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Humanisme : le Contrat social
8 février 2007

Le Contrat Social : présentation

Le Contrat Social

   Rousseau tenait à intégrer la morale dans la politique, pour lui : « Il faut étudier la société par les hommes et les hommes par la société : ceux qui voudraient traiter séparément la politique et la morale n‘entendraient jamais rien à la politique » (Emile ou l’éducation). Le Contrat social fut glorifié par la Révolution et inspira la Déclaration des Droits de l’Homme. Le Contrat Social est un traité de théorie politique qui s’inscrit dans la tradition de Platon, Machiavel et Hobbes. L’élément révolutionnaire du Contrat social réside dans le fait que la souveraineté doit toujours appartenir au peuple et que celui-ci ne peut pas en confier l’exercice aux gouvernements quelque soit leur bord. Mais pour que le peuple soit capable d’être souverain il faut l’éduquer, en changer la nature. C’est ce qu’affirme Rousseau dans L’Emile, l’éducation est là « pour former un homme bon et juste dans une société qui ne l’est pas ». Dans le Contrat social, Rousseau établit une relation d’identité entre l’Etat et l’individu, une constitution réciproque qui permet de fonder la loi sur la liberté, de faire émaner la volonté de l’Etat de la volonté de chacun. Ainsi le souverain ne peut pas léser un individu sans les léser tous et se léser lui-même. Cependant par son obéissance envers les lois, l’individu privé s’oppose au citoyen, Rousseau le reconnaît en déclarant : « Ce qui fait la misère humaine est la contradiction qui se trouve entre notre état et nos désirs, entre nos devoirs et nos penchants, entre la nature et les institutions sociales, entre l’homme et le citoyen » (Fragments politiques). Pour mettre fin à cette opposition, Rousseau se fixe pour objectif idéal la suppression de notre côté naturel et particulier, la métamorphose de l’homme individuel en purement social. Cet idéal lie les hommes au meilleur régime qui soit, la République. Rousseau peut donc affirmer : « Rendez les hommes conséquents à eux-mêmes... Vous aurez mis la loi sociale au fond des coeurs, hommes civils par leur nature et citoyens par leurs inclinations, ils seront uns, ils seront bons, ils seront heureux, et leur félicité sera celle de la République, car n’étant rien que par elle ils ne seront rien que pour elle, elle aura tout ce qu’ils ont et sera tout ce qu’ils sont. » (Fragments politiques).

   Rousseau ne trompe pas sur la possibilité de rendre les hommes dignes du pouvoir souverain dont ils sont les détenteurs associés. Pour cette raison, Rousseau se méfie des individus réels qui composent l’être moral représenté par le souverain. En conséquence, il est préférable de tenir le peuple à l’écart de l’exercice direct du pouvoir même si par la représentation des élus, il en demeure son détenteur exclusif. On se trompe donc en interprétant le Contrat social comme l’apologie de la démocratie participative. Rousseau est très dur pour les Députés et les Représentants mais il n’est jamais précis dans sa description de l’exercice du pouvoir par ce qu’il appelle les « assemblées » du Peuple. Rousseau affirme le droit de refuser la domination d’un homme sur les autres ce qu’ils considère comme injuste et facteur d’instabilité sociale. Le pouvoir venant des hommes, cela implique que la transcendance ne vient plus d’en haut (le souverain, Dieu) mais d’en-bas (le peuple).

   Dans la trilogie républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité, il existe une contradiction que Rousseau confirme dans le Contrat Social. L’égalité dans la soumission de chacun à tous n’est pas la liberté. Rousseau prône l’obéissance de l’individu à l’intérêt général ce qui le prive de ses libertés de particulier. Avec le Contrat Social, Rousseau répond pourtant à la question : que doit être une société pour être pensable comme corps politique ? Le Contrat Social comporte deux parties essentielles. La première partie (jusqu’au début du livre II, chapitre VI) décrit la genèse de l’Etat; la seconde en analyse la vie et la mort, les problèmes et les solutions. La seconde partie comporte également deux mouvements : il s’agit d’abord d’établir, avec le Législateur, les conditions idéales de toute législation puis de s’arrêter aux législations politiques concrètes selon les institutions et selon les moeurs.

   Dès l’introduction du Contrat Social, Rousseau indique qu’il veut chercher si, dans l’ordre civil, il peut y avoir quelque règle d’administration légitime et sûre, en prenant les hommes tels qu’ils sont, et les lois telles qu’elles peuvent être.

 

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