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Humanisme : le Contrat social
13 mars 2020

Sainte Jeanne des abattoirs. Bertolt Brecht.

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1

Le roi de la viande, Pierpont Mauler, reçoit une lettre de ses amis de New York.

 

Cette lettre informe Mauler que le marché de la viande est saturé. Aussi semble-t-il plus prudent de ne plus se mêler de ce commerce. Cridle, l'associé de Mauler lui demande quel est cet air si sombre. Mauler lui répond qu'il y a trop de sang dans leur dur négoce. Mauler se souvient d'un taureau blond qui avait été abattu devant lui quand il avait visité l'abattoir avec son ami Cridle. Mauler veut abandonner ce métier et vendre sa part à Cridle. Il veut lui céder pour 10 millions. Mais Cridle refuse sa proposition car le maudit Lennox gâche le marché avec ses prix trop bas et seul Mauler peut l’abattre.

Mais Mauler veut vivre en homme de bien et plus en boucher.

Alors il donne à Cridle le moyen d'abattre Lennox.

2

 

Dans les usines de conserves de Lennox, il y a 70 000 ouvriers. Leurs salaires sont si bas qu'ils ne peuvent plus en vivre.

Ils sont écoeurés par leur travail et cette usine leur est un véritable enfer. La seule chose qui les a retenus c'est la peur multiple de Chicago et de l'hiver.

Ils travaillent 12 heures par jour. Ils réclament la journée de 10 heures et une augmentation de salaire.

Ils apprennent que Lennox a fermé.

Lennox, le roi de la viande, a été contraint de fermer ses usines. Il a été victime de la concurrence de Pierpont Mauler. Dans les journaux, on apprend que Pierpont Mauler va inaugurer les hôpitaux les plus grands et les plus chers du monde.

Pour prodiguer consolation aux misérables des abattoirs, les Chapeaux noirs quittent le siège de leur mission. Jeune descend dans les bas-fonds pour la première fois.

Elle veut prêcher la gloire de Dieu pour les plus humbles. Alors elle veut battre tambour dans les quartiers pauvres pour que la voix de Dieu éclate au fond des abattoirs. Elle veut tenter une dernière fois d'élever Dieu au coeur d'un monde qui s'écroule et de l'y restaurer par l'action des plus humbles.

Les Chapeaux noirs s'activèrent dans les abattoirs mais les résultats étaient à peu près nuls.

Les Chapeaux noirs arrivent dans les usines Lennox et plantent une pancarte sur laquelle on lit : « hébergement : 20 cents la nuit. Avec café : 30 cents ». Les Chapeaux noirs se mettent à chanter et distribuent des brochures. Les ouvriers disent merci et se mettent à écouter le discours de Jeanne.

Jeanne leur dit qu'ils sont des soldats du bon Dieu. À cause de chapeaux qu’ils portent, on les appelle aussi les Chapeaux noirs. Ils vont partout où règne le désordre et où l'on peut craindre des violences pour rappeler aux hommes que le bon Dieu existe. Ils veulent ramener à Dieu les âmes égarées. Ils disent qu'ils sont des soldats parce qu'ils forment une armée et que partout où ils vont il leur faut lutter contre le crime et la misère.

Jeanne se met à distribuer la soupe. Elle dit aux ouvriers que c'est là-haut qu'il faut chercher une bonne place, et non ici-bas. C'est là-haut qu'il faut vouloir être le premier, et non ici-bas.

Elle leur dit qu'il ne faut fonder aucun espoir sur le bonheur terrestre. Elle leur demande d'où viennent leurs malheurs et les ouvriers répondent de Lennox. Alors elle leur explique que ce monsieur Lennox a peut-être plus de soucis que les ouvriers parce qu'il perd des millions.

Jeanne demande aux ouvriers pourquoi ils sont pauvres. Puis, elle leur explique qu'ils sont pauvres parce qu'ils n'ont pas le sens des valeurs les plus hautes. Les basses jouissances auxquelles ils aspirent : manger, avoir un gentil logement et aller au cinéma, ce ne sont là que jouissances tout à fait grossières. Tandis que la parole de Dieu est une jouissance plus délicate et plus profonde.

Jeanne demande aux ouvriers que faut-il à un homme pour pouvoir s'élever dans la vie. Un ouvrier répond : un col blanc. Mais Jeanne lui rétorque que pour réussir sur terre, on a peut-être besoin d'un col blanc mais que devant Dieu il faut plus que ça. Elle veut leur faire croire qu'en usant de violence, les ouvriers ne pourront pas créer le paradis mais plutôt le chaos.

Un ouvrier arrive et annonce que l'usine numéro cinq recrute. Alors, tous les ouvriers s'en vont.

Jeanne à l'air sombre. Elle regrette que les ouvriers se soient en allé une fois la soupe finit. Elle pense que les regards des ouvriers ne savent s'élever plus haut que le bord de l'assiette elle pense qu'ils ne croient plus à rien qu'à ce qu'ils tiennent dans leurs mains.

Elle pense que sauf la faim, rien sur eux n'a d'emprise.

Les ouvriers reviennent. Mauler et Cridle ont fermé à leur tour.

Jeanne veut savoir qui est responsable de tout ça. Les Chapeaux noirs lui ordonnent de ne pas se mêler de ces questions car il pense que les ouvriers n'ont qu'idées basses en tête et sont des gens paresseux et avides. Les Chapeaux noirs pensent que les ouvriers n'ont jamais abrité dans leur coeur de nobles sentiments.

Mais Jeanne désobéit. Elle demande aux ouvriers pourquoi ils n'ont pas de travail. Les ouvriers répondent que Mauler et Lennox se battent entre eux. Jeanne le savoir où habite Mauler. Les ouvriers lui répondent que c'est à la Bourse aux bestiaux.

