Les civilisations inconnues : des mythes ou des réalités ? (Serge Hutin)

Introduction.

De nombreuses traditions légendaires reposent sur le mythe de « royaumes » inconnus et du souvenir ancestral de prestigieuses civilisations disparues. Serge Hutin veut réaliser une sorte de vaste inventaire comparé de tout ce qui peut être valablement constaté aussi bien dans le domaine de la femme ou du mythe que dans celui des faits curieux. Ces civilisations légendaires auraient pu être supérieures à la civilisation occidentale.

Patiemment, les préhistoriens ont édifié une véritable science.

Il y a d'abord le paléolithique, 125 000 ans avant Jésus-Christ. La période glaciaire, 50 000 ans avant Jésus-Christ. La fin de l'époque glaciaire, 12 000 ans avant Jésus-Christ. Le mésolithique puis le néolithique 10 000 ans avant Jésus-Christ. L'âge du bronze, 2000 ans avant Jésus-Christ. L'âge du fer 1000 ans avant Jésus-Christ.

On ne trouve aucune trace d'une civilisation d'un type franchement supérieur avant la naissance des grands ensembles de Sumer, de l'Égypte ancienne, de la Chine, marquant les débuts de l'histoire proprement dite. Aucune découverte scientifiquement établie ne semble prouver l'existence de civilisations très évoluées à une époque plus ancienne que l'antiquité classique. Nous n'avons aucune preuve certaine de cataclysmes ou d'événements extraordinaires qui auraient détruit de prestigieuses civilisations. Mais nous ne connaissons sans doute pas toute l'histoire des millénaires révolus à cause de terrifiants cataclysmes antédiluviens mais aussi en raison de la malveillance humaine comme la conquête espagnole qui coïncide avec la destruction systématique des manuscrits des Mayas.

Première partie : parmi les mondes « imaginaires ».

Chapitre premier : l'éternel espoir.

Le paradis perdu.

On trouve chez tous les peuples une légende commune, c'est la croyance en une terre enchantée où séjournent des êtres surnaturels et où sont admis les mortels qui méritent de vivre éternellement dans la joie. Dans ces antiques traditions, le paradis terrestre est à la fois le mystérieux séjour des morts et une région géographiquement déterminée accessible aux mortels sous certaines conditions. Les Grecs et les Romains parlent des Champs-Élysées (domaine glorieux des âmes privilégiées), du jardin des Hespérides, des Iles Fortunées. Les Celtes parlent aussi d'un pays qu'ils appellent Pays des vivants, Terre de Jouvence, Ile des Héros.

Homère situe les Champs-Élysées à l'extrémité de la terre en un lieu concret où il n'y a pas d'hiver, pas de neige, jamais de pluie et où règnent de douces brises océanes. Les âmes heureuses vivent loin vers l'Occident dans les paradisiaques Iles Fortunées qui sont situées à 10 000 stades à l'ouest de l'Afrique, ce qui permet peut-être de les assimiler aux îles Canaries. Hésiode place le Jardin des Hespérides au-delà de l'océan Atlantique. Les Grecs ont tendance à placer les Iles des Bienheureux, le paradis terrestre dans les régions Hyperboréennes. Chez les Celtes, on trouve aussi l'idée d'une réincarnation des hommes. D'après Lucain, les druides enseignaient que les âmes ne descendent pas dans les silencieuses demeures d'Erèbe, ni dans le royaume souterrain du ténébreux Pluton mais que le même esprit anime les corps dans un autre monde.

Les Celtes de Grande-Bretagne et d'Irlande décrivent la Plaine des Délices, la Terre de Jouvence qui sera appelée Terre Promise quand surviendra la période chrétienne. Cette région mystérieuse est aussi appelée Ibérie car elle se trouve bien loin vers l'ouest par-delà l'immense océan. Ce n'est qu'après l'ère chrétienne que ce nom sera donné à la péninsule ibérique actuelle.

Selon une légende celtique, deux voies conduisaient au paradis terrestre : les routes souterraines dont l'entrée se trouvait dans certaines cavernes mystérieuses ; un itinéraire maritime pour lequel il fallait s'embarquer sur des navires divins ou encore sur le cheval marin conducteur des morts. Il existe de belles légendes irlandaises sur le Pays des Vivants, peuplé de radieuses créatures féminines qui se choisissent par intervalles des époux parmi les hommes. Selon les traditions irlandaises les îles de jouvence étaient situées vers l'Occident dans l'océan Atlantique. Les fonds de certains lacs Irlandais ont pu passer pour des portes de communication entre la surface terrestre et le séjour enchanté. Les Celtes appelaient Sid le Pays des tertres qui pourrait être rapproché de l'hypothétique Atlantide ou du continent américain. Les traditions galloises décrivent aussi l'île d'Avalon, le pays des pommes enchantées où règne une vierge royale et dont les habitants ne connaissent ni la douleur, ni la maladie, ni la vieillesse. Les Gallois croyaient que le roi Arthur s'était réfugié dans cette île après avoir conquis l'immortalité et reviendrait un jour pour libérer leur patrie du joug, des Saxons.

Il existe dans toutes les traditions des légendes qui nous montrent les hommes privilégiés qui ont pu retrouver pour leur propre compte le mystérieux et redoutable chemin du paradis terrestre. Homère évoque Ménélas qui sera envoyé par les immortels aux Champs-Élysées.

L'antique Thulé, île merveilleuse est dépeinte comme contenant la source d'immortalité qui permet à une héroïque minorité d'échapper définitivement à l'existence phénoménale et de retrouver l'état surhumain antérieur à la chute. La Fontaine de Jouvence est bien connue de la mythologie grecque et figure également dans les traditions arabes. Le prophète Mahomet aurait bu à longs traits l'eau de cette glorieuse fontaine de vie. De nombreuses tentatives pour retrouver le légendaire Fontaine de Jouvence ont été faites avec le plus grand sérieux, tout au long de l'antiquité et du Moyen Âge.

