager. Après cela, il est rentré chez lui. Il nie catégoriquement avoir enlevé la fillette à Marseille. IL indique qu’il ne s’est jamais rendu à Marseille. Il conteste le témoignage des Aubert et veut être confronté avec eux. Concernant les tâches de sang trouvées sur le pantalon que les policiers ont découvert dans le coffre de la 304, Ranucci prétend qu’il s’agit de tâche de boue. Ranucci est présenté à des enfants victimes d’attoucehements avec des policiers de même âge et de même corpulence que lui avec un numéro sur la poitrine. Le tapissage est vain car les enfants ne reconnaissent pas Ranucci. Les Aubert arrivent à midi à l’Evêché. Ranucci leur est présenté lors d’un tapissage derrière une glace sans tain, ils le reconnaissent immédiatement. Lors de la confrontation Mme Aubert prend Ranucci par les épaules et s’adresse à lui de façon péremptoire et vindicative. Dès lors les dénégations de Ranucci sur l’enlèvement de la fillette s’effondrent. Il est sonné. Il fond en larmes et avoue « Oui, c’est moi. Je ne voulais pas la tuer. Je ne suis pas un salaud ! ». Les Aubert sont alors entendus séparément par la police. Ils relatent l’accident et la rencontre avec Ranucci accompagné d’un enfant, ils ne savent si c’était un garçon ou une fille. Pour Mme Aubert, l’enfant était âgé de 6 à 8 ans. Elle l’a entendue dire : « Qu’est-ce qu’on fait ». A la lecture de ce livre on s’interroge. En effet, si la fillette était vivante au moment où Ranucci a été vu avec elle par les Aubert pourquoi l’aurait-il tuée à ce même endroit précis ? C’aurait-été stupide de sa part de laisser une preuve si flagrante de sa culpabilité. Bouladou pense que Ranucci ne se souvient pas avoir vu les Aubert avant d’avoir tué la fillette mais pourtant d’après M. Aubert, Ranucci lui a répondu quand il l’a appelé juste après l’accident. L’enquête de Bouladou reste floue sur ce point et n’apporte aucune réponse.

A 14 heures, l’inspecteur Porte recueille les aveux de Ranucci. Pendant trois heures, il révèle tous les détails de l’enlèvement et du meurtre. Ranucci se serait rendu à Marseille pour voir un camarade de régiment. Il aurait caché le couteau du meurtre dans un tas de tourbe près de la champignonnière. Le couteau sera retrouvé exactement à l’endroit décrit, encore ensanglanté. Ensuite Ranucci dessine un croquis parfait du lieu de l’enlèvement. Il prouve donc qu’il était à Sainte Agnès. A 17 heures, la mère de Ranucci vient voir son fils. Celui-ci lui avoue le crime sans savoir pourquoi il l’a commis. Les policiers veulent emmener Ranucci à l’endroit où se trouve le couteau mais ils ont besoin de prolonger la garde à vue de 24 h. La juge d’instruction refuse car Ranucci ayant avoué il a droit à un avocat et il faut qu’il soit inculpé pour une nouvelle garde à vue. La juge a peur de voir sa procédure attaquée. Ranucci est examiné par un médecin qui prouve qu’il n’a pas été torturé par les policiers. Les gendarmes partent donc seuls à la recherche du couteau et le retrouvent au bout d’une heure et demie. Les policiers réinterrogent le garagiste Spinelli qui reconnaît qu’à 40 m de distance, il a pu confondre un Simca 1100 avec une 304. Les policiers découvrent que le 1er juin un homme vêtu d’un pull-over rouge s’est livré à des attouchements sur deux soeurs, âgées de 8 et 9 ans. Un adolescent avait vu un homme le 25 mai au même endroit discutant avec deux autres fillettes avec le signalement donné quelques jours plus tard. Cette fois l’homme était parti dans une Diane bleue. Mais les témoins de ces scènes ne reconnaissent pas Ranucci. Le pull-over rouge trouvé dans la champignonnière est trop grand pour Ranucci. L’homme vu par les deux soeurs ne serait donc pas Ranucci mais aucune enquête ne sera faite sur cet individu. Le 6 juin, Ranucci est présenté à la juge d’instruction. Il consent à s’expliquer sans avocat. Il confirme en tous points ses aveux. Ranucci est incarcéré à la prison des Baumettes. Le 7 juin, la juge d’instruction interroge de nouveau Ranucci sur son CV. En prison, il est visité par des psychologues. Il reconnaît encore les faits. Il leur avoue qu’il possédait le couteau depuis un an et qu’il avait offert des bonbons à la fillette. Le 10 juin, Di Marino entend tous les témoins de l’affaire et Ranucci dément s’être rendu dans la champignonnière pour se cacher. Il ne se souvient pas avoir été pris en chasse après l’accident mais il reconnaît encore le meurtre devant ses avocats. Le 17 juin, Di Marinon reçoit Mme Mathon et procède à son audition. La mère de Ranucci indique que son fils est parti le 2 juin avec l’intention de passer le week-end à Aix pour voir un camarade dont elle ignore le nom. Ranucci n’aurait pas parlé de Marseille à sa mère pour allez y voir son père qu’il n’avait pas vu depuis l’âge de 7 ans ou revoir Monique son ex-fiancée, liaison que Mme Mathon désapprouvait.