Jeanne veut y aller. Les Chapeaux noirs lui ordonnent de ne pas se mêler de ces problèmes.

Pour eux qui veut se mêler de querelles terrestres, bientôt en est la proie et voit s'enfuir sa pureté première. Ils lui disent que si elle s'obstine dans l'espoir insensé d'entendre une réponse qui jamais ne viendra alors elle disparaîtra dans la fange.

 

3

 

Pierpont Mauler est touché par le souffle d'un autre monde.

 

À la bourse aux bestiaux, Lennox discute avec Graham. Graham dit à Lennox que le sauvage Mauler qui a le sens de l'argent ne peut pourtant supporter la vue de la misère et la nuit il dort mal.

Jeanne discute avec Marthe. Marthe est la seule Chapeau noir avoir accompagné Jeanne. Cridle annonce à Lennox qu'il a fermé ses usines. Il a l'intention de remplacer ses ouvriers par des machines. Graham lui répond qu'à force de surenchère il a fait tomber trop les prix. Mauler pense que Lennox est à genoux et que Cridle pourra reprendre son usine.

Lennox est bien fini mais les beaux jours de marché aussi. Alors Cridle annonce à Mauler qu'il devra oublier ses 10 millions de dollars qu'il réclamait pour la revente de l'usine. Graham conseille à Lennox de toucher le coeur de Mauler pour constater qu'il est sensible. Et Lennox frappe Mauler au coeur. Mauler crie. Mauler ordonne à Cridle de le payer dans les cinq jours.

Le détective de Mauler lui annonce que des Chapeaux noirs veulent lui parler. Le détective lui explique que les Chapeaux noirs ont des ramifications un peu partout et qu'ils sont nombreux et jouissent d'une grande considération dans les couches inférieures de la population. On les appelle les soldats du bon Dieu. Mauler accepte de les voir à condition qu'ils n'attendent pas l'impossible de lui. Mauler veut bien leur parler mais sans que les Chapeaux noirs connaissent son nom. Quand Jeanne lui demande s’il est Mauler, Mauler montre Slift le détective en disant que c'est lui Mauler. Mais Jeanne sait qu'il ne ment. Elle a vu qu'il avait le plus sanglant visage et qu'il ne pouvait être que Mauler. Mauler demande à Jeanne combien elle gagne par jour et elle lui répond 20 cents. Mais elle à la nourriture et l'uniforme.

Jeanne veut savoir pourquoi Mauler veut jeter ses ouvriers dehors.

Mauler est surpris que les Chapeaux noirs acceptent de travailler pour rien et sans le regretter. Il ne voit pas dans les yeux de Jeanne et la peur de la misère. Il demande à Jeanne ce qu'elle pense de son envie de renoncer à vendre de la viande. Il lui dit qu'il a vu naguère mourir un boeuf et qu'il en a été tant ému qu'il veut tout laisser. Il veut renoncer à son usine pour 10 millions au lieu de 12. Il veut savoir si c'est bien agir selon l'esprit de Jeanne. Slift se moque de lui en disant qu'ayant vu mourir le boeuf, Mauler a fait le voeu d'égorger le riche Cridle au lieu de ce pauvre animal.

Jeanne veut savoir pourquoi Mauler a fermé les abattoirs. Mauler répond que c'est à cause du sang. Il sait que de ses décisions des hommes ont souffert car ils n'ont plus de travail. Mais pour lui les ouvriers sont de fort mauvaise gens, de la racaille. Il conseille à Jeanne de les éviter. Il sent que Jeanne ne l'aime pas. Il prend l'argent de tous les bouchers et le remet à Jeanne. Il est séduit par le visage innocent de Jeanne. Marthe pense que Mauler n'est pas de bonne foi. Elle s'en va. Jeanne demande à Mauler de venir vraiment en aide aux ouvriers.

Mauler veut lui faire croire qu'il approuve l'action des Chapeaux noirs et souhaite qu'ils soient plus nombreux. Mais il leur reproche de prendre trop à coeur le sort des pauvres. Ce sont tous débouchés. Mais Jeanne sait que pour les bouchers c'est Mauler le responsable de leur misère. Mauler répond qu'il a grand pitié des bœufs mais pense que l'homme est mauvais et qu'il ne n'est pas encore mûr pour ce que Jeanne veut faire. Pour Mauler, le monde ne pourra changer que si d'abord on change l'homme.

Mauler demande à Slift de donner de l'argent à Jeanne pour ses pauvres puis il devra la suivre pour voir ce qu'elle achète. Il lui demande d’emmener Jeanne aux abattoirs pour lui montrer les ouvriers.

Car Mauler est persuadé que les ouvriers sont semblables à la bête et remplis de traîtrise.

Il les croit responsables de leur misère. Il ne peut croire qu'il existe des êtres pareils à Jeanne qui ne possèdent rien et qui n'ont pas peur. Puis il s'en va.

Jeanne pense que Mauler n'est pas mauvais.Slift conseille à Jeanne de ne pas se commettre avec les gens des abattoirs.

4

Le courtier Sullivan Slift montre à Jeanne Dark comme les pauvres sont mauvais. Jeune descend dans les bas-fonds pour la seconde fois.

Slift veut convaincre Jeanne que sa pitié n'est pas de mise.

Slift et Jeanne longent le mur d'une usine. Un contremaître annonça un ouvrier qu'un gain est tombé dans une machine à broyer. Il lui demande de brûler les affaires de l'ouvrier tué mais le jeune ouvrier ne veut pas gâcher la veste et il s'en empare. En voyant cela, Jeanne se trouve mal. Slift demande au jeune ouvrier d'où il tient cette veste et le jeune ouvrier promet de s'en débarrasser. Il explique pourquoi il a voulu garder la veste. Il est tombé malade à cause de son travail et il ne peut plus fournir la même cadence qu'autrefois. Alors Slift accepte qu'il garde les affaires de l'ouvrier tué. Il lui promet à manger et un dollar si le jeune ouvrier prévient la femme de l'ouvrier tué d'où viennent la casquette de la veste. Le jeune ouvrier accepte même s'il trouve cela brutal. Mme Luckerniddle, la femme de l'ouvrier tué, attend son mari depuis quatre jours.