Pour parvenir au paradis terrestre il fallait affronter d'énormes dangers. Tertullien et Isidore de Séville croyaient encore le paradis terrestre séparé du monde habitable par une zone ignorée ceinte d'une infranchissable muraille de feu. Le plus souvent, dans les traditions chrétiennes, ce sera un saint qui réussira l'entreprise si téméraire. La plus célèbre de ces chroniques édifiantes est celle des voyages de saint Brendan de saint Malo et de leurs compagnons, tous audacieux moines irlandais. En 565, ils auraient fini par débarquer, bien loin vers l'ouest des îles britanniques, dans une île fabuleuse où se trouvait l'entrée du paradis terrestre.

Saint Brendan finira par atteindre l'île d'Ima entourée d'un mur d'or transparent comme du verre et étincelant un miroir.

Christophe Colomb aurait recherché le paradis perdu, la source glorieuse des premières civilisations. Même après sa redécouverte moderne, le Nouveau Monde continuera longtemps d'être peuplé de prodiges incroyables, on n'y cherchera volontiers encore la Fontaine de Jouvence, l'Eldorado, etc. Serge Hutin estime que l'étude attentive d'anciennes traditions et légendes sur des pays mystérieux serait l'écho assez précis de pérégrinations réelles. Ainsi, les îles Fortunées pourraient fort bien avoir été les Antilles que les navigateurs grecs et phéniciens auraient connues dès l'Antiquité. Quant aux navigateurs irlandais, ils connurent sans doute les Antilles, le Canada, le Mexique et le Pérou, selon Serge Hutin. La mystérieuse île de saint Brendan n'était peut-être qu'une région occidentale de l'Amérique. Depuis bien des siècles, on note l'incontestable fascination de beaucoup d'Européens pour les régions nordiques comme la Scandinavie, l'Islande, la Laponie, le Groenland.

Selon certaines traditions, la partie de la Mer du Nord située tout au nord de l'Écosse, entre ce pays et l'Islande, serait un lieu magique, où le navigateur serait susceptible de se perdre en d'étranges étendues démoniaques. Les légendes arabes des Mille et une nuits situent la sépulture d'Adam dans la mystérieuse caverne de Magaret al Conouz, située au paradis terrestre sur la montagne des enfants de Dieu. Des automates perfectionnés y exécutent dans un impressionnant silence toutes les tâches que peuvent accomplir des hommes. Les pythagoriciens avaient développé une doctrine curieuse : celle de la contre-Terre, c'est-à-dire de la planète soeur qui est censée occuper par rapport à la Terre l'autre foyer de l'orbite elliptique autour du soleil ; comme elle se trouve dissimulée par l'astre du jour lui-même, il nous est normalement impossible de l'observer. Les rabbins kabbalistes postulaient l'existence para-terrestre supplémentaire de deux planètes opposées, mais de caractère franchement infernal : Lilith qui serait une « terre noire » (l'enfer), Hécate, la « lune noire », aurait pour correspondance symbolique les déesses Diane sur la terre et Proserpine aux enfers.

Peuples souterrains.

Parfois, il est fait mention de l'existence de peuple mystérieux vivant au plus profond des entrailles de la terre. Ces peuples mystérieux communiqueraient avec l'humanité en certaines occasions déterminées. C'est le cas des traditions celtiques d'Irlande sur la nuit de Samaïn, le 31 octobre, où les hommes entrent en contact avec les représentants du « petit peuple », race humaine disparue de la surface et vivant désormais sous terre. Une tradition populaire wallonne prétend que le menhir appelé Pierre du diable, près de Namur, recouvre en fait un souterrain qui mène dans de prodigieux abîmes telluriques.

L'Aggartha serait un monde fabuleux situé sous les montagnes du Tibet et les déserts de la Mongolie. On y trouverait un peuple de grands initiés héritiers des extraordinaires connaissances spirituelles des civilisations disparues. Ferdinand Ossendowski rapporte dans son livre Bêtes, hommes et dieux que dignitaires mongoles lui avaient raconté des choses prodigieuses. Il y a plus de 6000 ans, un homme disparut avec toute une tribu mongole dans l'intérieur du sol pour ne jamais reparaître sur la surface de la terre. Le peuple souterrain a atteint le plus haut savoir. Maintenant c'est un grand royaume comptant des millions de sujets sur lesquels règne le roi du monde. Les habitants de l'Atlantide et de la Lémurie se seraient réfugiés dans le royaume souterrain. Les cavernes profondes sont éclairées d'une lumière particulière qui permet la croissance des céréales et des végétaux et donne au peuple une longue vie sans maladie. Dans d'étranges chariots, les habitants franchissent à toute vitesse les étroits couloirs intérieurs de notre planète.

Chapitre II : ce que révèlent les vieilles traditions.

Ce que révèlent les vieilles traditions.

On trouve sur tout le globe des traditions relatives à une race primitive glorieuse, mi-divine, autrefois maîtresse de la terre avant de connaître un effroyable châtiment cataclysmique, pour avoir voulu s'égaler aux divinités elles-mêmes. Les Aztèques croyaient que plusieurs mondes successifs s'étaient effondrés avant le nôtre dans des cataclysmes ayant anéanti la totalité des hommes qui peuplaient notre terre. Tula était, pour les Aztèques, l'île merveilleuse, le paradis terrestre existant dans le nord de l'Est de l'Atlantique par rapport au Mexique, et qui se révèle donc identique à la lumineuse île de Thulé dont parlent les grands mythes grecs et celtiques.

On trouve dans tous les coins de la terre de vieilles traditions fabuleuses relatives à l'existence en des temps lointains de continents entiers engloutis sous les flots ou détruits par les feux du ciel. Il est d'autre part fort troublant de voir des ruines, des monuments étranges, énigmatiques et qui semblent à première vue ne se rattacher à aucune civilisation connue de l'histoire.