La reconstitution a lieu le 24 juin. Jean Rambla et Eugène Spinelli ne sont pas présents. Le père de la petite n’est pas en était de suivre la reconstitution. La scène de l’enlèvement n’est pas reconstituée de peur des risques de vengeance ou de trouble à l’ordre public. Dans la déposition de Ranucci au moment de la reconstitution tout correspond avec les charges retenues contre lui. L’accident est reconstitué. On apprend que la fillette a crié en haut du talus selon les dires de Ranucci. Il montre l’endroit où il s’est caché et aurait tué la fillette. Au moment de reconstituer le meurtre, Ranucci éclate en sanglot et dit ne pas se rappeler. Puis on se rend à la champignonnière et Ranucci montre l’endroit où il a déposé le couteau, endroit qui correspond à celui ou l’arme a été retrouvée.

Ranucci est à nouveau entendu par la juge d’instruction le 26 juin. Il reconnaît toujours le meurtre. Il ne peut pas expliquer le motif de ses actes. Il pense qu’il a eu peur qu’on pense à mal quand il a été vu avec l’enfant. Un appel à témoin lancé dans Nice Matin amène la découverte de deux affaires dans lesquelles des enfants ont été importunés. Une des jeunes victimes a reconnu Ranucci comme l’auteur des faits. Bouladou relate des affaires datant d’avant le crime où Ranucci aurait été impliqué s’agissant de contacts douteux avec des enfants. Des témoins l’ont reconnu.

Le 27 décembre 1974, Di Marino interroge Ranucci pour la dernière fois. Ses avocats sont absents. C’est à ce moment que Ranucci revient sur ses aveux. Il ne se souvient plus avoir enlevé une fillette et l’avoir tuée. Di Marino quitte l’affaire, elle est remplacée par Pierre Michel.