Slift s'avance vers la femme. Il lui dit que son mari est en voyage. Il lui propose de manger gratuitement à la cantine pendant trois semaines si elle ne cherche plus à savoir où est passé son mari. Mais elle insiste alors Slift lui répond que son mari est parti pour San Francisco. Elle ne veut pas y croire et pense qu'il est arrivé quelque chose à son mari. Slift lui dit qu'elle n'a qu'à faire un procès. Jeanne pense que cette femme n'acceptera jamais le marché que lui propose Slift. Jeanne et Slift poursuivent leur chemin. Ils arrivent devant une cantine d'usine et ils voient devant une fenêtre deux hommes qui regardent l'intérieur. L'un des deux hommes regarde quelqu'un qui s'empiffre à ses dépens. Il lui en veut car c'est à cause de lui qu'il a perdu une main dans la découpeuse de tôle. Slift propose à cet ouvrier quelque chose mais Gloomb, l'ouvrier prétend qu'il n'a pas le temps. Slift lui proposant moyens de se tirer d'affaire. Si Gloomb arriva trouver quelqu'un pour occuper la place dangereuse qui lui a coûté sa main, alors Slift promet de l'embaucher pour un travail plus facile et mieux payé. Il lui montre Jeanne comme une jeune femme qui cherche du travail. Alors Gloomb s'adresse à il encourage à accepter l'emploi dangereux. Jeanne lui dit qu'elle sait à quel point ce qu'il lui propose est dangereux mais il affirme le contraire. Slift éclate de rire et entraîne Jeanne. Jeanne a peur de continuer. Ils entrent à la cantine et il voit Mme Luckerniddle en train de parler avec le garçon. Slift encourage les jeunes à venir porter à manger à Mme Luckerniddle. Jeanne lui dit qu'elle s'était ce qui est arrivé à son mari et que si l'usine qui est responsable. Elle sait que Mme Luckerniddle n'avait que son mari. Mais la seule chose qui fait peur à cette pauvre femme c'est de ne pas pouvoir manger. Jeanne lui dit que si elle renonce à retrouver son mari, plus personne ne demandera ce qu'il est devenu. Mais elle arrache des mains de Jeanne l'assiette et se met à manger avec avidité. Maintenant Mme Luckerniddle prétend que son mari est parti pour San Francisco. Gloomb vient manger à côté de Mme Luckerniddle qui a soudain envie de vomir. Elle se lève et s'en va. Mais Slift dit à que cette femme viendra manger pendant trois semaines à la cantine. Il veut lui démontrer que l'immoralité des ouvriers n'a pas de bornes.

Jeanne lui rétorque que lui sait exploiter leur immoralité. Elle lui reproche de ne pas voir que les ouvriers n'ont pas de toi, où la mettre à l'abri de la pluie, leur immoralité.

Jeune a compris que Mme Luckerniddle aurait aimé comme beaucoup rester fidèle au souvenir de son mari et s'enquérir de lui car c'était son seul soutien. Mais 20 repas, le prix était trop élevé.

Quant au jeune ouvrier il avait été obligé de vendre sa colère. Jeanne a bien compris que la pauvreté des ouvriers est aussi incommensurable que leur prétendue immoralité. Elle veut montrer à Slift les souffrances qu'endurent ces pauvres sans moralité. Pour que leur misère aux yeux du Slift contredise cette dépravation qu'à tort on leur impute.

5

Jeanne présente les pauvres à la Bourse aux bestiaux.

Les fabricants de conserves veulent vendre leurs boîtes mais de tous les acheteurs, pas un n'a d'argent. Les acheteurs prétendent que l'estomac du pays, saturé de viande en conserve, n’en veut plus. Les fabricants se sentent perdus car les machines tournent au maximum inutilement. Les éleveurs sont également désespérés car leurs étables sont pleines. Les fabricants insultent Mauler car ils savent qu'il est vendeur de bétail en sous-main. Alors il leur dit que grâce à lui la bête torturée à cesser de mugir et il leur ordonne de dire que l'un des leurs ne peut plus supporter les cris des boeufs mourants. Mauler préfère le cri des fabricants plutôt que celui des boeufs. Un courtier annonce l'effondrement des cours à la bourse. Cridle entraîne dans sa chute les cours de tout le trust.

Cridle rejette la responsabilité sur Mauler. Alors les fabricants s'adressa à Mauler demande aux fabricants de le prendre au sérieux. Il a retiré ses fonds car il sait Cridle insolvable. Cridle explique aux fabricants que Mauler a procédé secrètement à d'importantes ventes de bétail à bas prix et provoqué la chute des cours dès le jour où il lui a fait signer un contrat de 10 millions de dollars. Aujourd'hui, les parts de Mauler ne veulent plus de 10 millions mes 3 millions de dollars. L'ensemble des usines en vaut 10 au lieu de 30. Ainsi, Cridle doit 10 millions de dollars à Mauler et il les exige dans les 24 heures.

Les fabricants se sentent concernés par ce qui est arrivé à Cridle. Mauler leur reproche d'avoir abattu beaucoup de bêtes. Il continue de réclamer son argent car il a d'autres projets. On entend les tambours des Chapeaux noirs et la voix de Jeanne. Jeanne cherche Mauler. Les Chapeaux noirs chantent leur chant de guerre qui est un appel à la charité.