Les géants.

Le problème de l'existence de peuples de géants à l'époque dite antédiluvienne a fait beaucoup rêver les hommes, depuis bien des siècles.

La découverte d'os de géants humains n'est pas toujours une légende. On a trouvé trois débris scientifiquement reconnus comme os d'homme d'une stature gigantesque aux Transvaal, dans la Chine du Sud et à Java. On a trouvé en Syrie et en Moravie des outils de pierre d'un poids de trois à quatre livres et dont la taille dépassait trois à quatre mètres.

Les géants auraient disparu selon les traditions au cours de l'ère tertiaire alors que l'humanité actuelle avait commencé d'exister depuis déjà 1 million d'années. Impossible pourtant de trouver quelque chose de vraiment précis au point de vue scientifique dans toutes ces histoires fabuleuses. Pourtant des traditions péruviennes font état de manière assez détaillée d'une race de géants, les Huaris qui auraient bâti un grand nombre de constructions cyclopéennes dans la région andine.

Le règne des mères

dans l'Antiquité, les druides affirmaient que leur pouvoir théocratique avait succédé au règne de femmes supérieures que l'on appelait «fées ». Sociologues, ethnologues, historiens des religions ont pu mettre en évidence les liens étroits des cultes magiques favorisant le principe féminin et des mystères terrestres, souterrains et lunaires. La femme avait la primauté dans les mystères féminins de la Grèce et de l'Empire romain avec les cultes de Demeter, d'Hécate, etc.

Le grand théoricien moderne du matriarcat fut le philosophe suisse Bachofen. Il a inventé le concept sociologique et métaphysique du matriarcat comme l'état d'une société où toute l’autorité familiale, politique et religieuse était aux mains des femmes. Il a distingué trois époques historiques : la première étant celle de la maternité, de la promiscuité aphroditique, où le mariage n'existe pas encore. La seconde période est celle du règne proprement dit de la mère, c’est la gynécocratie où s'instaure la première forme du mariage ; on a trouvé les symboles du commencement, du côté gauche de la nuit, de la Lune, de la matière, de la profondeur tellurique. Vient alors la période du patriarcat c'est-à-dire de la primauté du terre, des hommes avec les symboles correspondant du soleil, de la hauteur, du côté droit, du jour. Des ouvrages historiques comme celui du professeur anglais E. O. James, le culte de la déesse mère montre d'ailleurs sur le plan de la recherche la plus rigoureuse les racines profondes du très ancien culte de la Femme, de la Mère divine.

On retrouve donc ici les traditions grecques sur l'existence des Amazones.

Diodore  de Sicile dans sa Bibliothèque historique raconte la défaite et l'asservissement des puissants atlantes par Myrina, reine des Amazones qui avait assemblé une armée de 30 000 femmes d'infanterie et de 20 000 cavalières. Des Amazones étaient également signalées par les Grecs à l'est de l'Asie mineure. Au XVIe siècle, les conquistadors auraient rencontré dans la région actuelle du Mato Grosso une redoutable tribu de femmes guerrières, beaucoup d'historiens tendent à croire que les Espagnols avaient pris pour des femmes des Indiens aux longs cheveux bouclés et à l'absence naturelle et de barbe.

Le point de vue des occultistes.

Helena Blavatsky a exposé en détail un historique très complet des mystérieuses civilisations préhumaines et humaines qui auraient précédé celles que nous révèle l'histoire et l'archéologie scientifiques. Dans la Doctrine secrète publiée en 1888 est contée l'histoire des grandes races humaines. Blavatsky s'est appuyée sur la connaissance de traditions hindoues et bouddhistes, de doctrines kabbalistiques, de mythes païens classiques et parfois aussi en interprétant des données de la géologie. La Terre aurait d'abord été habitée par des races hyperboréennes asexuées et vaporeuses ; puis par des êtres bisexués qui habitaient le continent disparu de la Lémurie puis par des Atlantes monosexués. Enfin la race humaine serait apparue. Blavatsky s'était efforcée d'évaluer à sa manière la durée des ères géologiques. Elle avait estimé à 103 millions d'années l'ère primaire et 36 millions d'années pour le secondaire. 7 millions pour le tertiaire, 1 600 000 années pour l'ère quaternaire qui se poursuit encore de nos jours. Blavatsky place aux origines des hommes divins et des progéniteurs glorieux et dotés de pouvoirs surnaturels. Avant le début du secondaire c'est l'apparition des androgynes qui seront balayés presque entièrement par les cataclysmiques convulsions géologiques. Ils seront remplacés par les géants. Blavatsky décrit cinq races humaines dans la Doctrine secrète : la première, spirituelle à l'intérieur, et éthérique à l'extérieur et sans intellect aurait vécu au pôle Nord, à l'époque primitive, c'est-à-dire lors de la première consolidation de l'écorce terrestre ; la seconde, mi-astrale ou éthérique, avec une parcelle intelligence, aurait peuplé la légendaire Hyperborée à l'époque primaire ; la troisième, androgyne durant les deux tiers de sa durée, peuplait la Lémurie, durant toute l'époque secondaire ; la quatrième, préhistorique, avait pour habitat le continent de l'Atlantide et disparut vers le milieu de l'âge miocène, après avoir duré quatre ou 5 millions d'années ; quant à la cinquième, qui est l'humanité actuelle, elle existerait depuis 18 millions d'années. Chaque grande race se divise en sept sous-races. Une sixième sous-race succédera en Amérique du Nord à la nôtre ; quant à la septième et dernière sous-race, elle devra se manifester en Amérique du Sud.

