Harold et Maude
Harold et Maude de Collin Higgins
Ce roman a la particularité
d’être tiré du scénario d’Higgins pour le film du même nom alors qu’en
général c’est le film qui est tiré du livre.
Le livre commence
par le suicide de Harold Chasen. Après avoir écrit une lettre à sa
mère, il se pend avec pour fond sonore la musique de Chopin. On apprend
par Mme Crawford qu’Harold a hérité des valeurs de son père : son
penchant pour l’absurde. Etait-ce une mise en scène, un faux suicide ?
Toujours est-il que sa mère n’y croit pas et se remémore une précédente
absurdité d’Harold. Les yeux grands ouverts et la gorge faussement
tranchée et du sang coulant de son cou, il avait réussi à faire pleurer
sa mère. Dès lors, Harold est obligé de se faire suivre par un
psychanalyste, le docteur Harley. Même si Harold n’avance pas, il
reconnaît que ses fausses tentatives de suicides ont pour but de
provoquer une réaction chez sa mère. Il a mis en scène quinze fausses
tentatives pour pousser sa mère à faire des crises de nerfs. Les
occupations d’Harold sont plutôt négatives. Il aime voir les broyeuses
réduire à rien les voitures et assister à des démolitions d’immeubles
et se rendre à des enterrements. Pour aller jusqu’au bout du morbide il
va aux enterrements avec le corbillard qu’il s’est acheté. Mme Chasen
invite son fils à rencontrer l’oncle Ball, général de carrière, en
espérant que l’énergie d’Harold sera canalisée par l’armée. L’oncle
veut faire d’Harold un homme. La mère d’Harold veut marier son fils car
elle pense qu’à 19 ans, il est temps qu’il sorte de l’enfance. Au cours
d’un enterrement, Harold a aperçu une vieille dame mangeant une
pastèque comme si elle pique-niquait au cimetière. Il la retrouve dans
une église lors des funérailles qu’Harold a décidé de suivre. La dame a
80 ans. Elle trouve que c’est un bon âge pour en finir avec la vie.
Pour elle la mort n’est qu’un passage. Comme Harold, la vieille dame
est farfelue. Il lui vient à l’idée de dessiner un sourire sur la lèvre
d’une vierge Marie pente par un artiste probablement maussade. Elle
fait de même sur des statues représentant Saint Joseph, Saint Antoine
et Sainte Thérèse. Pour elle, saint et triste sont incompatibles. La
dame est la comtesse Mathilda Chardin mais elle préfère qu’on l’appelle
Maude. Délurée, la vieille dame quitte l’église en s’emparant de la
voiture du prêtre.
La mère d’Harold a inscrit son fils à
l’agence matrimoniale de rendez-vous par ordinateur. Il lui faut
remplir un questionnaire. Mrs Chasen répond à la place de son fils ne
lui laissant aucune liberté. On comprend mieux les mises en scène
suicidaires d’Harold avec une mère si castratrice. Cherchant encore à
sortir de son influence, Harold tente encore faussement de se suicider
avec un pistolet mais sa mère ne bronche pas. Il s’en confie à son psy
avouant avoir bien peur de ne plus impressionner sa mère comme
auparavant.
Harold retrouve Maude au cours d’une nouvelle
visite au cimetière. Il cherche à l’éviter mais la vieille dame prend
son corbillard et propose de l’emmener quelque part et le jeune homme
est bien obligé d’accepter. Elle en profite pour dire au prêtre qu’elle
a laissé sa voiture devant le centre d’art africain où se trouvent des
bois peints érotiques. Maude semble avoir un sens de l’humour bien
anticléricale. Maude a connu un ancien détenu, Big Sweety, qui lui a
fait cadeau de sa collection de clés de voitures et ainsi elle peut en
user à sa guise. Pour elle, personne n’est propriétaire et elle n’a pas
l’impression de causer du tort à ses victimes. Harold est invité chez
Maude et s’aperçoit qu’elle est une grande collectionneuse de meubles
et d’objets hétéroclites. Harold se rend chez le Dr Harley, son
psychanalyste. Le psy est surpris qu’Harold n’ait pas d’amis. Le jeune
homme regrette seulement n’avoir pas mieux connu son père.