Les éleveurs sont en colère contre Mauler. Il a fait monter les prix en poussant les éleveurs à élever des boeufs. Jeanne s'adresse à Mauler. Elle sait que par manoeuvres, ruses et combinaisons il ne cesse de faire monter les prix de la viande. Elle le menace du jugement dernier car ce jour-là la vérité éclatera il devra comparaître devant Dieu. Elle dit à Mauler que c'est un imbécile car il fait monter le prix du pain et il fait de la vie un enfer où les hommes deviennent des démons. Les acheteurs s'en prennent aux fabricants qui s'en prennent aux éleveurs. Alors Jeanne leur explique que s'il l'homme est contraint de disputer à son propre frère le strict nécessaire, comment le sens des valeurs supérieures ne serait-il pas étouffé dans son coeur ?

Elle leur recommande d'appliquer le sens du Nouveau Testament dans leurs relations avec un client. Elle affirme que les pauvres ne peuvent avoir de moralité s'ils ne peuvent prendre quoi que ce soit sans le voler. Elle recommande d'élever le pouvoir d'achat, c'est-à-dire le salaire. Elle montre aux boursiers les pauvres qu'elle a amenés. Mauler perd connaissance. Elle dit que tant que les pauvres seront éloignés des biens indispensables, ils seront réduits à la voracité et à l'instinct de la bête.

Mauler revient à lui et demande qu'on éloigne les pauvres. Il est prêt à leur donner du travail et pour cela il accepte d'acheter les stocks. Jeanne demande aux Chapeaux noirs de chanter avant de s'en aller.

Les acheteurs pensent que Mauler a perdu la raison. Les éleveurs ne veulent pas livrer de bêtes tant que les acheteurs n'auront pas doublé le prix. Les fabricants pensent que Mauler ne s'en sortira pas. Slift veut rassurer les éleveurs en disant que ce que Mauler promet, il le tient.

Les éleveurs disent à Jeanne qu'elle leur a fait forte impression. Elle pense qu'il faut continuer de harceler Mauler pour qu'il sorte les pauvres de la gêne.

6

La capture des grillons.

 

Mauler se trouve dans la maison du courtier Sullivan Slift. Il lui demande si tout le monde peut lire sur son visage. Il redoute qu'on lise sur son visage son métier de boucher. Mauler veut savoir pourquoi il s'évanouit en entendant le discours de Jeanne. Mauler prétend qu'il n'a rien entendu. Il se souvient juste avoir vu des visages farouches masques de la misère d'où monte une colère. Il a peur que cette colère les balaye tous. Il pense que les affaires consistant à acheter, vendre et sans cesse lutter, ça ne peut plus durer. Il pense que les pauvres qui hurlent de détresse sont bien trop nombreux et ils finiront par jeter sur le pavé les patrons. À présent, Mauler voit les patrons comme une vengeance qui finira collée au mur. Slift pense que c'est son ancienne faiblesse qui l'a repris. Il espère qu'après avoir mangé de la viande crue, Mauler retrouvera ses esprits.

Il pensa avoir été touché par le discours des pauvres parce que ces gens font leur métier pour rien et 18 heures par jour. Ce que Mauler craint ce n'est pas Dieu, ce sont les êtres massés dans les abattoirs qui ne sauraient passer la nuit et qui pourtant se lèveront à l'aube et se mettront en marche. Mauler à acheter au cartel un stock de 300 000 quintaux de conserves. Il devra les écouler dans les semaines à venir alors que les prix sont tombés. Mauler comprend qu'il est ruiné. Mauler a acheté de la viande parce que Jeanne a su l'émouvoir. Mauler montre à Slift une lettre qu'il a reçue de ses amis de New York lui indiquant que la Chambre voterait contre les tarifs douaniers. Ainsi des représentants avaient été corrompus par l'argent des patrons. Mauler comprend que rien de bon ne sortira de cette lettre. Slift ne comprend pas le sens de cette lettre. Alors Mauler lui explique qu'il faudrait acheter toute la viande que l'on pourrait trouver sur pied, persuader les éleveurs de la pléthore, insister sur Lennox, ses usines fermées, et leur acheter tout. Rafler la viande. Slift dit à Mauler qu'il n'aurait pas dû acheter de viande.

Jeanne s'avance accompagnée des éleveurs.

Elle veut obliger Mauler à parler aux ouvriers qui veulent savoir quand les usines seront ouvertes. Mauler tente de fuir en empruntant une autre issue. Mais les éleveurs l'attendaient déjà par cette autre issue. Les éleveurs veulent obliger Mauler à acheter leur bétail. Jeanne lui annonce que tant qu'il ne sera pas venu en aide aux éleveurs, ils ne partiront pas. Mauler demande à Slift de parler aux éleveurs. Slift leur annonce que Mauler est prêt à examiner la requête. Pendant ce temps, Mauler fait un savant calcul. Il annonce aux éleveurs qu'il est prêt à acheter tout le bétail qui se trouve sur le marché. À condition que son nom ne soit pas mentionné. Jeanne le remercie au nom de Dieu.

7

Les marchands sont chassés du temple.

 

Les Chapeaux noirs comptent les oboles de la veuve et de l'orphelin. Paulus Snyder, le commandant des Chapeaux noirs se plaint du montant des oboles. Des pauvres entrent dans la maison des chapeaux noirs pour annoncer que les abattoirs sont fermés. Snyder leur ordonne de ne pas trop approcher de la caisse. Mulberry, le propriétaire de l'immeuble vient réclamer le loyer. Snyder annonce aux Chapeaux noirs qu'il ne leur a servi à rien de s'adresser aux plus pauvres en pensant qu'ils étaient susceptibles d'offrir leur obole à Dieu étant ceux qui en ont le plus besoin. Malheureusement, les Chapeaux noirs ont dû constater que les pauvres ont fait montre vis-à-vis de Dieu d'une pingrerie tout à fait inexplicable. Alors, Snyder a décidé d'inviter les riches de Chicago à porter pour le samedi suivant un grand coup à l'athéisme et au matérialisme qui règne dans cette ville.

