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Humanisme : le Contrat social
3 août 2010

A rebours I

arebours

A rebours, Huysmans

Huysmans a avoué, 19 ans après l’édition d’A rebours, que ce livre fut une amorce de son œuvre catholique qui s’y trouve, tout entière, en germe.

Notice

A en juger par les quelques portraits conservés au château de Lourps, la famille des Floressas des Esseintes avait, au temps jadis, été composée d’athlétiques soudards, de rébarbatifs reîtres. La décadence de cette ancienne famille avait, sans nul doute, suivi régulièrement son cours. Les des Esseintes marièrent, pendant deux siècles, leurs enfants entre eux. De cette famille si nombreuse naguère, un seul rejeton vivait, le duc Jean, un grêle jeune homme de 30 ans. Par un singulier phénomène d’atavisme, le dernier descendant ressemblait à l’antique aïeul, au mignon d’Henri III, dont il avait la barbe en pointe d’un blond extraordinairement pâle. Son enfance avait été funèbre. Menacé de scrofules et de fièvres, elle parvint cependant à franchir les brisants de la nubilité. Sa mère, une longue femme, silencieuse et blanche, mourut d’épuisement ; à son tour le père décéda d’une maladie vague. Des Esseintes n’avait que 17 ans. Mais n’avait eu aucune affection pour ses parents. Ses parents, s’évitaient, se parlaient peu. Jean fit ses classes chez les jésuites où son existence fut plus douce. Les pères le choyèrent et furent étonnés par son intelligence. Jean était fort en latin mais pas en grec. Il n’avait aucune aptitude pour les langues vivantes et les sciences. Aux vacances d’été, il partait pour le château de Lourps. Sa mère silencieuse et les vieux domestiques laissaient l’enfant abandonné à lui-même. Il fouillait dans les livres ou errait dans la campagne. Il se couchait dans la prairie de Jutigny et écoutait le bruit sourd des moulins à eau. Il lisait ou rêvait, s’abreuvait jusqu’à la nuit de solitude et ses idées murirent. Les jésuites comprirent que l’intelligence indocile de Jean ne contribuerait pas à la gloire de leur maison. Il discutait de théologie mais sa foi était débile, il ne pourrait donc pas entrer dans les ordres. Jean continua ses études latines et françaises, à sa guise et compléta son apprentissage de la théologie. A la fin de ses études, son cousin et tuteur le comte de Montcherrel lui rendit ses comptes mais il ne pouvait y avoir aucun point de contact entre ces deux hommes dont l’un était vieux et l’autre jeune, leurs relations fut de courte durée. Il fréquenta la famille du comte brièvement par politesse mais il subit, plusieurs fois dans l’hôtel de la rue de la chaise, d’écrasantes soirées où des parents, antiques comme le monde, s’entretenaient de cérémoniaux surannés. Après quelques séances dans ce milieu, il se résolut, malgré les invitations et les reproches, à n’y plus jamais mettre les pieds. Il fréquenta alors les jeunes gens de son âge et de son monde. C’étaient, pour la plupart, des bellâtres intelligents et asservis. Néanmoins, leurs professeurs en avaient faits des êtres obéissants et pieux.  Les autres, élevés dans les collèges de l’Etat ou dans les lycées, étaient moins hypocrites et plus libres mais ils étaient tout aussi inintéressants. Au bout d’un an, Jean se lassa de leurs débauches et les quitta. Il approcha les hommes de lettres mais il demeura révolté par leurs jugements rancuniers et mesquins et leur conversation banale. Il aperçut les libres penseurs, les doctrinaires de la bourgeoisie, des gens qui réclamaient toutes les libertés pour étrangler les opinions des autres à l’éducation inférieure au cordonnier du coin. Son mépris de l’humanité s’accrut. Il comprit enfin que le monde est, en majeure partie, composé de sacripants et d’imbéciles. Il était dégoûté par le succès qu’un tout-puissant public réservait toujours et quand même aux œuvres écrites sans idées et sans style. Il rêvait à un désert confortable où il se réfugierait loin de l’incessant déluge de la sottise humaine. Une seule passion, la femme, eût pu le retenir dans cet universel dédain qui le poignait, mais celle-là était elle aussi, usée. Il avait fréquenté les femmes au temps où il compagnonnait avec les hobereaux. Il avait aussi parcouru les coulisses, tâté des actrices et des chanteuses, subi, en sus de la bêtise innée des femmes. Quoi qu’il tentât, un immense ennui l’opprimait. Il en vint à rêver, à pratiquer les amours exceptionnelles, les joies déviées ; alors, ce fut la fin : comme satisfaits d’avoir tout épuisé, comme fourbus de fatigues, ses sens tombèrent en léthargie. Il avait perdu la majorité de sa fortune en folies, en noces. Il vendit son château de Lourps et liquida ses autres biens et acheta des rentes sur l’Etat. Il réunit de la sorte un revenu de 50 000 livres. Il trouva une maison à Fontenay aux Roses dans un endroit écarté, sans voisins. Il se débarrassa de son ancien mobilier, congédia ses domestiques et disparut, sans laisser au concierge aucune adresse.