Le 12 mars 1975, le dossier d’instruction est clos. La mère de Ranucci rend visite à son fils. C’est au cours de ces visites qu’elle apprend par Mme Mattéi qui a également un fils incarcéré, que sa fille aurait été accostée par un homme avec une voiture grise qui aurait demandé de l’aide pour retrouver son chien noir. Mme Mattei a assisté elle-même le 1er juin 1974 à une tentative d’enlèvement d’un enfant par un homme portant un pull-over rouge et utilisant une Simca 1100. Bouladou démonte complètement ce témoignage en affirmant qu’il est faux et imaginé à partir des articles lus par Mattéi dans la presse. En 1975, Ranucci crie son innocence. Il veut vire au Vénézuela et espère que le président de la République lui versera une forte somme d’argent. Le procès est prévu pour les 9 et 10 mars 1976 à Aix en Provence. Un mois avant Patrick Henry a été arrêté pour l’enlèvement et le meurtre du petit Philippe Bertrand. L’ombre de Patrick Henry est dans le prétoire et les spectateurs du procès de Ranucci réclament la mort pour lui. Lors du procès, Ranucci porte une croix trop voyante. Cette croix choque car Ranucci ne demande pas le pardon et adopte une attitude arrogante. Ses avocats ont voulu le dissuader de plaider l’innocence craignant qu’il indispose les jurés. Me Lombard, défendant Ranucci, voulut contrer le témoignage des Aubert. Il affirma que ceux-ci avaient d’abord dit avoir vu Ranucci avec un paquet et non un enfant et les documents des gendarmes avaient bien enregistré le problème du « paquet » à la place de l’enfant. Mais le commissaire Alessandra confirme que Monsieur Aubert lui avait parlé tout de suite d’un enfant lorsqu’il l’avait appelé le 5 juin 1974. Me Lombard reproche aux Aubert de n’avoir reconnu Ranucci qu’au 2è tapissage mais ceux-ci affirment n’avoir assisté qu’à une seule présentation de Ranucci. Quant au sang retrouvé dans la 304, Ranucci affirme qu’il s’était blessé dans l’accident et qu’il s’agissait de son sang et pas celui de la fillette. Mais il y avait des tâches sur la poche droite de son pantalon là où il avait reconnu avoir glissé le couteau. Quant à Spinelli, il déclara au procès, que l’arrière d’une Simca 1100 ressemble à celui d’un coupé 304 et le signalement de l’homme qu’il avait décrit correspondait à celui de Ranucci. Mme Mattei se démonta lors du procès et elle était à la limite de l’inculpation pour faux témoignage. Bouladou reconnaît quand même qu’un homme au pull-over rouge a bien sévi avant Ranucci. Un des deux cheveux trouvés dans la 304 de Ranucci appartenait à Maria-Dolorès. Trop de charges pesaient contre Ranucci. Me Lombard émit un doute sur la ressemblance des cheveux de Marie-Dolorès et ceux trouvés dans la 304. Au cours du procès, une altercation eut lieu entre Alessandra et Ranucci. L’accusé parla de torture envers sa personne et le commissaire traita Ranucci de monstre. Des journalistes étaient présents derrière la porte des policiers au cours de la garde à vue et n’avaient pas entendu de preuves de torture, ils furent offusqués. Ranucci prenait des notes pendant le procès. Il calculait combien d’indemnités, il allait demander au Président de la République une fois innocenté ce dont il ne doutait pas . Gilbert Collard, avocat des Rambla, tenta de pousser Ranucci à avouer le crime pour qu’il émeuve les jurés et sauve sa tête mais sans succès. Apparemment il ne réclamait pas la mort alors que c’était le voeux des parents de la fillette. L’avocat général, M. Viala réclama la peine de mort de peur d’être lynché par l’opinion publique mais aussi parce qu’il avait été écoeuré par les photos du cadavre de la fillette. Parmi les trois avocats de Ranucci seul Me Fraticelli voulait plaider coupable avec les circonstances atténuantes pour son client. Pendant tout le procès les cris de « A mort Ranucci ! » n’avaient cessé de retentir à l’extérieur et de fait la peine de mort fut prononcé »e et Ranucci murmura : « Ils sont fous, ils sont fous ! ». Pour rajouter à l’horreur, la mère de Ranucci fut insultée et bousculée à la sortie du procès. Les avocats de Ranucci se pourvoyèrent en cassation pour plusieurs vides de forme mais en vain. Ranucci écrivit un livre qu’il appela le « document » sa mère le fera paraître après la mort de son fils. Il y racontait sa version des faits. Giscard avait affirmé publiquement son aversion pour la peine de mort mais refusa de sauver la vie de Ranucci en le graciant. Le pire c’est qu’une fausse dépêche laissa croire à Ranucci qu’il était gracié. Ranucci fut tué le 28 juillet 1976.

