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Humanisme : le Contrat social
30 septembre 2009

Après la Mort (Flammarion)

flammarion

 

1 Investigation générale sur la réalité des manifestations de morts.

 

Flammarion veut établir la survivance sur des faits d’observation, par la méthode expérimentale, en dehors de toutes croyances religieuses. Il a reçu 4800 lettres et en a détaché quelques centaines d’observations qui lui ont paru inattaquables. Pour lui, les principes de la méthode scientifique nous commandent de ne recevoir les récits de phénomènes extranaturels qu’avec une extrême circonspection. Tous les récits doivent donc être d’abord tenus pour suspects. Mais les déclarer tous inadmissibles est simplement une stupidité. Flammarion admet l’existence en nous d’un principe spirituel différent des attributs physiologiques, physiques, mécaniques, chimiques de l’organisme animal; véritable substance psychique, que la désagrégation du corps laisse intacte. LA communication télépathique d’une âme à une autre pendant la vie n’est pas douteuse. Elle ne l’est pas non plus après la mort. L’une des manifestations de mort les plus démonstratives que Flammarion a connues est celle du docteur Calagirone en décembre 1910. Benjamin Sirchia avait discuté avec Caltagirone de la survivance et lui avait promis de se manifester s’il mourait avant lui. Et il le fit. Il fit bouger un objet qu’il avait désigné avant sa mort. Caltagirone apprit la mort de son ami. Il était mort avant le phénomène dont il avait été témoin.

Pour Flammarion, le fait est là même si nous ignorons sous quelle forme on peut exister après la mort. Il évoque d’autres témoignages d’apparitions de fantômes ou de manifestation d’esprit. Il pense que les exercices de spiritisme sont, au moins la moitié du temps, sans valeur intrasèque, et reflètent naïvement la mentalité des expérimentateurs mais il croit quand même à une partie des témoignages qu’il a reçus. Il ne veut pas croire à des hallucinations de ses correspondants même s’il n’en a pas été témoin. Il affirme qu’il est généralement difficile de dégager les témoignages de survivance des éléments psychologiques de la mentalité des vivants et d’être assurés que le mort en est l’acteur incontestable. Mais cela ne l’empêche pas de croire aux témoignages. Flammarion admet qu’en songeant à l’état de l’âme après la mort, il nous arrive parfois de regretter, quel que soit cet état, d’avoir pour destinée de ne plus posséder les organes qui nous permettent de jouir de la vie. Mais pour lui, cette impression est inexacte. L’âme voit, entend, pense, reste en relation avec ce monde terrestre.

 

2 Morts qui sont revenus à la suite de serments réciproques, de promesses, d’engagements, de déclarations antérieures.

 

Flammarion évoque l’histoire de Lord Brougham. Dans son autobiographie, Brougham affirme avoir vu le fantôme d’un ami de collège avec qui il parlait d’immortalité. Ils avaient rédigé un contrat avec leur sang affirmant que, quel que fût celui d’entre eux deux qui mourrait le premier, il reviendrait se manifester à l’autre pour dissiper le doute qu’ils auraient pu garder sur la continuation de la vie après la mort. Un ecclésiastique, le chanoine curé de Dauze a écrit à Flammarion pour lui témoigner une histoire arrivée à un de ses amis prêtre. Celui-ci avait vu un de ses proches mort car il lui avait promis de se manifester après son décès. Ainsi, les faits d’observation prouvent que des morts reviennent à la suite d’engagements, de promesses, de menaces, et que, par conséquent, ils existent toujours. Flammarion avait reçu des promesses de proches pour qu’ils viennent le voir après leur mort mais rien ne s’est passé.

 

3 Morts qui sont revenus pour affaires personnelles

 

Une « possibilité » qui se présente spontanément à notre entendement pour expliquer les manifestations, est celle des transmissions de pensées entre vivants, dont le solide faisceau de témoignages sans cesse étayé par des faits nouveaux, constitue une base de la plus haute importance pour nos études psychiques. Ainsi Flammarion croyait à la télépathie. Dans l’ensemble des documents qu’il a reçus, plusieurs communications de morts indiquent qu’ils n’étaient pas tranquilles après leur décès et sont venus réclamer des restitutions dont ils étaient responsables. Ainsi Mgr Pavie, évêque d’Alger vit une ombre ou vapeur. C’était un de ses paroissiens mort depuis quelque temps. Le mort avait laissé une dette impayée et en souffrait alors l’évêque alla à l’adresse indiquée par son paroissien. Les renseignements étaient exacts et la dette correspondait précisément au chiffre déclaré par le défunt, Pavie la solda.