Les fabricants de conserves Cridle, Graham, Meyers et le spéculateur Slift entrent. Ils se demandent où est passé le bétail. Ils demandent à Snyder ce qu'il attend d’eux. Snyder leur annonce que les Chapeaux noirs vont parler aux ouvriers pour leur dire que le malheur vient comme la pluie sans que personne sache comment et que les pauvres sont voués à la souffrance mais qu'ils seront un jour payés de leur peine. La paye dont les Chapeaux noirs parleront aux ouvriers leur sera versée après la mort. Snyder veut faire cela pour que les fabricants le rémunèrent. Il demande 800 $ par mois pour ce service. Il dira aux pauvres que les riches seront punis après leur mort. Cela fait rire les trois fabricants de conserves.

Graham tente de négocier le prix. Les fabricants veulent savoir de quel côté se trouvent Snyder et il répond que les Chapeaux noirs sont au-dessus de la mêlée. Jeanne entre. Les fabricants ne sont pas contents d'elle et ils lui demandent de dire un mot à Mauler de leur part. Ils savent qu'elle a de l'influence sur lui. On a fait disparaître le bétail du marché dans des conditions telles que les fabricants sont obligés de lorgner vers Mauler. Si Jeanne accepte de parler à Mauler, les fabricants payeront le loyer des Chapeaux noirs pendant quatre ans. Mais Jeanne est surprise de voir que les pauvres continuent d'attendre du travail. Elle demande des explications aux fabricants. Slift comprend que les fabricants voulaient étrangler les fermiers avant d'ouvrir les usines. Jeanne leur dit qu'ils exploitent les ouvriers. Jeanne se rend compte de sa bêtise. Elle pensait qu'en aidant les riches elle aidait aussi ceux qui sont en dessous car elle croyait à une sorte d'unité. Elle vient de comprendre que quiconque veut aider les pauvres doit les aider à se garder des riches. Elle prévient les fabricants que s'ils ne respectent pas les humains, il pourrait alors leur arriver qu'on ne les considère plus, eux non plus, comme des êtres humains mais comme des bêtes sauvages qu'il faut tout simplement abattre pour sauvegarder l'ordre et la sécurité publics. Jeanne ne considère plus les fabricants comme des hommes et elle veut les chasser à coups de bâtons. Elle leur ordonne de sortir.

Snyder leur court après en leur promettant de chasser et Jeanne.

En revenant, il annonce à Jeanne qu'elle est congédiée. Il lui ordonne de quitter la maison des Chapeaux noirs et de le débarrasser de la racaille qu'elle a amenée. Désormais, Jeanne fera partie de la racaille.

Jeanne a l'intention d'aller voir le riche Mauler. Elle veut le convaincre de devenir un chapeau noir. Snyder pense que Jeanne est une médiatrice inutile qui court à sa perte.

Mulberry revient réclamer son loyer et annonce à Snyder que si le loyer n'est pas payé dès le samedi soir, les Chapeaux noirs devront déménager.

 

8

Discours de Pierpont Mauler sur l'absolue nécessité du capitalisme et de la religion.

Pierpont Mauler se réjouit du fait que Graham soit contraint d'acheter la viande qu'il doit lui livrer ainsi qu'à Slift. Slift se réjouit du fait que sur le marché de Chicago le prix du détail soit plus cher. Mauler encourage Slift à lâcher la bride à ses courtiers pour que les prix continuent de monter. À la bourse, on prétend que Mauler a couché avec Jeanne. Depuis qu'elle a été chassée du temple, on ne parle plus d'elle. Mauler aime bien Jeanne car elle n'a peur de rien et du fait que dans sa maison on ne puisse accepter des gens de son espèce.

Mauler veut avoir la peau de Graham et de tous les acheteurs de bétail. Slift est heureux que Mauler ait surmonté ses récents accès de faiblesse.

 

Jeanne arrive peu de temps après le départ de Slift. Elle dit à Mauler qu'elle n'est plus chez les Chapeaux noirs. À présent qu'elle n'a plus le travail harassant de la Mission, elle peut s'intéresser davantage à chaque homme en particulier. Elle veut donc s'occuper de Mauler. Elle le trouve plus abordables que bien d'autres. Elle lui avoue qu'à chaque fois qu'elle voit elle pense à cette histoire du bon Dieu qui va chez Adam, au paradis, et qui lui crie : « Adam, où es-tu ? ». Adam est tout couvert de sang car il vient de tuer une biche. Adam ne répond pas mais Dieu insiste alors Adam reproche à Dieu de l'avoir laissé tuer une biche.

Jeanne espère que Mauler n'a rien sur la conscience. Mauler veut savoir depuis combien de temps elle n'est plus chez les Chapeaux noirs. Jeanne lui répond que cela fait huit jours. Il la trouve bien changée. Il lui apporte à manger. Elle lui apprend que le propriétaire de la Mission a mis les Chapeaux noirs dans une situation financière difficile. C'est pourquoi, Jeanne est venue voir Mauler. Mauler lui promet d'aider les Chapeaux noirs. Il promet de donner de l'argent d'ici samedi. Il veut prouver à Jeanne la bonté de son coeur. Il veut savoir pourquoi elle est contre l'argent. Alors que l'absence d'argent a marqué le visage de Jeanne. Pour Mauler l'argent est un moyen d'améliorer un peu la vie. Il pense que le capitalisme est le seul système qui permet d'arracher ce qu'on peut arracher aux rigueurs de ce monde. Il avoue à Jeanne qu'il ne lui arrive de mal dormir la nuit mais il sait que s'il voulait se retirer du système cela aurait aussi peu d'incidence que si un moucheron cessait de s'opposer au glissement d'un mont. Pour changer le système, il faudrait changer de fond en comble, modifier en entier le plan de l'édifice et attribuer à l'homme une tout autre place. Dieu serait alors supprimé parce que sans emploi. Mauler attend des Chapeaux noirs qu'ils aident le capitalisme à se maintenir en justifiant les sacrifices des pauvres. Ainsi Mauler pense que rétablir Dieu dans sa gloire et en faire l'unique salut pour les pauvres, cela suffit à maintenir le capitalisme. Jeanne refuse de comprendre Mauler. Elle sait qu'elle devrait être heureuse de voir qu'on vient en aide à Dieu mais elle fait partie de ceux pour qui cela n'est pas une aide. Car elle fait partie de ceux à qui on n’offre rien. Mauler lui ordonne de porter l'argent de quatre ans de loyer aux Chapeaux noirs. Il souhaite qu'elle reste avec eux. Il sait que les Chapeaux noirs font très grand cas de l'argent et trouve cela fort bien.