La
mère d’Harold a trouvé trois jeunes filles pour son fils dans l’agence
matrimoniale. Elle le force à les rencontrer. La première, Candy Gulf,
est une ravissante étudiante. Harold pour l’impressionner, a encore
trouvé le moyen d’agencer un faux suicide, cette fois par immolation.
La première candidate fuit, ce qui étonne Mrs Chasen. La mère d’Harold
est tellement habituée aux farces de son fils qu’elle n’arrive plus à
comprendre la stupéfaction des autres ce qui donne un petit accent
comique à la situation. Harold se rend chez Maude. Il découvre son
bric-à-brac, sa salle à manger japonaise, son vieux gramophone, une
télé vidée de ses entrailles dans laquelle se trouvent un microscope et
un télescope dirigés vers la fenêtre. Harold retrouve Maude qui était
dans sa grange. Il la trouve nue posant devant un sculpteur sur glace.
Maude demande à son nouvel ami s’il est choqué mais tel n’est pas le
cas ce qui encourage la vieille dame à lui montrer les toiles qu’elle a
peintes. Elle s’y est représentée nue également. Harold découvre un
appareil à Fragrances que Maude a fabriqué. Maude a composé des
mélanges étonnants comme une « chute de neige sur la 42è rue ». Maude
avoue au jeune homme qu’elle a 80 ans mais son ami estime qu’elle ne
les porte pas. Maude veut mieux connaître Harold alors celui-ci lui
montre ce qu’il aime, une destruction d’immeuble, une broyeuse de
voitures. Les occupations de Maude sont moins délétères. Elle emmène
Harold voir une exploitation maraîchère. Elle lui demande quelle fleur
il aimerait être et il répond une marguerite car elles se ressemblent
toutes pour lui. Il pense ne pas avoir de personnalité ce en qui Maude
lui donne tort. Elle lui démontre que chaque marguerite a son aspect
propre. Sa philosophie est de penser que les hommes s’obstinent à se
laisser faire comme un numéro parmi la masse alors qu’ils sont tous
uniques. Maude aperçoit un arbre malade après avoir emmené Harold dans
une voiture volée. Elle décide de le sauver. Il lui faut donc aller
chercher des ustensiles pour déterrer l’arbre. Arrivé chez elle, la
vieille dame parle de ses engagements, elle a manifesté pour
différentes causes frappant les policiers avec son parapluie. Elle
chante une chanson qu’elle a écrite et surprise par l’absence
d’éducation musicale de son ami, elle lui apprend des rudiments de
banjo. De retour chez lui, Harold se voit offrir une jaguar par sa
mère. Le lendemain, Harold et Maude s’emparent d’un camion pour aller
sauvez l’arbre malade. Ils se font arrêter par un flic qui demande les
papiers de Maude mais elle n’en a pas. Elle répond ingénument : « Je
n’y crois pas, à ces trucs là ». Puis les deux amis dont faux bond au
policier en démarrant en trombe. L’arbre est sauvé, planté dans une
forêt. Maude surprend encore Harold en grimpant à un arbre. Le jeune
homme la suit. Maude lui raconte alors qu’elle faisait de la voile dans
sa jeunesse mais que ce loisir était estimé frivole et dangereux. La
vieille dame évoque ses sentiments humanistes. Pour elle, nous sommes
tous pareils, le tout est de se comprendre alors on peut être ami avec
l’humanité. Maude parle de son mari à Harold. Elle lui apprend qu’il a
été fait prisonnier et fusillé par les Allemands pendant la guerre.