 

4 Manifestations et apparitions de morts immédiatement après le décès (de quelques minutes à une heure).

 

Flammarion a reçu des lettres de contradicteurs. Elles viennent de deux antipodes extrêmes : les spiritualistes cléricaux et les matérialistes radicaux. Il se défend en affirmant qu’il n’a jamais écrit une ligne ni fait aucune action par intérêt personnel, et quoique ces recherches indépendantes soient, en général, mal jugées, il a continué, persuadé de servir à l’instruction générale et à l’affranchissement des consciences. Il évoque plusieurs lettres de témoignage de manifestations de morts juste après leur décès. Le 23 novembre 1893, un des correspondants de Flammarion était couché et entendit des coups frappés dans sa bibliothèque où il n’y avait personne. Il n’y avait pas de vent. Le lendemain, il reçut l’avis de décès de son neveu, arrivé la nuit précédente. Pour Flammarion cela prouve que ce que nous appelons « mort » est la suite de la vie sous une autre forme. Les apparitions de morts pourraient être une manifestation de la persistance de l’énergie personnelle, une indication qu’un certain genre de force est exercée après, en connexion avec une personne qui a vécu sur la terre. Il pourrait subsister aussi des images persistantes dont le mort pourrait n’être plus la cause productrice. Une communication entre un mort et un vivant ne peut être qu’une communication entre une pensée dans un certain état d’existence et une pensée dans un état tout différent.

 

5 – Manifestations et apparitions de morts presque immédiatement après le décès (quelques heures : de 1 heure à 24 heures).

 

Flammarion évoque une histoire arrivée à un de ses collègues, Charles Tweedale de la Société Royale astronomique de Londres. Le 10 janvier 1879, il vit le visage de sa grand-mère apparaître dans sa chambre. Le lendemain il apprit qu’elle était morte la nuit même où il l’avait vue. Or son père et sa tante l’avait vue aussi. Il en conclut que la trépassée, quoique apparemment morte, étant suffisamment vivante quelques heures plus tard, pour se manifester à différentes personnes séparées les unes des autres par des distances considérables. L’astronome enquête pour savoir si sa vision correspondait à la réalité. Il avait vu sa grand-mère avec un bonnet et ce fait lui fut confirmé. Cette apparition avait eu lieu une heure trois quarts après le décès.

 

6 Manifestations et apparitions de morts peu de temps après le décès (de un jour à une semaine).

 

Flammarion évoque l’histoire de l’écrivain Jules Lermina. Le 4 avril 1878, il avait vu l’un de ses parents et lui avait parlé alors qu’il était mort la veille et que Lermina ignorait ce décès. Alors qu’il était dans sa cuisine il entendait appeler son nom. C’était son cousin. Il apprit la mort de celui-ci. Flammarion avoue que les enquêtes sur la véracité des faits rapportés ne sont pas toujours faciles à exercer. Evidemment, on peut rester incrédule sur bien des récits. Qui est-ce qui prouve que l’auteur de cette narration ne me trompe pas ? Flammarion s’interroge sur les prières réclamées par les morts à leurs proches et les bruits causés par les morts qui cessent après les messes dites dans le cas de certaines maisons hantées.

 

7 – Manifestations et apparitions de morts quelque temps après le décès (d’une semaine à un mois).

 

Flammarion raconte une histoire arrivée à sa famille en 1784. Son arrière-grand-mère avait vu son beau-frère assis au coin de la cheminée, comme s’il eût été vivant. Stupéfaite, elle se sauva et envoya quelqu’un près de la cheminée pour aller chercher le lard qui cuisait mais sans rien dire de l’apparition. Le garçon aperçut le fantôme et cria. Flammarion tente une explication aux apparitions : si nous admettons que le mort, à l’état d’esprit invisible, d’ombre immatérielle, d’être différent de nous, inaccessible à nos sens physiques, soit là, dans notre voisinage, nous pouvons admettre aussi qu’il agit spirituellement sur notre propre esprit et que cette action se révèle pour nous sous une forme sensible. Le revenant peut être réel et invisible et devenir visible pour nous, prendre une forme pour notre esprit. Flammarion écrit que tout individu porterait en lui son image fluidique qui, après la mort, constituerait le fantôme posthume. L’être éthéré, en se détachant du corps, n’éprouverait qu’un changement de milieu et conserverait souvent ses habitudes, ses idées, ses préjugés. Il tient à sa sépulture, il reste en relation avec les personnes qui lui sont chères, et même avec les choses. Mais cette continuation de nous-mêmes ne dure pas longtemps. Elle est formée de molécules qui se désagrègent quelque jour et rentrent dans le milieu universel. Mais ces théories sont de d’Assier et Flammarion ne les partage pas. Il ne veut pas faire de théorie, il pense que le temps n’est pas venu. Il évoque le cas de revenants qui se manifestent car ils n’ont pas reçu de sépulture. On tient donc à son corps et on n’aime pas le voir abandonné. Peut-être certains croyants y tiennent-ils seuls. Peut-être les indifférents sont-ils les plus nombreux.

