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Humanisme : le Contrat social
11 mai 2008

Pybrac (Pierre Louÿs)

Pybrac

I

Louÿs dresse une liste de ce qu’il n’aime pas. Cela le conduit à évoquer les lesbiennes et leurs manies comme par exemple : « Je n’aime pas à voir trois petites gougnottes qui, ne pouvant coucher ensemble ouvertement, se branlent dans les coins, se goussent dans les chiottes et se pissent en bouche et trouvent ça charmant ».
Dans la pornographie, Louÿs use de l’humour au second degré, on sent qu’il s’amuse quand il écrit : « Je n’aime pas qu’Agnès qui croit sa vie amère s’enfuit à quinze ans afin d’avoir vécu et se fait faire un jour trois photos pour sa mère pine au con, pine en bouche et pine au cul. »

Pybrac est une suite de quatrains pornographiques très portés sur les lesbiennes et la sodomie. Parfois ces quatrains sont insupportables dans leur violence et leur évocation de la pédophilie : « Je n’aime pas à voir la fillette qu’on viole avec peine, en crevant sont petit con d’enfant, qui d’abord infoutable, étroit comme une fiole, devient beaucoup trop large aussitôt qu’il se fend ».

Il y a des sacrilèges plaisants pour les anticléricaux : « Je n’aime pas la nonne à la vulve très noire qui, pourpre, ayant rompu son dernier godmiché se fourre au trou du con sa madonne d’ivoire et savoure à loisir l’honneur de son péché ».

II

Dans le deuxième chapitre de Pybrac, Louÿs se moque des convenances en les liant à la pornographie ce qui les rend encore plus drôles : « Je n’aime pas à voir la brune secrétaire qui suce avec pudeur, affecte un vif émoi et se trouble si fort qu’elle crache par terre en disant : « oh ! pardon, je me croyais chez moi. »
Louÿs se moque encore de la religion : « Je n’aime pas à voir la soeur des Ursulines qui songe, en explorant ses organes poilus : « dieu m’a donné dix doigts pour m’en servir de pines et je n’ai que deux trous ! J’en voudrais huit de plus. » Puis : « Je n’aime pas à voir la maîtresse du Pape qui, pour monter en grade et changer de milieu, coïte avec un christ en forme de Priape et se croit chaque soir la maîtresse de Dieu ».

III

Là encore, Louÿs fantasme sur la religion et sa morale pour la pervertir : « Je n’aime pas à voir dans l’église Saint-Pierre, le touriste qui trousse une fille à genoux, lui pousse un large vit dans le trou de derrière et soupire en citant l’Evangile : « Aimons-nous ! »

C’est dans ce chapitre que Louÿs va le plus loin dans l’horreur en écrivant : « Je n’aime pas à foutre un foetus d’avant-terme. Je vois. C’est une fille avec un petit con, je crève le cul rouge et pisse un jet de sperme mais sans goût, sans amour vraiment, sans passion ». Il est à la fois macabre, pédophile et morbide. Et il poursuit : « Je n’aime pas la mère offrant sa fille morte (quatorze ans, quatre poils, pucelle, et caetera, disant : « Amusez-vous, mais fermez bien la porte. Et pinez la partout, tant que ça vous plaira ».

Après la pédophilie et la nécrophilie, Louÿs poursuit dans l’horreur avec la zoophilie : « Je n’aime pas à voir dans la cour de la ferme le valet qui déflore un coq sur le fumier et qui pond dans son cul sept décharges de sperme quand il pourrait baiser les filles du fermier ». On se demande pourquoi, Louÿs écrit « je n’aime pas » alors que tous ses quatrains semblent représenter ses fantasmes. Pour l’auteur, la pédophilie ne semble pas un crime puisqu’il écrit : « Je n’aime pas à voir la môme ridicule qui va dire en pleurant aux commissariats : « Depuis que j’ai neuf ans mon grand-père m’encule ! » Et pour si peu de mal nous fait tant d’arias ».

IV

L’ironie de Louÿs est présente avec une mauvaise foi bien comique quand il écrit : « Je n’aime pas à voir, gravée en frontispice, une Agnès qui se branle, et cette inscription : « Papa, quand je décharge en disant que je pisse : c’est mal d’encourager la masturbation ». Alors que Louÿs la glorifie.
Il y a une allusion à Trois filles et leur mère semble-t-il : « je n’aime pas à voir la famille ouvrière où sur le même pieu trois soeurs et leur maman reçoivent quatre vits dans le trous du derrière, quadruple inceste à poil et non sans mouvement ». Peut-être Louÿs pensait à Mme de Heredia et à ses filles ?
Il décrit également les positions (en levrette, la sodomie par-derrière). Louÿs revient à sa passion pour le saphisme et l’inceste avec « Les soeurs incestueuses ». Comme dans Trois filles et leur mère » Louÿs est obsédé par l’inceste : « Je n’aime pas la dame aux paupières de sainte qui n’a que ses trois fils pour amants nuit et jour et dit : « Je ne sais pas duquel je suis enceinte, ma bouche et mes deux trous leur servent tour à tour. »

La femme (1889-1891)

L’orchidée

Louÿs élabore une métaphore du sexe féminin à l’aide d’une fleur et filée avec le discours du sang (vulve rouge, or rouge, corolle de rubis).

La vulve

Louÿs explore l’anatomie féminine dans le détail (la touffe délicate, l’odeur impure, odeur qu’ont les algues marines) la description de la vulve est très naturaliste et tranche avec la lourde pornographie de Pÿbrac et du roi Gonzalve. Le mont de Vénus est décrit comme un fruit dans un quatrain charmant : « Ne t’étonne pas si ma pudeur m’empêche de ternir l’épiderme de cette pêche, si j’ai peur, si je veux l’adorer simplement. » Le clitoris est également est également détaillé comme une fleur : « un pistil de chair dans un lys douloureux ».

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Commentaires
P
j'aimerai savoir si c'est Pierre Louys lui-même qui a choisi l'ordre et ordonné la mise en chapitre de ces quatrains, puisque nombre d'entre eux n'ont jamais été retrouvé et ceux que nous connaissons parus après sa mort...<br /> <br /> <br /> <br /> merci d'avance de votre réponse<br /> <br /> <br /> <br /> thierry paret
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