On trouve des doctrines analogues chez d'autres occultistes contemporains. Le propre de toutes ces prestigieuses révélations est de se placer dans un domaine où toute vérification ou négation concrète est absolument impossible. Il existe, par exemple, des centres spirituels cachés aux yeux des profanes parce qu'ils protègent le monde par leur influence invisible. La ville de Lyon, la Californie auraient été magiquement préparées dans les temps anciens par de grands initiés pour servir au cours des siècles de points de rassemblement aux chercheurs magiques qualifiés. On peut aller très loin dans l'imagination et dans les conjectures.

Les visions apocalyptiques ne manquent pas dans l'ésotérisme actuel. On assisterait actuellement à l'inexorable montée progressive de la sixième et avant-dernière race humaine destinée à se libérer des entraves de la matière et de la chair mais seuls serait admis à s'y joindre les hommes avancés spirituellement.

Blavatsky pensait que les hommes avaient déchu au point de vue de la divinité car ils s'étaient mêlés à des races animales et s'étaient unis par le mariage à des géants et à des pygmées. Ils auraient ensuite acquis des connaissances divines. C'est ainsi que les Atlantes auraient approché à leur tour de la quatrième destruction.

Blavatsky s'était inspirée des récits bouddhistes pour imaginer une hiérarchie d'entités régissant la marche, les mondes de la réalité. La doctrine d'une chute progressive de l'humanité est extrêmement ancienne et se retrouve dans presque toutes les perspectives religieuses.

Chapitre III : continents disparus.

A. L'Atlantide.

Le texte même du Timée de Platon nous laisse entendre que l'Atlantide n'est pas du toute une fiction. Le récit aurait été relaté par les Atlantes à un prêtre égyptien et de celui-ci à Solon, de Solon à Critias et de Critias à Platon. Les événements historiques relatés se seraient produits 9000 ans avant Solon. Il existe une autre source platonicienne, un dialogue demeuré inachevé, entièrement consacré à l'Atlantide. C'est le dialogue intitulé Critias ou de l'Atlantide.

La traversée de l'océan atlantique est jalonnée par des îles (Açores, Canaries, îles du Cap-Vert) ; la fiction de l'Atlantide consiste à supposer que cet ensemble d'îles avait autrefois toute proche de nos côtes, son continent. Platon raconte l'invasion de la Grèce préhellénique par une formidable armée composée d'Atlantes et de guerriers de la grande Terre-ferme. L'aïeul de Critias tenait toute la relation sur les Atlantes du grand législateur athénien Solon, qui l'avait lui-même recueillie directement de la bouche d'un prêtre égyptien de Saïs.

Platon s'étend volontiers sur les embellissements de la cité prétés aux Atlantes, les légendaires descendants de Poséidon. Les Atlantes auraient creusé un canal de trois pieds de profondeur et d'une longueur de 50 stades. Grâce à ce canal, ils donnèrent au navire le moyen de remonter de la mer jusqu'à une douve, comme vers un port après y avoir ouvert une bouche assez grande pour permettre l'entrée des plus grands vaisseaux. Il y avait des bâtiments tout simples et d'autres dans lesquels s'entremêlaient diverses pierres. En outre, tout le pourtour du mur attenant à l'enceinte la plus extérieure avait été garni de bronze. Le mur de l'enceinte intérieure avait été tapissé d'étain fondu. Quant au mur qui entourait l'acropole, on l'avait revêtu d'un orichalque ayant l'étincellement du feu.

A l'intérieur de l'acropole d'Atlantis se trouvait le candide sanctuaire de Clitô et Poséidon tout entier enclos par une merveilleuse clôture d'or. Platon fait remarquer que l'apogée de l'Atlantide coïncida avec un paroxysme d'avidité, de luxure, de volonté de puissance, de perversion raffinée. C'est pourquoi l'Atlantide devait encourir la colère des dieux et connaître une rapide destruction. Platon décrit des tremblements de terre violents et des cataclysmes qui anéantirent dans l'espace d'un jour et d'une nuit le continent disparu.

Le capitaine espagnol don Pedro Sarmiento de Gamboa a écrit un ouvrage intitulé Histoire général dite des Indes en 1572 et dans lequel il place l'effondrement de l'Atlantide à la date de 1320 ans avant Jésus-Christ. En effet, selon tous les chroniqueurs, Solon vivait au temps du roi Tarquin l'ancien, de Rome, Josias était alors roi d'Israël, 610 ans avant Jésus-Christ. Entre l'époque de cette conversation et l'époque où les Atlantes avaient fait la guerre aux Athéniens, il s'était écoulé 9000 années lunaires, ce qui correspond à 869 années solaires. Serge Hutin pense que le récit de Platon n'est pas purement mythique car il y a aussi des intentions moralisatrices ou philosophiques et la connaissance précise d’événements historiques s'étant déroulés à une époque bien antérieure à la Grèce classique. Mais les traditions relatées par Platon ne pourrait-elle s'expliquer par le souvenir déformé de choses admirées par des navigateurs antiques ayant découvert l'Amérique bien des siècles avant Christophe Colomb ? Serge Hutin pose cette question.

Découvertes anciennes du continent américain.

Selon la Bible et les 10 tribus perdues d'Israël aura été emmenées en captivité hors de leur pays du temps du roi Osée, au-delà de la mer et elles arrivèrent dans un autre pays. Ces pérégrinations se situeraient au cinquième siècle avant Jésus-Christ. Une tradition indienne affirmait que la Floride avait été autrefois habitée par des hommes blancs qui possédait des instruments de fer. L'idée que le continent américain ait pu être connu dès l'Antiquité semble d'ordinaire absurde à la plupart des historiens contemporains. Il était impossible techniquement de traverser l'océan avec des petits navires. Pourtant Alain Bombard a réussi la traversée de l'Atlantique sur un canot. Les vents favorables peuvent conduire en 15 jours un voilier des côtes de l'Afrique aux côtes orientales des Amériques.