I

Des Esseintes prit deux mois pour préparer son nouveau refuge. Il se souvenait d’un boudoir qu’il avait aménagé pour recevoir des femmes. Des glaces s’y faisaient écho et par mépris de son enfance, il avait pendu au plafond une petite cage en fil d’argent où un grillon enfermée chantait comme dans les cendres des cheminées du château de Lourps. Quand il écoutait ce cri tant de fois entendu, toutes les soirées contraintes et muettes chez sa mère, tout l’abandon d’une jeunesse souffrante et refoulée, se bousculaient devant lui, et alors, aux secousses de la femme qu’il caressait machinalement et dont les paroles ou le rire rompaient sa vision et le ramenaient brusquement dans la réalité, dans le boudoir, un tumulte se levait en son âme, un besoin de vengeance des tristesses endurées, une rage de salir par des turpitudes des souvenirs de famille, un désir furieux de panteler sur des coussins de chair. Puis, au temps où il jugeait nécessaire de se singulariser, des Esseintes avait aussi créé des ameublements fastueusement étranges. Il prêchait également le sermon sur le dandysme, adjurant ses bottiers et ses tailleurs de se conformer, de la façon la plus absolue, à ses brefs en matière de coupe. Il s’acquit la réputation d’un excentrique qu’il paracheva en vêtant de costumes de velours blanc. Il avait organisé un dîner de deuil pour célébrer la plus futile des mésaventures. LE dîner de faire-part était écrit sur les lettres d’invitations semblables à celles des enterrements. Mais ces extravagances dont il se glorifiait jadis s’étaient, d’elles-mêmes, consumées ; aujourd’hui, le mépris lui était venu de ces ostentations puériles et surannées, de ces vêtements anormaux, de ces embellies de logements bizarres. Il songeait simplement à se composer, pour son plaisir personnel et non plus pour l’étonnement des autres, un intérieur confortable et paré néanmoins d’une façon rare, à se façonner une installation curieuse et calme, appropriée aux besoins de sa future solitude. Pour se singulariser, des Esseintes choisit des couleurs pour son appartement dont l’expression s’affirmât aux lumières factices des lampes. Il ne vivait guère que la nuit. Il trouvait aussi une jouissance particulière à se tenir dans une chambre largement éclairée, seule éveillée et debout, au milieu des maisons enténébrées et endormies. A toutes les couleurs qu’il avait choisies, il préférait l’orangé. Il pensait que les yeux des gens affaiblies et nerveux dont l’appétit sensuel quête des mets relevés par les fumages et les saumures, les yeux des gens surexcités et étiques chérissent, presque tous, cette couleur irritante et maladive, aux splendeurs fictives, aux fièvres acides : l’orangé. Il se résolut à faire relier ses murs comme des livres, avec du maroquin, à gros grains écrasés, avec de la peau de cop, glacée par de fortes plaques d’acier, sous une puissante presse. Il fit peindre les baguettes et les hautes plinthes en un indigo foncé. Le seul luxe de cette pièce consistait en des livres et des fleurs rares. Il joncha le parquet de peux de bêtes fauves et de fourrures de renards bleus. Il avait mis de profonds fauteuils à oreillettes et un vieux pupitre de chapelle. Les vitres chargées de culs de bouteille aux bosses piquetées d’or, interceptaient la vue de la campagne. Il avait installé sur sa cheminée un merveilleux canon d’église avec d’admirables lettres de missel et trois pièces de Baudelaire dont « Any where out of the world ».