Le flic qui les avait déjà ennuyé les retrouve et veut les arrêter mais
Maude, incorrigible, s’empare de la moto du policier et fuit avec
Harold. De retour chez elle, Maude invite son ami à dîner à la
japonaise. Elle lui raconte comment elle a cédé à l’envoûtement de
l’Orient au cours de voyages qu’elle avait fait avec son mari après la
1è guerre mondiale. Puis elle offre à Harold de fumer du pavot avec son
narguilé. Décidément, elle l’initie à tous les vices. Mais elle pense
qu’il ne faut pas être trop vertueux car c’est se priver de tant d
choses !
Harold raconte à Maude ses fausses tentatives de
suicide. Elle pense que bien des gens aiment à jouer avec l’idée de la
mort, sans pour cela désirer mourir. Ils voudraient participer à ce jeu
qu’est la vie, mais ils se contentent de regarder vivre les autres et
se réservent pour plus tard.
Plus tard, Mrs Chasen accueille la
deuxième candidate choisie par l’agence matrimoniale. Elle s’appelle
Edith Phan. Harold est en train de trafiquer sa Jaguar. L’arrière a été
prolongé en forme de fourgon avec une couronne de fougères. La Jaguar
repeinte en noir a l’air d’un char funèbre. La jeune fille n’est pas
dut out surprise même quand Harold fait semblant de se trancher la
main. Après ce nouvel échec, Harold retrouve Maude. Lors d’une sortie,
ils discutent de dieu. Maude est croyante. Pour elle, dieu est amour.
Il y a en nous un petit dieu qui nous montre d’où nous venons et hors
de nous un autre petit dieu qui nous montre où nous allons. Maude veut
enseigner à Harold le Tai Chi, un nom poétique pour des attitudes
poétiques. Harold prend la main de Maude et voit qu’elle a un numéro
tatoué mais n’ose pas lui en faire la remarque. Mrs Chasen a organisé
une troisième rencontre pour son fils. La fille s’appelle Sunshine
Doré, une actrice aux grandes dents. Sunshine est le nom de son
professeur de théâtre, elle l’a choisi comme nom de scène. Harold ne
peut s’empêcher de pratiquer un nouveau faux suicide, cette fois par
hara kiri mais la jeune fille sent bien qu’il joue et elle croit qu’il
fait du théâtre et veut savoir avec quel professeur. Puis elle cherche
à impressionner Harold en jouant une scène de Roméo et Juliette. Elle
commet elle aussi un faux suicide par poignard et quand Mrs Chasen
arrive elle s’exclame : « Harold ! c’était notre dernière candidate ‘«
ce qui paraît comique car la mère d’Harold semble plus inquiète du sort
de son fils que de celui de la jeune fille. Excédée, Mrs Chasen décide
d’envoyer son fils à l’armée. Harold exprime son inquiétude à Maude. Il
lui apprend que s’il refuse son incorporation, il ira en prison. Maude
promet de l’aider à trouver une solution. Le général Ball, l’oncle de
Harold, dresse un portrait élogieux de l’armée pour encourager son
neveu à y entrer. Harold entre dans son jeu et fait semblant de
fantasmer sur le goût du sang et du meurtre pour effrayer son oncle. A
ce moment Maude entre en action pour aider Harold. Elle apostrophe le
général et se déclare pacifiste. Harold fait mine de la menacer de
violence allant jusqu’à lui courir après sous les yeux éberlués de
l’oncle Ball. Maude tombe à la mer poussée par Harold. Cette fois le
général a compris, Harold est trop dangereux pour l’armée et il n’y
entrera pas.