Les Vikings auraient colonisé l'Amérique du Nord vers l’an 700. Le navigateur islandais Ari Marsson aurait découvert une terre inconnue appelée par les Vikings la Terre des hommes blancs. Cela semble démontrer l'antériorité dans la colonisation de l'Amérique du Nord des Celtes et peut-être de prédécesseurs encore plus anciens. Les Indiens d'Amérique avaient évoqué l'arrivée d'un peuple divin de race blanche venue de l’Orient. La grande Irlande était placée par les sagas islandaises au Labrador et au nord des États-Unis. Il s'agissait sans doute alors des établissements Celtes situés au sud de l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, c'est-à-dire du Nouveau Brunswick. L'Amérique était connue des Irlandais sous le nom poétique des Iles des Bienheureux. Il semble incontestable que les Phéniciens se soient aventurés jusqu'à la mer des Sargasses et qu'ils aient même touché l'Amérique méridionale.

Parallélismes.

Des parallèles linguistiques peuvent être découverts entre l'Amérique et l'Asie, l'Afrique ou même l'Europe ancienne.

Augustus Le Plongeon a prétendu que nombre de mots du langage maya ressemblaient parfois étrangement au grec ancien.

Antilia, Eldorado et compagnie.

En 1414, un navire espagnol se serait approché pour la première fois de la grande île d'Antilia. Elle  aurait été aussi grande que l'Espagne et se serait située sous le 33e degré de longitude. Dans les traités et les cartes des géographes médiévaux on peut trouver la description de toute une série d'îles fabuleuses : Antilia, Brazil, Roillo. Serge Hutin estime qu'on peut expliquer la description de ces îles inconnues par la rencontre d'un iceberg ou par des brumes prises de loin pour une cote. Serge Hutin fait l'hypothèse que des révolutions géologiques ont pu faire disparaître un riche archipel décrit par des navigateurs vénitiens au-delà de l'Islande.

Après la conquête de la péninsule ibérique par les Arabes, 7 prélats se seraient embarqués vers l'ouest avec toutes leurs ouailles. Ils auraient finalement touché une île inconnue qu'ils auraient nommé l'île des Sept cités. En 1477, un navigateur portugais, dérivant dans l'océan Atlantique à la suite d'une grande tempête, aurait débarqué dans la grande île et il aurait retrouvé les sept villes dont les habitants parlaient encore le portugais. L'eldorado, le royaume de l'Homme doré est placé d'ordinaire dans la région amazonienne. C'est dans cette région mystérieuse qu'aurait disparu le célèbre colonel Fawcett. Mais l'Eldorado avait d'abord été placé par les conquistadors à Quivaro, aux confins de la Californie. À l'époque contemporaine, ce sont des localisations sud-américaines de l'Eldorado qui dominent : au Paraguay, dans le massif guyanais des monts Tumuc-Humac et surtout dans les parties encore inconnues du Mato-Grosso brésilien.

La mystérieuse région des mines du roi Salomon est d'ordinaire placée en Arabie ou en Afrique. Ophir est peut-être située dans le bassin supérieur des Amazones, aux confins de la cordillère des Andes ou de la Colombie, ou du Brésil. Le vicomte Onffroy de Thoron a effectué des recherches au XIXe siècle pour démontrer que Salomon et Hiram s'étaient rendus sur le fleuve Amazone avec des Phéniciens. Les Phéniciens se seraient d'abord établis dans l'île d'Haïti.

Diodore de Sicile (45 avant Jésus-Christ) avait signalé une grande île transocéanique. éloignée de la Libye de plusieurs journées de navigation et située à l'Occident. En 1477, Christophe Colomb parvint en Islande.

Emplacements divers assignés à l'Atlantide.

a) grande fosse de l'Atlantique.

Chez les anciens Celtes, on trouve quelques détails qui recoupent le récit platonicien sur l'Atlantide. Des chroniques irlandaises fournissent des précisions bien curieuses sur les témoignages disparus de la glorieuse civilisation engloutie. Il y a les traditions relatives aux étranges statues indicatrices autrefois érigées dans les îles de l'océan Atlantique.

Les traditions irlandaises font état d'un continent qui semble n'être autre que l'Atlantide volontiers identifiée à l'heure Ibérie primordiale, à la « grande Plaine », pays légendaire des dieux et des morts qui s’est tout entier abîmé dans les flots.

Ces traditions confirment la localisation courante de l'Atlantide dans l'espace aujourd'hui maritime situé au nord-ouest des Açores. Les Açores et les îles Canaries seraient les sommets les plus élevés de l'Atlantide. Selon les légendes, lors de l'existence de l'Atlantide, l'axe polaire aurait été dirigé vers les Pléiades et le pic de Tenerife serait le dernier vestige de la vieille terre sacrée des fils d'Atlas.

Dans les légendes celtiques, on trouve des traditions faisant état de cités englouties, ce qui atteste le souvenir précis d'un grand cataclysme de l'océan Atlantique.

Serge Hutin estime que les Açores, les îles Canaries et Madère pourraient résulter d'un gigantesque effondrement Atlantique. En 1858, pendant la pose du câble télégraphique sous-marin entre l'Angleterre et les États-Unis, on remonta de petits morceaux d'une roche basaltique qui ne peut se solidifier qu'à l'air libre dans une zone de l'océan Atlantique située environ à 100 km au nord des Açores. Serge Hutin affirme qu'il est amplement prouvé qu'il existe dans le fond de l'océan Atlantique, entre l'Amérique et l'Europe, le contour d'un continent et que l'Atlantide aurait disparu au début du quaternaire quand l'homme existait déjà.

Il est possible de superposer à merveille les contours du Brésil et de la côte africaine de Guinée mais la superposition est impossible entre l'Europe et le Maghreb d'une part, l'Amérique septentrionale et centrale de l'autre. C'est l'effondrement de l'Atlantide qui fait que le puzzle ne colle pas du tout dans ces zones-là.