Deuxième partie : le livre de Gilles Perrault mon enquête.

Chapitre II le docteur Vuillet

Le docteur Vuillet avait pratiqué l’autopsie de Marie-Dolorès et établit un rapport psychologique de Ranucci. Bouladou l’a rencontré en 1984 et le médecin l’a convaincu de la culpabilité de Ranucci. Depuis ce jour, Boudalou s’est juré de mener l’enquête. Il évoque alors le livre de Gilles Perrault « Le pull-over rouge » sorti en 1978 qui déclencha sa passion pour l’affaire. Après avoir lu et relu le livre, Bouladou croyait à l’éventualité d’une erreur judiciaire. Dans sa jeunesse il était hostile à l’abolition de la peine de mort mais il changea d’avis.

Chapitre III : le témoignage de Jean Rambla.

Bouladou relate la déposition du père de la fillette qui reprend les faits déjà relatés. M. Rambla ne parle pas de Simca 1100 ce qui prouverait que son fils ne lui en avait pas parlé non plus. Jean précisa aux policiers qu’il pouvait reconnaître l’homme qui avait enlevé sa soeur. Les policiers ont présenté différents types de voiture à Jean et l’enfant a désigné une Simaca Chrysler mais pas une 1100. Et la presse s’est trompée en parlant d’une Simca 1100 à propos du témoignage de Jean. Les journalistes ont confondu avec les rumeurs circulant dans le quartier Sainte Agnès. Bouladou pense que ce sont les journalistes qui auraient faire dire à Jean que la voiture du coupable était une Simca 1100. Bouladou démonte la théorie de Gilles Perrault selon laquelle Jean était un spécialiste des voitures car son père n’en avait pas et l’enfant n’aurait pas eu de miniatures (ce qui paraît difficile à croire concernant un petit garçon). En 1992, Jean raconta à J.P. Foucault qu’en 1974 il ne savait pas identifier les voitures. Bouladou a rencontré Jean Rambla en 2003 et celui-ci lui a confirmé que jamais, quand il était enfant, il n’aurait su distinguer une marque de voiture. Dans le livre du policier Fratacci, le père de Jean raconte qu’il était trop pauvre pour offrir des voitures miniatures à son fils ce qui renforce les théories de Bouladou.

Dans le film de Michel Drach, on voit l’enfant reconnaître la Simca 1100 à partir de photos ce qui n’est jamais arrivé. Jean a parlé de l’auteur de l’enlèvement comme d’un homme qui paralait « comme les gens d’ici ». Pour Bouladou cela voulait dire en Français puisque les parents Rambla parlaient espagnol alors que pour Gilles Perrault cela signifie que le criminel parlait avec l’accent du midi or Ranucci n’avait pas l’accent du midi. Bouladou estime que si Jean n’a pas reconnu Ranucci lors du tapissage c’est qu’il n’était pas habillé de la même façon que le jour de l’enlèvement ce qui paraît douteux pour le lecteur. Pourtant Bouladou renforce sa thèse en évoquant une victime de Guy Georges qui n’a pas reconnu son agresseur alors qu’elle avait passé une heure avec lui.

Chapitre IV : le témoignage de Eugène Spinelli

Spinelli, lors de sa déposition, affirma avoir vu une homme de trente ans enlever une fillette à bord d’une Simca 1100 gris clair or Spinelli n’a pas reconnu Ranucci quand il lui a été présenté. Mais Bouladou se repose sur la déposition pour affirmer que Spinelli n’aurait pas pu reconnaître Ranucci car il l’avait vu à 40 mètres de distance. Bouladou dénigre Gilles Perrault en précisant que celui-ci accorde une importance au témoignage de Spinelli que bouladou lui-même refuse d’accorder. A partir d’un raisonnement tiré par les cheveux, Bouladou s’évertue à affirmer que Ranucci correspond au signalement de Spinelli ce qui rend ses théories polémiques et affaiblit les convictions qu’il veut faire accepter par le lecteur.