 

8 – Manifestations et apparitions des morts assez longtemps après le décès (de un mois à une année).

 

Flammarion évoque un fait qui s’est déroulé en 1896. Une religieuse avait été envoyée dans une maison pour aider la soeur cuisinière. La supérieure du couvent, malade d’un cancer, et sentant sa fin approcher, avait fait promettre à la dite religieuse de prier pour elle. Cinq à six semaines après la mort de la mère supérieure, la religieuse vit le fantôme de la mère supérieure dans la cave de la maison. Elle fut pincée par elle car la mère supérieure réclamait ses prières. La religieuse avait des traces de brûlure sur son bras qui prouvait que la mère supérieure l’avait pincée.

 

9 – Manifestations et apparitions de morts longtemps après le décès (pendant les deuxième, troisième et quatrième années après la mort).

 

Flammarion affirme qu’à mesure que nous nous éloignons de l’époque du décès, les manifestations et les apparitions deviennent plus rares. Il évoque la vision d’un enfant de cinq ans. L’enfant vivait avec sa grand-mère à la campagne. Un jour, il vit son grand-père, mort depuis un an. Il ne fut pas effrayé. Sa grand-mère ne le crut pas. Ainsi, un grand nombre d’observations conduiraient à penser que les défunts continuent quelque temps leurs habitudes de la vie. Flammarion évoque également l’apparition d’un défunt deux ans après sa mort. Une femme vit sa tante qu’elle affectionnait beaucoup, morte depuis deux ans. Elle était apparue pour que sa nièce se réconcilie avec son cousin mourant.

Flammarion cite le philosophe Schopenhauer qui s’est intéressé aux apparitions. Le philosophe allemand pensait que c’est notre vue intérieure, ce qu’il appelle « l’organe du rêve », qui perçoit les apparitions; que celles des vivants sont assez nombreuses et celles des morts extrêmement rares; et que ce qui subsiste en nous à la destruction du corps ce n’est pas l’âme, « car l’homme n’est pas composé d’un corps et d’une âme », mais la volonté. Le spiritualisme, déclare-t-il, est une erreur. Ce qui est vrai, c’est l’idéalisme. Notre vision du monde extérieur n’est pas simplement sensuelle, mais surtout intellectuelle. Et il en est de même pour la vision des esprits.

 

10 – Manifestations et apparitions de morts très longtemps après le décès (au-delà de la quatrième année).

 

Flammarion évoque le cas de Pascal Cocozza, garde champêtre qui vit en rêve son père, mort depuis 10 ans, qui lui reproche, ainsi qu’à ses frères, de l’avoir oublié et d’avoir laissé ses ossements déterrés par les fossoyeurs. Sa soeur avait fait le même rêve. Cocozza se rendit au cimetière et vit des ossements humains en proie aux loups. C’était la faute des fossoyeurs qui furent condamnés.

 

11 – Les manifestations de morts dans les expériences de spiritisme. Les preuves d’identité.

 

Flammarion affirme que le spiritisme a mauvaise presse et le mérite. Ses adeptes manquent de méthode, pour la plupart, sont souvent mal pondérés et dupes d’illusions. Pourtant, lors de l’enterrement d’Allan Kardec, Flammarion a lu un discours dans lequel il affirmait que le spiritisme n’est pas une religion mais une science. Il pense qu’il y a des imposteurs parmi les spirites qui se jouent des faibles cerveaux mais que ceux qui rejettent les expériences du spiritisme ont incontestablement tort. Flammarion évoque le cas du juge Edmonds président du Sénat aux Etats-Unis qui avait dû démissionner à cause de sa foi dans le spiritisme. Dans ses séances du spiritisme. Dans ses séances du spiritisme, sa fille qui ne connaissait que l’anglais et le français, se mettait à parler neuf ou dix langues. Elle parla avec un Grec dans sa langue. Laura Edmonds communiqua avec le Grec et une personnalité invisible qui annonça au Grec Evangelidès la mort de son fils et c’est ce qui arriva. Flammarion évoque d’autres séances de spiritisme au cours desquels les esprits se manifestent en donnant leurs noms et prévoient la mort des personnes assistant à la séance. Les identités de ces esprits sont toujours constatées peu après les séances et leurs prévisions exactes.