On a pu essayer de découvrir la date probable de l’engloutissement de l’Atlantide en raisonnant à partir des « 9 000 ans » auxquels se réfèrent la conversation décisive de Solon et du prêtre égyptien. L’astronome russe Filippoff s’est livré à de minutieuses recherches comparatives ; l’examen attentif de la tradition mexicaine relative au déluge, et l’étude du déplacement annuel du point vernal (précession des équinoxes). Il en a conclu que l’Atlantide aurait été engloutie vers 7 350 ans avant j-c. La majorité des auteurs semblent d’accord pour considérer les Atlantes comme une race d’hommes blancs, aux cheveux généralement bruns et lisses et aux pommettes un peu saillantes. Tout le monde est d’accord pour attribuer la destruction finale de l’Atlantide à un formidable raz de marée. Un disciple de Mme Blavatsky, Scott Elliott, affirma avoir obtenu par clairvoyance la description précise des quatre cataclysmes successifs subis par l’Atlantide à partir de 800 000 avant j-c jusqu’au grand déluge définitif en 9564 avant j-c. Mme Blavatsky aurait réussi à lire le manuscrit secret conservé au Vatican qui relate toute l’histoire et la destinée des Atlantes. On dote volontiers les anciens Atlantes d'une technique au moins égale à la nôtre : armes ultramodernes, machines volantes, véhicules terrestres se déplaçant par réaction et même procédés secrets de voyage à travers les divers niveaux temporels. Mais les Atlantes nous dépassaient prodigieusement par leurs connaissances occultes. Succombant à l'attrait de la conquête des pouvoirs magiques, ils auraient éveillé imprudemment les forces noires et coururent à leur perte. Le cataclysme ayant peut-être résulté de leur maîtrise démoniaque de l'énergie nucléaire. Mais la documentation sur ce sujet est scientifiquement invérifiable. Il est indéniable que bien des occultistes ont fait des inférences hasardeuses comme Augustus Le Plongeon qui nous dit que la franc-maçonnerie est d'origine américaine et qu'elle s'est répandue en Europe par l'intermédiaire de l'Atlantide. Selon Ignace Donnelly, la Bible serait le reflet d'un autre livre sacré écrit pour les Atlantes. Se pose alors le problème de la survivance indirecte de l'Atlantide par ses colonies. Mais nous trouvons peu de vestiges archéologiques ou des traditions dont l'origine pourrait être attribuée aux conquérants atlantes. Nombres de colonies atlantes furent sans doute saccagées et pillées par les colonisés fous de rage.

Le pic de Tenerife serait l'extrémité la plus haute épargnée par le raz-de-marée de la grande montagne sacrée des Atlantes. Quand l'archipel des Canaries fut découvert par les Espagnols, ils le trouvèrent occupé par les Guanches qui avaient la peau blanche. Ils furent exterminés par les Espagnols. Les Guanches possédaient une écriture hiéroglyphique et vénéraient une Vierge noire. Serge Hutin pense que l'origine des Basques qui reste mystérieuse pourrait trouver ses origines dans l'Atlantide.

Les Indiens d'Amérique pourraient être eux aussi d'origine atlante. On trouve dans le Yucatan un temple maya ruiné portant des inscriptions hiéroglyphiques commémorant « les terres de l'Ouest d'où nous vînmes ». Dans les traditions Aztèque, le grand dieu blanc Quetzalcoatl était attendu par les sujets de Montezuma. Cela facilita la tâche de Cortez et de ses compagnons.

Hutin prétend que les ruines gigantesques découvertes à Tiahuanaco dans la cordillère des Andes auraient été construites à une date prodigieusement antédiluvienne par une colonie atlantes. Près du lac Titicaca, on trouve les ruines de plusieurs villes entassées l'une sur l'autre et formées d'édifices colossaux. Augustus Le Plongeon a voulu trouver des liens secrets entre l'Amérique antique et les monuments égyptiens. Serge Hutin estime qu'il n'y a rien de grotesque dans l'idée même d'une source commune atlante aux civilisations précolombiennes et à l'Égypte. Un égyptologue américain, Mitchell Hedges, a montré que la roche employée pour construire les pyramides de Gizeh n'est sans doute pas la syénite égyptienne mais une roche provenant d'Amérique du Sud. Serge Hutin prétend que les traditions musulmanes permettent peut-être entrevoir l'origine atlante des pyramides.

Il affirme que les pharaons Chéops, Khéphren et Mykérinos auraient eu connaissance des hauts secrets magiques de l'Atlantide. Le pillage effectué après la conquête arabe aurait fait disparaître presque tous les objets atlantes qui étaient conservés dans les pyramides. Il s'appuie sur le livre Voyage en Orient de Gérard de Nerval pour faire de telles spéculations.

b) l'Atlantide saharienne et méditerranéenne.

Cette théorie a été particulièrement illustrée vers la fin du XIXe siècle par un grand géographe français, Berlioux, dont Pierre Benoît s'est inspiré pour son roman «L’Atlantide ». Berlioux situait l'Atlantide dans l'Atlas marocain. Serge Hutin rappelle la mention par Hérodote de diverses peuplades à l'intérieur des terres sahariennes parmi lesquels se trouvaient les Atlantes, c'est-à-dire le peuple occupant le mont Atlas. Le mont Atlas semble une région sacrée habitée par des hommes suivant une discipline végétarienne et un entraînement spirituel.

Hutin site des trouvailles significatives laissant supposer confirmation de l'ancienne culture atlantes du Hoggar. En 1925, le comte Byron Kûhn de Prorok découvrit dans le Hoggar une tombe dans laquelle se trouvaient de nombreuses pierres précieuses, des objets en or et une statuette féminine ayant l'apparence des idoles préhistoriques d'époque aurignacienne ainsi que le squelette d'une femme couchée sur le côté. Serge Hutin pense que c'était la tombe de la légendaire reine Tin Hinan, femme mystérieuse considérée par les Touaregs comme ayant été la dernière souveraine des Atlantes.