Chapitre V : le témoignage de Vincent Martinez

Martinez, lors de sa déposition, a affirmé que Ranucci était seul à bord de sa 304. Mais Bouladou dit que le témoignage de Martinez qu’il a recueilli révèle que celui-ci a vu une masse basculer à l’arrière de la 304. Bouladou veut encore faire passer Gilles Perault pour un menteur. Il pense que le gendarme qui a pris la déposition de Martinez n’a pas voulu enregistrer la possibilité de la présence d’un enfant pour ne pas embrouiller le dépôt de plainte ne concernant qu’un délit de fuite après un accident. Après sa deuxième déposition, Martinez a formellement reconnu Ranucci alors qu’il donnait moins de détail sur lui lors de sa première déposition. Là encore et pour la deuxième fois, Martinez n’a pas signalé d’enfant avec ranucci. Devant le juge d’instruction, Martinez a estimé que la crainte et le sang froid (ce qui est contradictoire) affiché par Ranucci prouverait qu’il avait des raisons de prendre la fuite après l’accident. M. Martinez et M. Aubert affirmeront toujours qu’ils ont parlé tout le temps d’un enfant et non pas d’un paquet pourtant Bouladou sait que tel n’est pas le cas dans leur déposition.

Chapitre VI : l’interpellation

Bouladou s’appuie sur le rapport des gendarmes pour expliquer que le corps de la fillette était bien caché dans un buisson mais près de l’accident de Ranucci ce qui a conduit à son interpellation. Dans la 304, les policiers ont trouvé deux cheveux, un opinel et une carabine. Tout d’abord Ranucci nia farouchement l’enlèvement et le meurtre de l’enfant.

Chapitre VII : le témoignage des époux Aubert

Bouladou révèle que si Ranucci nia le meurtre c’est parce que sa vie prenait un essor nouveau, il avait trouvé un travail, une voiture et il allait connaître une grande indépendance par rapport à sa mère. Sans le témoignage des Aubert, on n‘aurait pas retrouvé la petite fille à l’endroit précis où ils ont vu Ranucci s’enfuir mais Bouladou n’explique pas pourquoi Ranucci aurait tué la fillette à l’endroit précis où il a été vu par les Aubert. L’explication douteuse serait que Ranucci n’avait pas remarqué qu’il était poursuivi alors qu’il avait été pris en chasse par les Aubert. L’explication de Bouladou ne tient pas la route. C’est devant les Aubert que Ranucci a craqué et a avoué au commissariat. Il a expliqué qu’il n’était pas un salaud et avait agi par affolement. Dans la déposition des Aubert, on voit bien que M. Aubert a demandé à Ranucci de revenir quand il l’a vu fuir après l’accident donc Ranucci se savait suivi contrairement à ce que Bouladou affirme. Pourquoi aurait-il donc tué l’enfant juste à l’endroit où M. Aubert l’avait vu ? Bouladou est obligé de reconnaître que cela vient du fait que Martinez n’aurait pas parlé d’enfant devant le gendarme qui prenait son dépôt de plainte et M. Aubert non plus. Il y a une deuxième polémique dans le témoignage des Aubert. M. Aubert prétend avoir vu Ranucci sortir par la portière avant gauche de la 304 alors que celle-ci était bloquée après l’accident. Bouladou en conclut qu’il est sorti par la portière droite et a fait le tour et c’est à ce moment que M. Aubert l’a vu. Il pense également que Ranucci a pu forcer la portière gauche et que celle-ci s’est définitivement bloquée après l’ouverture. Bouladou se contredit souvent. Il affirme que Ranucci ne s’est pas vu poursuivi par les Aubert alors que M. Aubert a entedu Ranucci lui répondre : « Partez et je reviendrai ». Bouladou prétend que c’est grâce aux Aubert que « l’assassin » a été arrêté. Il pense donc que Ranucci a tué la fillette avec préméditation. Bouladou démonte encore le livre de Perrault en signalant que celui-ci s’appuie sur une erreur journalistique. Trois journalistes sur trente avaient affirmé que les Aubert n’avaient pas reconnu Ranucci lors d’un premier tapissage.