II

Après la vente de ses biens, des Esseintes garda les deux vieux domestiques qui avaient soigné sa mère. La mari fut chargé de nettoyer les chambres et d’aller aux provisions, la femme de préparer la cuisine. Il leur céda le premier étage de la maison, les obligea à porter d’épais chausson, fit placer des tambours le long des portes bien huilées et matelasser leur plancher de profonds tapis de manière à ne jamais entendre le bruit de leurs pas, au-dessus de sa tête. Des Esseintes s’arrangea de façon à ne pas être souvent obligé de leur parler ou de les voir. La femme dut porter un costume de béguinage pour que l’ombre de sa coiffe passant devant des Esseintes, dans le crépuscule, lui donne la sensation d’un cloître. Il régla les heures immuables des repas. L’hiver, à 5 heures, il déjeunait de deux œufs à la coque, de rôties et de thés et dînait vers les 11 heures. Il buvait du café et du vin pendant la nuit. Il se couchait à 5 heures du matin. Sa salle à manger ressemblait à la cabine d’un navire. Un grand aquarium occupait l’espace et les fenêtres étaient des hublots. Des Esseintes était tel le Némo de Jules Verne. Il remplissait l’aquarium d’eau pure et y faisait verser des gouttes d’essences colorées suivant l’état de la saison et de l’atmosphère. Il contemplait de merveilleux poissons mécaniques qui passaient devant la vitre du sabord et aspirait la senteur du goudron qu’on insufflait dans la pièce avant qu’il y entrât. Il examinait des gravures pendues aux murs représentant des steamers en route pour Valparaiso et la Plata. Il regardait les chronomètres, les boussoles et les compas, les cartes et les jumelles éparpillés sur une table où reposait « Les aventures d’Arthur Gordon Pym » de Poe. Il se procurait ainsi, sans bouger, les sensations d’un voyage au long cours. Des Esseintes pensait pouvoir substituer le rêve de la réalité même. Il pensa pouvoir remplacer la nature répétitive et lassante par l’artifice. Même la femme peut-être remplacée selon lui. Il pensait à l’Eve future de Villiers-de l’Isle-Adam. Des Esseintes osa même préférer la beauté des locomotives à celle des femmes. Il était devenu misanthrope. Pendant les derniers mois de son séjour à Paris, alors que, revenu de tout, abattu par l’hypocondrie, écrasé par le spleen que la vue d’un objet ou d’un être déplaisant se gravait profondément dans sa cervelle, et qu’il fallait plusieurs jours pour en effacer même légèrement l’empreinte, la figure humaine frôlée, dans la rue, avait été l’un de ses plus lancinants supplices. Il haïssait, de toutes ses forces, les générations nouvelles, les couches d’affreux rustres qui éprouvent le besoin de parler et de rire haut dans les restaurants et dans les cafés, qui vous bousculent, sans demander pardon, sur les trottoirs, qui vous jettent, sans même s’excuser, sans même saluer, les roues d’une voiture d’enfant, entre les jambes.