La Tunisie n'était pas séparée de l'Italie car un isthme les reliait. Au large de la Sicile pourrait donc être située l'Atlantide de Platon. À la suite d'un bouleversement tellurique important, la Tunisie et l'Italie furent séparées.

c) autres emplacements atlantidiens.

L'Atlantide a été recherchée dans la région de la Baltique qui fut le théâtre d'un effondrement idéologique important. Au large de l'île d'Héligoland, on a trouvé un grand temple englouti et toutes sortes d'autres vestiges. Il existe une théorie irlando-armoricaine de l'Atlantide qui s'appuie sur l'hypothèse d'une submersion rapide ayant provoqué la grande migration conquérante des peuples et Irlando-armoricains. Ainsi les Celtes auraient déferlé sur toute l'Europe méridionale. C'est à l'âge de bronze que s'est opéré l'engloutissement de toutes les terres situées autrefois entre l'Irlande et les côtes françaises. Selon le docteur F. Gidon, l'Atlantide celto-armoricaine aura compris l'Irlande, la Cornouailles anglaise, le pays de Galles, la Bretagne, la Normandie, la Vendée et le nord-ouest de la Germanie. L'étude des légendes crétoises permettrait des recoupements significatifs : les Crétois semblent avoir connu le fait des grandes submersions nord-atlantiques de l'âge du bronze.

Tout concourt à faire considérer les grandes migrations celtes du second millénaire comme la conséquence directe des submersions qui s'étaient produites dans tout le nord et l'ouest de l'Europe en pleine époque du bronze.

En terre celtique, les légendes de cités englouties sont vivaces. La fameuse légende de la ville d'Ys fondée par le légendaire roi de Cornouailles Grallon repose sur le fait que la propre fille du roi, Dahut, aurait livré au diable les clés commandant le complexe système de digues et de vannes sauvant la cité, construite au-dessous du niveau de la mer, de l'envahissement maritime.

Le grand archéologue allemand Léo Frobenius a localisé l'Atlantide en Afrique occidentale, entre le Nigéria et le Bénin. Cette civilisation florissante à l'époque préchrétienne devait d'ailleurs réussir à se maintenir longtemps vivace dans la région du Bénin. Frobenius a pu faire des recoupements étonnants entre des coutumes et des symboles propres à l'Afrique occidentale et leurs correspondants du grand complexe Toltèques-Aztèques-Mayas. Serge Hutin pense que l'Afrique occidentale fut l'une des aires de colonisation atlantes.

B. La Lémurie et Mu.

Lémurie, Gondwana, Mu.

La Lémurie proprement dite est le continent légendaire englouti sous les flots de l'océan Indien, le pendant pacifique de l'Atlantide étant appelé continent de Mu. Les géologues modernes parlent volontiers du continent de Gondwana, de date beaucoup plus ancienne. Ces terres englouties auraient formé dans l'ère secondaire un immense complexe allant du pôle antarctique au Dekkan, de Madagascar à l'Indonésie. Le continent disparu de Gondwana s'étendait du Brésil à la presqu'île indienne et sans doute aussi à l'Australie et à la Polynésie, toute l'actuelle partie méridionale de l'Afrique en faisait aussi partie. La Lémurie est de date géologique plus récente.

Vers 1830, le zoologue anglais Slater avait remarqué l'existence des lémuriens, à la fois à Madagascar et en Malaisie. Cela posait problème car ces petits singes étaient absolument incapables d'avoir traversé l'océan Indien à la nage.

Une seule hypothèse était donc possible : l'existence d'un continent disparu auquel fut donné le nom commode de Lémurie.

Le nom de Mu il emploie purement théosophique ou ésotérique. Il désigne le continent englouti dans les profondeurs du Pacifique par un gigantesque effondrement. L'île de Pâques et la Californie seraient les plus importants des vestiges géologiques de Mu.

La Lémurie, après une existence évaluée à près de 50 000 siècles, fut englouti sous les flots durant le tertiaire à la suite d'un grand cataclysme tellurique. Il en est resté d'importants vestiges : les îles de la Sonde, Madagascar, la partie méridionale de l'Inde. On peut aussi voir dans le continent antarctique le vestige de l'extrémité méridionale polaire de l'ancienne Lémurie. Il avait été fondé à Paris entre les deux guerres, un Centre d'études de la Lémurie dont le président d'honneur était l'écrivain Winfrid Lucas et le président Lucien Barquissau, avocat à la cour.

Selon les occultistes, Mu aurait été un continent plat, englouti avant la naissance des montagnes jeunes. Les diverses traditions océaniennes ont gardé le souvenir d'un colossal déluge et depuis, les morts sont censés résidés « au fond des eaux », là où se trouvent « les dieux blancs ». Plusieurs légendes venues d'Hawaï, du Vanuatu et de la Nouvelle-Zélande évoquent une race blanche d'hommes aux cheveux blonds qui avaient précédé les premiers navigateurs polynésiens.

Une tradition de l'île de Pâques évoque Hotu Matua, le grand législateur légendaire de l'île des statues géantes, qui venait d'un royaume voisin submergé par un grand cataclysme aquatique.

Le biologiste allemand Ernest Haeckel avait la conviction que la Lémurie était le berceau de l'humanité.

Serge Hutin affirme que dans la Californie septentrionale, on signale des hommes étranges qui surgissent parfois des forêts pour faire du troc avec les montagnards. Ces hommes sont grands, gracieux, rigide et ont le front très élevé. De nombreux témoins affirment avoir vu de mystérieuses cérémonies célébrées autour de grands feux et avoir été immobilisés par des vibrations. L'idée d'un peuple mystérieux s'étant établi dans une mystérieuse cité souterraine peut invoquer des faits bien curieux. Le professeur Edgar Lucien Larkin, ancien directeur de l'observatoire du Mont Lowe, en Californie méridionale, avait affirmé avoir aperçu de loin un dôme métallique doré, entouré de construction d'allure étrange.