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Commentaires
P
on sait maintenant que Ranucci était "coupable à tous prix ! " comme Jésus Christ.
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F
Bon, ceux qui continuent à soutenir que Jean Rambla a parlé d'une Simca - même si trente ans plus tard un journaliste prétend qu'il le lui a dit personnellement alors que son article de l'époque dit qu'il l'a dit directement aux policiers - ne progresseront jamais dans la connaissance de cette affaire.
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N
Pour la Simca 1100 grise, c'est le petit Jean qui montre ce modèle à Alex PAnzani d'Europe 1; (Voir interwiev sur internet). <br /> <br /> Le plan dessiné par Ranucci n'est que le calque du cadastre et il oublie en outre l'énorme platane.<br /> <br /> Je demeure convaincu que Ranucci n'a jamais indiqué l'emplacement du couteau et que celui ci a été retrouvé avant ses aveux?( Il avait 200 Km pour le faire disparaître).<br /> <br /> Le pantalon qui avait des taches de sang était celui que portait Ranucci lors de son accident de mobylette.(De plus il avait eu deux jours pour le faire disparaître).<br /> <br /> Comment expliquez-vous qu'un carrossier(25 ans de métier ait pu confondre un coupé avec une 4 portes alors que la scène qu'il décrit dure au moins 30 s?<br /> <br /> Comment expliquez-vous qu'un myope soit assez bête pour enlever ses lunettes alors qu'il utiliserait son propre véhicule et sa vraie plaque d'immatriculation?<br /> <br /> POURQUOI PERSONNE N'A RECONNU NI RANUCCI, NI SON VÉHICULE SUR LE S LIEUX DU RAPT?
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F
Ils cherchent surtout à savoir d'où vient cette rumeur de Simca 1100. Ils le sauront le lendemain lors d'une enquête de voisinage : c'est Eugène Spinelli qui en a parlé. Jean-Baptiste Rambla n' jamais donné de marque de voiture. Si vous en restez à "Jean Rambla a parlé d'une SIMCA 1100", vous ne progresserez jamais dans la connaissance de cette affaire, comme ce gland de Pradel qui répète la même connerie à toutes les émissions alors que G. Bouladou lui a prouvé par A+B que Jean-Baptiste n'a jamais donné la marque. Si vous avez en main un document de procédure qui fait dire à Jean Rambla que c'est une Simca 1100, dites-le moi.<br /> <br /> <br /> <br /> Un calque de cadastre qui laisse apparaître des bâtiments à la place de l'herbe ??? Confrontez-les deux, vous verrez. Comment expliquez-vous si Ranucci est innocent, qu'il arrive à indiquer l'endroit où il a caché son couteau taché de sang (ne me dites pas que les gendarmes ont fait semblant, on me l'a déjà faite, et les avocats n'ont rien objecté lorsqu'il a désigné l'endroit lors de la reconstitution) et que son pantalon qu'il portait le jour du crime soit taché de sang ?<br /> <br /> <br /> <br /> Et son "Récapitulatif", l'avez-vous lu ? Ca vous inspire quoi ?
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G
Le plan de des lieux n'est qu'un calque du cadastre.<br /> <br /> Les avocats ont été loin d'être bons. Lombard loin de l'affaire et Le Forceney trop tendre.<br /> <br /> Pourquoi les policiers cherchent-ils une Simca 1100 grise le soir du rapt soit un jour avant le témoignage d'un carrossier qui le lendemain parlera lui aussi de cette marque d'automobile?
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