Jeanne veut bien donner l'argent aux Chapeaux noirs mais elle veut rester devant les abattoirs avec ceux qui attendent jusqu'à ce que les portes se rouvrent. Elle veut travailler avec eux. Elle dit à Mauler que si à l'avenir il veut la voir, il devra se rendre aux abattoirs. Puis elle s'en va.

Mauler regardera si la neige tombe cette nuit et il saura qu'il neige sur Jeanne.

9

Troisième descente de Jeanne dans les bas-fonds : la tempête de neige.

 

Jeanne parle de ce dont elle a rêvé à Gloomb et Mme Luckerniddle. Dans son rêve elle a vu une masse d'hommes dans un petit champ. Le champ se tordit, se souleva en son milieu et la grappe humaine se trouva tout entière suspendue à ses bords. Quelqu'un cria quelque part et cette masse se mit à s'écouler et Jeanne a vu dans son rêve des cortèges défiler dans Chicago. Elle était à la tête du défilé, le front ensanglanté. Elle se voyait crier des mots pleins d'accents belliqueux dans une langue inconnue. Partout, affluaient des cortèges. Plusieurs Jeanne étaient à la tête de chacun des cortèges. Elle se voyait causer d'immenses destructions et bouleverser l'aspect familier des rues. Elle était protégée par la neige des assauts ennemis. Les pauvres habitués à la souffrance et n'habitant nul part étaient devenus inaccessibles.

Pour Jeanne, ce rêve signifiait que les pauvres allaient quitter les abattoirs pour atteindre Chicago dans le but de montrer à tous leur misère.

Ils en appelleraient à tout homme ayant visage d'homme. Gloomb ne comprenait rien au rêve et Mme Luckerniddle reprochait à Jeanne d'avoir ouvert sa gueule devant les Chapeaux noirs car sinon ils seraient encore chez eux.

À la bourse aux bestiaux, Mauler parle aux fabricants de conserves.

Il leur dit que les tarifs douaniers dans le sud ont été réduits.

Il leur somme de livrer toute la conserve prévue au contrat. Mais les fabricants ne veulent pas acheter du bétail car le prix de celui-ci a augmenté.

Dans le quartier des abattoirs, Jeanne se trouve avec les ouvriers. Un détachement des Chapeaux noirs arrive avec à leur tête, le capitaine Jackson. Les chapeaux noirs essayent de convaincre les ouvriers d'adhérer à leur cause. Les ouvriers ne se laissent pas prendre. Un ouvrier parle des communistes à Jeanne. Elle pense que ce sont des gens qui incitent au crime. L'ouvrier lui dit que non. Mme Luckerniddle lui explique qu'elle connaît les communistes à cause de son mari.

À la bourse aux bestiaux, les fabricants veulent acheter tout le bétail. Mais tout a été déjà acheté. Les fabricants comprennent qu'ils se sont faits avoir par Mauler et Slift.

Jeanne part à la rencontre des communistes. Elle leur propose son aide. Grâce aux Chapeaux noirs elle a appris à parler sur des places publiques. Un dirigeant ouvrier explique la situation. Mauler détient la viande dont les fabricants de conserves ont besoin. Une partie des ouvriers risque de perdre sa place aux abattoirs et les autres ne retrouveront jamais plus leurs salaires d'avant. Le dirigeant ouvrier veut diffuser des lettres annonçant que les usines vont être fermées pour une grève générale. Il faut que ces lettres soient remises à 22:00 en divers points des abattoirs, aux responsables qui attendent les consignes. Jeanne se présente au dirigeant ouvrier comme une ancienne employée qui vendait une revue à la criée. Le deuxième dirigeant ouvrier connaît Jeanne comme une ancienne de l'Armée du Salut. Il pense que c'est une bonne chose de l'engager car les policiers ne peuvent pas là soupçonner d'être avec les communistes. Jeanne veut les convaincre qu'elle lutte de tout coeur pour leur cause. Le deuxième dirigeant ouvrier demande à Mme Luckerniddle si elle connaît Jeanne, ce qu'elle confirme. Alors qu'il lui confie la lettre à faire parvenir aux usines Graham.

À la bourse aux bestiaux, les petits spéculateurs ont peur de perdre leurs économies à cause de Graham. Mauler continue de faire monter les prix du bétail. Il a envoyé un détective espionner les abattoirs. Il règne dans les usines une grande effervescence alors Mauler ordonne à son détective de prévenir la police.

Mauler lâche la viande aux acheteurs. Il a d'autres soucis. Il ne prend pas autant de plaisir qu'il aurait pu le croire à serrer le cou de ses acheteurs. Il demanda son deuxième détective s'il a trouvé Jeanne. Mais il ne l'a pas vue. Par contre, il a vu la police faire évacuer les abattoirs et commencer à tirer.

Alors Mauler demande à son deuxième détective de prévenir Jim (le premier détective) pour qu'il n'appelle pas la police. Mauler ne veut pas qu'on croit qu'il a exigé que l'on tire.

