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Humanisme : le Contrat social
5 février 2007

L'incendie de la Bibliothèque d'Alexandrie : un mythe

La destruction

L. Canfora, a prouvé que l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie par Jules César est un mythe provenant de la confusion des récits historiques sur les événements qui survinrent en 48 avant JC. Il n’y eut pas de « sac d’Alexandrie ». Seul fut incendié  un entrepôt du port d’Alexandrie, avec, selon Dion Cassius qui s’appuyait vraisemblablement sur Tite-Live, ses 40.000 rouleaux (lesquels étaient des livres en cours de traitement ou des doubles, ou des rouleaux de papyrus vierges). On peut donc parier que Musée et bibliothèque restèrent en activité pendant les premiers siècles de l’Empire romain. C’est ce qu’affirme Strabon lors de son séjour à Alexandrie de (25-20 avant JC). Par ailleurs, au IIIe siècle, on peut signaler l’activité d’un Athénée de Naucratis qui, avant de s’installer à Rome, avait développé une familiarité certaine de l’univers de la bibliographie alexandrine.

La destruction du quartier du Palais royal et donc de la bibliothèque du Musée, survint très vraisemblablement pendant la guerre entre l’empereur Aurélien (270-275 après JC) et la reine Zénobie de Palmyre, puis sans doute sous l’empereur Dioclétien qui mit complètement la ville à sac. Malgré cela, la bibliothèque du Sérapéion continua à fonctionner quelque temps après.
En outre, d’après K. Staikos, il apparaît comme probable que certains papyrus de valeur furent emmenés afin de constituer le fonds de la nouvelle bibliothèque « impériale » de Constantinople fondée par Constance II en 357.

Enfin, de nombreux papyrus, s’ils furent détruits, la raison en était l’usure et  le temps. Les volumen étaient peu à peu remplacés par les codex, plus pratiques et généralement sur parchemin, mais fourmillant d’erreurs à cause de l’oubli du grec.

Les chrétiens intolérants ne goûtaient pas les traces du paganisme et le temple de Sérapis fut détruit lors d’une insurrection menée par l’évêque Théophile en 391. Lors de la prise d’Alexandrie par les Arabes (640), la bibliothèque universelle relevait déjà de la légende et n'était plus que l'ombre de ce qu'elle avait été . On sait que le sultan Omar donna l’ordre qu’on se serve des documents en guise de combustible pour les étuves. Il fallut six mois pour brûler tout le matériel. Seuls les livres d’Aristote furent épargnés et probablement transcrits par les arabes nous sont en partie parvenus.

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