III

La bibliothèque de des Esseintes était constituée d’ouvrages latins, par ceux que les intelligences qu’ont domestiquées les déplorables leçons ressassées dans les Sorbonnes désignent sous ce nom générique : « la décadence ». Il détestait les grâces éléphantines d’Horace. Il ne trouvait pâture chez ces écrivains qui font les délices des faux lettrés (Tite-Live sentimental et pompeux, Sénèque turgide et blafard, Suétone, lymphatique). Des Esseintes commençait seulement à s’intéresser à la langue latine avec Lucain. L’auteur qu’il aimait vraiment et qui lui faisait reléguer pour jamais hors de ses lectures les retentissantes adresses de Lucain, c’était Pétrone. C’était un délicat analyste, un merveilleux peintre. Pétrone, c’est donc le romancier naturaliste tel que Huysmans le rêve, décrivant la réalité la moins conventionnelle, dans le style le moins conventionnel et tel que Zola ne l’est pas. Le roman réaliste de Pétrone, cette tranche découpée dans le vif de la vie romaine, cette histoire sans intrigue poignait des Esseintes et il entrevoyait dans le raffinement du style, dans l’acuité de l’observation, dans la fermeté de la méthode, de singuliers rapprochements, de curieuses analogies, avec les quelques romans français modernes qu’il supportait. Outre Pétrone, il aimait Aulu-Gelle, Apulée et Tertullien. Tertullien recommandait l’abstinence charnelle, la frugalité des repas, la sobriété de la toilette. Il lisait aussi les premiers écrivains chrétiens comme Hilaire de Poitiers ou Augustin. Mais il préférait feuilleter la psycho-machia de Prudence, l’inventeur du poème allégorique. Volontiers, il lisait les panégyriques de Sidoine Apollinaire. Son attirance diminuait avec les écrivains de la fin du VIIIè siècle.

IV

Un jour, un homme vint chez des Esseintes. Il avait la poitrine couverte par un immense bouclier d’or. Il apportait à des Esseintes une tortue. Des Esseintes s’était dit qu’il aurait été bon de placer quelque chose qui remuait pour aiguiser la vivacité des teintes de son tapis. Il souhaitait créer un contraste et il avait fait dorer la carapace de la tortue. De plus il en avait fait incruster des pierres rares. Mais des Esseintes savait que les pierres précieuses avaient été vulgarisées et que les commerçants et les « bouchères » en portaient. Seul le saphir avait gardé des feux inviolés par la sottise industrielle et pécuniaire. Le principe d’artifice qui mettait sur le même plan « pierres réelles et factices » dans le choix de des Esseintes donnait une note ironique et une outrance caricaturale. Cela rendait des Esseintes parfaitement heureux. Il avait l’appétit et faisait toutes sortes de thés. Il avait également un orgue à bouche, une réunion de barils à liqueurs. Des Esseintes buvait une goutte,  ici, là et se jouait des symphonies intérieures. Il arrivait à se procurer, dans le gosier, des sensations analogues à celle que la musique verse à l’oreille. Il était parvenu grâce à d’érudites expériences, à se jouer sur la langue de silencieuses mélodies. Des Esseintes se souvint d’une rage de dents qui l’avait conduit chez le dentiste mais comme il était pressé, il était allé chez le premier venu, un mécanicien qui s’intitulait dentiste populaire des Esseintes avait énormément souffert. Le faux dentiste lui avait arraché une dent mais c’était comme si il lui avait arraché la tête. En rentrant chez lui, il s’aperçut que la tortue était morte, elle n’avait pu supporter le luxe qu’on lui imposait.