 

12 – Conclusion

 

Flammarion, au bout de cinquante années de recherches, affirme que la mort n’existe pas, qu’elle n’est qu’une évolution, que l’être humain survit à cette heure suprême, laquelle n’est pas du tout l’heure dernière. Il pense que 1) l’être existe comme être réel, indépendant du corps; 2) Elle est douée de facultés encore inconnues à la science; 3) elle peut agir à distance, télépathiquement, sans l’intermédiaire des sens; 4) il existe dans la nature un élément psychique en activité, dont l’essence nous reste encore cachée; 5) l’âme survit à l’organisme physique et peut se manifester après la mort. Il conclut également que 1) les êtres humains décédés, ce que l’on appelle des morts, existent encore après la dissolution de l’organisme matériel; 2) ils existent en substances invisibles, intangibles que nos yeux ne perçoivent pas, que nos mains ne peuvent toucher, que nos sens ne peuvent apprécier dans les conditions normales habituelles; 3) En général, ils ne se manifestent pas. Leur mode d’existence est tout différent du nôtre. Ils agissent parfois sur notre esprit et, en certaines circonstances, peuvent prouver leur survivance; 4) en agissant sur notre esprit et par là sur notre cerveau, ils sont vus et reçus par nous sous des formes sensibles : nous les voyons tels que nous les avons connus, avec leurs vêtement, leurs allures, leurs exercices, leur personnalité. C’est notre oeil intérieur qui les voit. C’est une perception d’âme à âme; 5) ce ne sont pas là des hallucinations, des visions imaginaires. Ce sont des réalités. L’être invisible devient visible; 6) ils peuvent se manifester sous des formes objectives; 7) Dans un grand nombre de cas, les apparitions de défunts ne sont pas intentionnelles. Le mort n’agit pas expressément sur le spectateur. Il semble qu’il continue vaguement certaines habitudes, qu’il erre dans les lieux où il a vécu ou non loin du sépulcre; de l’âme émanent des ondes éthérées qui, en touchant le percipient, se transforment en images pour le cerveau récepteur vibrant syntoniquement; 8) les apparitions et manifestations sont relativement fréquentes dans les heures qui suivent immédiatement le décès; leur nombre diminue à mesure que l’on s’en éloigne, et s’atténue de jour en jour; 9) les âmes séparées des corps conservent longtemps leur mentalité terrestre. Chez les catholiques, des demandes de prières sont souvent exprimées. Toutefois, Flammarion avoue que les esprits supérieurs qui, dans quelque branche que ce soit, philosophes, savants, écrivains, artistes, ont contribué au progrès de l’humanité, ne sont pas revenus nous instruire. Flammarion pense qu’il n’y a pas plus d’égalité entre les morts qu’entre les vivants. La vie d’outre-tombe doit être considérée comme séparée de la nôtre au point de vue physique. Les deux mondes sont dissemblables et nos yeux mortels ne voient pas l’autre. Il pense que c’est l’esprit des morts qui agit sur celui des vivants. Il n’y a pas de vêtement, en réalité il n’y a pas de corps non plus; il n’y a pas de corps non plus; il n’y a qu’une impression cérébrale qui se transforme en image. Flammarion pense qu’en quittant la vie terrestre l’âme humaine ne devient pas angélique. La mort ne peut pas rendre un homme quelconque omniscient. Il pense aussi que si l’âme humaine survit à l’organisme physique, elle préexiste car chacun de nous arrive en ce monde avec des aptitudes spéciales, dont l’origine ne peut être trouvée dans l’hérédité. Dans nos goûts, dans dans nos préférences, dans nos impressions, dans nos intuitions, dans nos rêves, dans les réminiscences, dans les sympathies et les antipathies, c’est notre être antérieur à la naissance terrestre qui, plus ou moins vaguement, se manifeste. Nous avons des connaissances mentales, des pensées mentales dans le subconscient subliminal, remontant à nos existences antérieures, et des pensées cérébrales provenant de notre existence actuelle.

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