Harold et Maude fêtent leur victoire dans un parc
d’attraction. Maude devise sur l’avenir des hommes en regardant les
étoiles. Elle se dit que leur lumière met un million d’années à arriver
vers nous et que peut-être que dans ce laps de temps l’homme aura
éradiqué le mal sur terre. Harold la trouve poète. Il lui offre un
disque de métal sur lequel il a écrit « Harold aime Maude » et son amie
lui répond qu’elle l’aime aussi. De retour chez Maude, les deux amis
écoutent Chopin et la vieille dame explique à Harold pourquoi elle a
enlevé les photos de tous les cadres. Elles représentent des gens
qu’elle aimait tendrement mais qui s’estompent dans sa mémoire. Harold
demande une photo de Maude et elle en trouve une sur son visa d’entrée
aux Etats-Unis mais cela lui rappelle cette période où il ne lui
restait plus que sa vie et elle pleure. Cela étonne son ami mais elle
lui explique que le rire et les larmes sont deux traits typiquement
humains et que le plus important dans la vie c’est de ne pas craindre
de se montrer humain. C’est à ce moment qu’Harold embrasse Maude sur la
bouche. Ils passent leur première nuit d’amour. Le lendemain Harold
fête l’anniversaire de son amie.
Pendant ce temps, Mrs Chasen
discute de l’avenir de son fils avec le Père Finnegan. Harold est
rentré chez lui et annonce à sa mère qu’il veut se marier avec Maude.
Sa mère pense que c’est une plaisanterie mais elle va trouver le Dr
Harley pour qu’il lui mette un peu de plomb dans la cervelle. L’oncle
Victor s’évertue également à cette tâche. Il veut persuader son neveu
qu’il n’a pas besoin d’une épouse mais veut d’une infirmière. Pour son
psychanalyste le cas d’Harold est freudien. Il souffrirait du complexe
d’Oedipe. Sauf qu’il croit que Harold ne veut pas coucher avec sa mère
mais avec sa grand-mère. Le Père Finnegan, lui, est le plus terre à
terre. Il veut convaincre Harold que le but du mariage est la
procréation. Harold a répliqué aux trois hommes qu’aucun d’entre eux ne
lui a demandé s’il aimait Maude ce à quoi ils n’ont su que répondre.
Mrs Chasen est désemparée mais cela laisse Harold indifférent. Il s’en
va rejoindre Maude en annonçant à sa mère qu’il est décidé à se marier
avec elle. Le soir, Harold a préparé une surprise pour l’anniversaire
de son amie. Une centaine de tournesols remplissent le cottage de
Maude. Ils dînent au champagne et Maude avoue à son ami qu’elle adore
les anniversaires car pour elle ils symbolisent un recommencement, une
nouvelle et passionnante année. Pourtant elle choisit ce moment pour
annoncer à Harold qu’il s’agit d’un adieu car elle a absorbé des
médicaments pour mourir. Le jeune homme appelle une ambulance. Dans
l’ambulance, Maude veut rassurer son ami. Elle lui dit que nous
commençons à mourir dès notre naissance et que la mort n’a rien
d’extraordinaire, ce n’est qu’un départ. Mais Harold lui répond qu’il
allait lui annoncer sa demande en mariage et qu’il ne pourra vivre sans
elle. Dans l’hôpital, les médecins prennent leur temps, ils ne se
soucient que de tracas administratifs et de l’absence d’assurance de
Maude. Nous sommes bien aux Etats-Unis. Harold est affolé mais Maude
veut le rassurer en lui déclarant qu’elle est sur le chemin d’une
nouvelle expérience. Le lendemain matin, Harold apprend la mort de
Maude. De retour chez son amie, Harold découvre le cadeau qu’elle lui a
laissé. Il s’agit du trousseau de clefs permettant de voler des
voitures accompagné d’un billet : « Très cher Harold, faites-en, bon
usage. Tendrement, Maude ». Désespéré comme un enfant perdu, Harold
pleure. Il décide de détruire son corbillard et le roman s’achève sur
une note d’espoir puisque le jeune homme chante la chanson de Maude
avec le banjo qu’elle lui a offert. Harold a compris la philosophie de
son amie.
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