Mauler ordonne à Slift de vendre le bétail mais Slift refuse. Slift veut encore que les prix montent. En sortant, Mauler rencontre des journalistes et leur dit qu'il faut faire savoir aux ouvriers des abattoirs qu'il vient de céder du bétail aux usines.

Aux abattoirs, Jeanne est interviewée par un groupe de journalistes. Ils ont écrit un article sur elle et la surnomment la Madone des abattoirs parce qu'elle dit que Dieu est solidaire des ouvriers des conserveries. Elle nie avoir dit une chose pareille. Les journalistes lui apprennent que tout Chicago partage ses sentiments à part quelques spéculateurs sans scrupules. Elle dit aux journalistes qu'elle ne fait plus partie des Chapeaux noirs. Ils ne la croient pas.

Elle leur demande de partir. Les ouvriers pensent que les usines ne rouvriront pas et qu'ils ne pourront compter que sur eux-mêmes. Mme Luckerniddle dit à Jeanne qu'il existe un système dans lequel quelques-uns sont placés tout en haut et un grand nombre en bas. À y regarder de plus près, on devine entre les gens d'en haut et ceux qui sont en bas quelque chose d'obscure qui semble être un chemin mais qui est en réalité une balançoire. Tout le système est un jeu de bascule dont les deux bouts dépendent l'un de l'autre. Ceux qui siègent en haut ne peuvent le faire que grâce à ceux qui se tiennent tout en bas. Si ceux d'en bas quittaient leur place et venaient à monter, ceux d'en haut aussitôt devraient vider leurs sièges.

Il est fatal que ceux d'en haut veuillent que pour l'éternité les autres demeurent tout en bas sans pouvoir s'élever. Il faut aussi que ceux d'en bas soient plus nombreux ou la planche basculerait, puisque c'est une balançoire.

Un ouvrier demande à Jeanne pourquoi elle a parlé aux journalistes. Elle prétend qu'ils l'ont prise pour une autre. Jeanne arracha sa voisine le sac qu'elle porte parce qu'elle pense qu'on lui a volé son fichu. Alors quelqu'un jette à Jeanne un bout d'étoffe. Jeanne commence à réaliser ce qu'elle a perdu avec les Chapeaux noirs. Elle a perdu le confort et la soupe. Elle vient de quitter une vocation et un métier dont elle avait l'habitude. Rester avec les ouvriers lui apparaît comme un jeu indigne, presque une comédie. Elle pense ne pas avoir le droit de s'en aller mais la peur lui noue la gorge. Des ouvriers exhortent la foule à ne plus croire les syndicats, à rester ensemble et à croire que rien ne se fait sans violence.

Les journalistes reviennent. Ils annoncent à Jeanne que Pierpont Mauler vient de céder du bétail aux conserveries et que le travail reprendra le lendemain aux abattoirs. Mais des mitrailleuses crépitent. La police a été chargée de faire évacuer les abattoirs et de faire taire les agitateurs. Jeanne pense que Mauler va vraiment faire rouvrir les usines mais Mme Luckerniddle pense que ce sont des sottises. Jeanne veut convaincre les ouvriers que ce n'est pas par la violence que l'on combat désordre et confusion. Jeanne pense que si dès l'enfance le poids de la misère et de la faim lui avait enseigné la violence alors elle serait du côté des ouvriers sans poser de questions. Les journalistes lui conseillent de quitter les abattoirs.

Deux dirigeants ouvriers sont arrêtés par des policiers. Ce sont ceux qui ont remis la lettre à Jeanne. Ne voulant pas céder à la violence, Jeanne s'en va.

C'est alors que trois ouvriers arrivent, cherchent quelqu'un et ne le trouvant pas repartent.

Mauler franchit les frontières de la pauvreté à la recherche de Jeanne. Il est accompagné de ses détectives. Il achète le journal et découvre que le prix du bétail est encore tombé et que rien ne se vend. Tous les fabricants ont fait faillite. Alors, Mauler congédie les détectives. Il veut franchir les limites de la pauvreté et pense que plus personne ne voudra le tuer désormais. Mauler pense que si le malheur abat l'homme sans caractère, lui, il va l'élever jusqu'aux plus hautes sphères, jusqu'au royaume de l'esprit.

Mme Luckerniddle demande à Jeanne si elle a remis la lettre. Elle ne l'a pas remise mais ne veut pas la donner à Mme Luckerniddle. Alors Mme Luckerniddle traite Jeanne de faux jeton.

Jeanne court vers le centre de la ville et croise deux ouvriers dont elle entend la conversation. Le premier ouvriers racontent à l'autre que les ouvriers ont quitté les abattoirs pour pouvoir se présenter le lendemain de bonheur au travail. Il sait à présent que Mauler a ruiné les usines. Le deuxième ouvrier regrette que les masses se soient dispersées. Chicago devait déclencher la grève générale. Jeanne portait une lettre annonçant cette nouvelle. Jeanne entend des voix lui reprochant de ne pas avoir accompli sa mission. Alors elle revient sur ses pas en courant.

10

Humiliation et assomption de Pierpont Mauler.

Mulberry est venu réclamer le loyer aux Chapeaux noirs. Snyder attend d'un instant à l'autre Mauler qui a promis de les aider. Mais Mulberry ordonne à ses hommes d'emporter les meubles. C'est à ce moment-là que Mauler arrive avec deux pauvres. Mauler s'adresse aux chapeaux noirs en disant du mal de l'ancien Mauler car il se range du côté des pauvres à présent. Il s'accuse d'avoir exploité son prochain, abusé de la force pour spolier tout le monde au nom de la propriété. Durant une semaine, il a serré à la gorge cette ville jusqu'à ce qu'elle en crève. Un Chapeau noir reconnaît Mauler. Alors Mauler se présente aux Chapeaux noirs coupable mais repentant.