V

Des Esseintes ne pouvait voir de tableaux représentant l’effigie lunaire. Il avait voulu introduire chez lui une peinture subtile baignant dans un rêve ancien loin de nos maux, loin de nos jours. Il avait voulu quelques œuvres suggestives lui ébranlant le système nerveux par d’érudites hystéries, par des visions nonchalantes et atroces. Entre tous, un artiste existait dont le talent le ravissait en de longs transports, Gustave Moreau. Il possédait deux tableaux de lui dont la Salomé. Ce tableau obsédait depuis des années des Esseintes. Il avait lu de multiples fois la bible de Pierre Variquet, l’évangile de Saint Matthieu qui raconte la décollation du Précurseur. Dans l’œuvre de Gustave Moreau, conçue en dehors de toutes les données du Testament, des Esseintes voyait enfin réalisée cette Salomé, surhumaine et étrange qu’il avait rêvé. Elle était la déité symbolique de l’indestructible luxure, la déesse de l’immortelle hystérie, la Beauté maudite, élue entre toutes par la catalepsie qui lai raidit les chairs et lui durcit les muscles, la Bête monstrueuse, indifférente, irresponsable, insensible. Des Esseintes possédait également l’aquarelle l’Apparition qu’il trouvait plus inquiétante encore. Tel que le Tétrarque, des Esseintes demeurait écrasé, anéanti, pris de vertige, devient cette danseuse, moins majestueuse, moins hautaine, mais plus troublante que la Salomé du tableau à l’huile. Ici, elle était vraiment fille ; elle obéissait à son tempérament de femme ardente et cruelle, elle réveillait plus énergiquement les sens en léthargie de l’homme. Pour des Esseintes, jamais à aucune époque, l’aquarelle n’avait pu atteindre cet éclat de coloris. Les deux images de la Salomé de Moreau, pour lesquelles l’admiration de des Esseintes était sans borne, vivaient sous ses yeux, pendues aux murailles de son cabinet de travail, sur des panneaux réservés entre les rayons des livres. Bien qu’il eût sacrifié tout le premier et unique étage de sa maison qu’il n’habitait personnellement pas, le rez-de-chaussée avait à lui seul nécessité des séries nombreuses de cadres pour habiller les murs. Il y avait un cabinet de toilette, communiquant avec la chambre à coucher, occupait l’une des encoignures, de la bâtisse ; de la chambre à coucher, l’on passait dans la bibliothèque, de la bibliothèque dans la salle à manger, qui formait l’autre encoignure. Il avait fait tapisser de rouge vif le boudoir et sur toutes les cloisons de la pièce, accrocher dans les bordures d’ébène des estampes de Jan Luyken. Il possédait de cet artiste fantasque et lugubre, véhément et farouche, la série de ses Persécutions religieuses, d’épouvantables planches contenant tous les supplices que la folie des religions a inventés, des planches où hurlait le spectacle des souffrances humaines. Ces œuvres donnaient la chair de poule à des Esseintes qu’elles retenaient suffoqué dans ce cabinet rouge. Ces estampes étaient des mines à renseignements. On pouvait les contempler sans se lasser. Elles aidaient souvent des Esseintes à tuer les journées rebelles aux livres.

Des Esseintes possédait également la Comédie de la Mort de Bresdin et le Bon Samaritain du même artiste. On eût dit d’un dessin du primitif, d’un vague Albert Dürer, composé par un cerveau enfumé d’opium. Il avait également des œuvres d’Odilon Redon. Les sujets semblaient empruntés au cauchemar de la science. Ces dessins étaient en-dehors de tout ; ils sautaient, pour la plupart, par-dessus les bornes de la peinture, innovaient un fantastique très spécial, un fantastique de maladie et de délire. Des Esseintes avait pendu dans sa chambre à coucher, une ébauche désordonnée de Théotocopuli, un christ aux teintes singulières. Il n’y avait, selon des Esseintes, que deux manières d’organiser une chambre à coucher : ou bien en faire une excitante alcôve, un lieu de délectation nocturne ; ou bien agencer un lieu de solitude et de repos, un retrait de pensées, une espèce d’oratoire. Sa chambre était une sorte de cellule monastique, de loge de chartreux qui avait l’air d’être vraie et qui ne le fût pas. En guise de table de nuit, il avait installé un antique prie-dieu.

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