Snyder réclame de l'argent à Mauler. Mauler lui répond qu'il n'est plus celui qu'il fallait à Snyder. Des fabricants veulent parler à Mauler parce qu'ils sont perdus. Les éleveurs arrivent à leur tour pour réclamer de l'argent à Mauler. Graham veut relater le combat mémorable qui durant 7 heures a fait rage.

Graham lui répond que Slift a serré plus fort le nœud coulant en montant les prix et la Banque Nationale a crié halte. Du bétail canadien a été jeté sur le marché mais Slift l’a acheté à 95. La banque s’est lancée à corps perdu dans ce dernier assaut. Slift a fait monter les prix à 96.  Les banques s’effondrèrent quand Slift fit monter à 100. Les fabricants cédèrent leurs usines et le prix de la viande retomba à 30.

Mauler reproche à Slift ce qu’il a fait et Slift lui demande de lui couper la tête. Mauler ne veut pas sa tête mais le chapeau de Slift qui, lui, a une valeur.

On porte à Mauler une lettre de New York dans laquelle il lui est demandé de passer un accord avec les éleveurs et de réduire le cheptel pour que les prix montent. Mauler montre la lettre aux éleveurs et leur dit qu’il refuse ce qu’on lui demande. Il dit que la pauvreté, c’est d’avoir perdu le sens des valeurs les plus hautes.

Les fabricants et les éleveurs demandent à Mauler de remettre le joug sur ses épaules. Mauler eut fusionner les usines en un seul trust et prendre la moitié des actions. Il dit que la misère et la violence venait du fait qu’il y avait trop de viande. Il veut brûler un tiers du bétail et lock-outer un tiers des ouvriers.  Il veut réduire les salaires. Par ces mesures, il veut ramener le calme et l’ordre.  Il veut utiliser les Chapeaux noirs pour le maintien de l’ordre.

La grève générale qui menaçait a été étouffée.  Mauler veut accueillir che les Chapeaux noirs les ouvriers qu’il a plongés dans la misère.

11

Deux dirigeants ouvriers sont arrêtés par les soldats. Un dirigeant ouvrier explique aux soldats qu’ils ne possèdent rien eux-mêmes mais ils aident les possédants parce qu’ils ne voient aucune possibilité d’aider ceux qui ne possèdent rien.  Il leur dit que pour eux aussi l’heure viendra bientôt car ceux qui ont du travail aident ceux qui n’en ont pas.

Les journalistes révèlent à Jeanne qu’un tiers des ouvriers va reprendre le travail mais avec un salaire réduit. Les ouvriers sont d’accord car seuls une partie d’entre eux a su su qu’une grève générale se préparait. Jeanne s’évanouit.

 

12

 

Devant les entrepôts des usines Graham.

 

Des ouvriers une des leurs qui a crié que les entreprises municipales allaient se mettre en grève et a été assommée par un soldat. Ils trouvent Jeanne mais la laissent évanouie ne la reconnaissant pas comme une des leurs.

 

13

 

Mort et canonisation de sainte Jeanne des abattoirs.

 

Maintenant, l’immeuble des Chapeaux noirs est richement meublé. On y trouve les bouchers, les éleveurs et les acheteurs.

Jeanne entre avec deux policiers. Elle a encore la lettre qu’elle devait remettre aux ouvriers. Slift reconnaît Jeanne et veut la mettre en vedette car elle a fait preuve d’humanité aux abattoirs en intercédant pour les pauvres. Il veut en faire une sainte.  Snyder et Mauler accueillent Jeanne come consolatrice des bas-fonds. Mais Jeanne regrette de n’avoir pas remis la lettre pour mener la vie tranquille d’une bête. On la revête de l’uniforme des Chapeaux noirs.

De nouveau, on entend la rumeur des usines et de nouveau le monde parcourt le cycle ancien.

Jeanne continue de regretter de n’avoir pas aidé les ouvriers.

Elle a fait tort aux persécutés et regrette d’avoir servi les persécuteurs. Elle sait que les bons sentiments des Chapeaux noirs ne valent rien car rien n’en paraît au dehors. Elle dit aux Chapeaux noirs de se soucier, en quittant ce monde, non d’avoir été bons, cela ne suffit pas, mais de quitter un monde bon.

Jeanne sait que ce qui se passe en haut, on ne le sait jamais en bas et inversement. Les hommes ont même visage et ne se reconnaissent plus.

Les bouchers et les éleveurs veulent que chacun reste à sa place pour que jusqu’au ciel s’élève l’édifice.

Jeanne dit que le système de ceux d’en haut n’est qu’exploitation et que désordre.

Les Chapeaux noirs lui ordonnent de se taire et d’être bonne.

Jeanne dit que si quelqu’un dit qu’il existe un dieu, qui bien qu’invisible, peut vous secourir. Celui-là, il faut lui cogner le crâne sur le pavé jusqu’à ce qu’il en crève.

De même pour ceux qui vous disent que vous pouvez moralement vous élever en gardant vos pieds dans la boue. Pour Jeanne, l’homme est le seul recours, là où vivent des hommes.

Les Chapeaux noirs chantent pour étouffer le discours de Jeanne.

Des hauts-parleurs annoncent l’effondrement de la livre, huit millions de chômeurs aux Etats-Unis, six millions de chômeurs en Allemagne.

Jeanne s’affaisse dans les bras des jeunes filles car les policiers l’ont frappée à mort.

Snyder la déclare morte aux abattoirs, d’une pneumonie, au service de dieu, combattante et martyre.

Mauler est tiraillé par un double désir, il veut l’abnégation et il veut l’altruisme et se sent aussi tiré vers le profit.

En chaque homme habitent deux âmes opposées. Il lui faut à jamais les garder toutes deux, rester en lutte avec lui-même, garder son âme noble et son âme vulgaire.

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