Une tradition californienne prétend qu'il existe un tunnel sous la base orientale du Mont Shasta menant à  un site mystérieux où se trouve une cité aux maisons étranges.

Rôle ancien de l'Océanie.

On trouve à la fois en Malaisie en Polynésie et en Amérique les mêmes hamacs, les mêmes danses masquées, les mêmes ponts suspendus en lianes et les mêmes têtes-trophées. Robert J. Casey a prétendu que les Polynésiens étaient venus de Chaldée par l'Inde, la Malaisie, l'Indochine, les archipels micronésiens, les îles Marquises et Tahiti. Dans les fouilles effectuées dans les anciennes cités occupant les sites de Mohenjo Daro et Harappa au Pendjab, on a mis au jour des briques gravées qui portaient des caractères presque semblables à ceux des énigmatiques tablettes en bois de l'île de Pâques. Le savant norvégien Thor Heyerdahl était persuadé que les Polynésiens avaient suivi le courant qui monte le long de l'Asie jusqu'à l'Amérique nord-ouest. Il pensait que les mêmes hommes avaient bâti les colosses de l'île de Pâques et les ruines péruviennes de Tiahuanaco.

Le grand effondrement du Pacifique et le continent de Mu.

Le dernier déluge aurait eu son origine dans l'océan Pacifique. Les premiers habitants de l'Amérique n'étaient dans cette hypothèse que les réfugiés venus du grand continent submergé par ce cataclysme. Dans cette perspective, les îles du Pacifique sont les vestiges d'autres terres importantes et particulièrement du continent appelé Mu. C'est le colonel anglais James Churchward qui a révélé au public l'histoire et la destinée du pays de Mu. Il était persuadé que ce continent disparu était l'habitat originel de l'humanité.

Il pensait que le continent avait disparu à la suite de terrifiants tremblements de terre, suivis d'une submersion il y a 12 000 ans. Il prétendit avoir découvert des tablettes mystérieuses en 1868 dans un monastère hindou. Le géologue américain William Niven qui, sans connaître les découvertes de James Churchward, confirma celle-ci grâce à des fouilles pratiquées au Mexique. Churchward raconte que Mu été divisé en trois grandes régions séparées par des mers étroites ou des canaux. Le continent était entièrement dépourvu de montagne. C'était une contrée tropicale peuplée de 64 millions d'hommes répartis en 10 tribus ou nations mais unifiés sous un même gouvernement central. Les immenses forêts étaient habitées par des mastodontes et des éléphants.

Les habitants de Mu avaient la peau blanche, des yeux et des cheveux noirs. Dans ce continent, il y avait sept cités principales. L'apogée du continent de Mu remontait à 70 000 ans avant Jésus-Christ.

Les écritures sacrées de Mu avaient été transportées par des prêtres initiés, les Naacals dans les diverses colonies de Mu il y a plus de 70 000 ans, en prévision de la catastrophe.

La principale colonie fondée par les hommes de Mu aurait été l'empire Uighur, il y a 17 000 ans. Cet empire s'étendait de l'océan Pacifique à l'Europe orientale.

C. L'Hyperborée

L'Hyperborée aurait occupé avant même de tous les autres continents toutes les actuelles régions arctiques avant la modification de l'axe terrestre qui engendra la dernière glaciation. L'Islande, le Groenland et le Spitzberg seraient les vestiges géologiques de ce fabuleux continent. L'Hyperborée jouissait d'un climat tropical avec une végétation d'une luxuriance extraordinaire.

Les Grecs avaient gardé le souvenir de cette terre du soleil éternel où le dieu Apollon venait tous les ans et qui s'étendait au-delà du Dieu Borée, maître du froid et des tempêtes. La découverte des étranges cartes de Piri Reis fondées sur des traditions secrètes semble confirmer l'existence de L'Hyperborée. Un alchimiste islandais du XVIe siècle Arne Saknussemm pensait que l'Islande était un vestige de L'Hyperborée qui pour lui était synonyme de l'Atlantide. Il pensait que le seul emplacement où l'on aurait des chances de retrouver les ruines de l'Atlantide serait le centre de la terre.

Durant le régime nazi, l'Allemagne s'intéressa à L'Hyperborée. Les nazis étaient à la recherche du berceau des grands Aryens blonds.

Pythéas de Marseille était un navigateur du cinquième siècle avant Jésus-Christ. Il navigua jusqu'au cercle arctique. Il put constater que dans cette île de Thulé les nuits duraient près de 24 heures à la période du solstice d'été et que le contraire se produisait durant le solstice d'hiver. Le nom de Thulé désigne souvent dans l'Antiquité et même au Moyen Âge une contrée mal délimitée par les cartes médiévales. Mais il a aussi une acception très précise s'appliquant à l'Islande. C'est en Islande qu'un peuple à la peau blanche apparentée aux Héllènes était décrit par l'historien grec Diodore de Sicile. La ville de ces insulaires était dédiée à Apollon. Le gouvernement de cette ville et la garde du temple étaient confiés à des rois appelés Boréades, les descendants et les successeurs de Borée.

Les habitants de cette île pouvaient produire deux récoltes de blé par an. Plutarque a raconté le récit d'un étranger qui venait de la mystérieuse île d'Ogygie dans lequel il avait vécu pendant 30 ans avec les fonctions de prêtre du Dieu Saturne. Cet étranger aurait découvert des rouleaux sacrés qui avaient été sauvés lors de la destruction de la première cité.

Hésiode dans Des Travaux et des jours, se fait l'écho des vieux mythes plaçant le paradis terrestre au nord-ouest de l'océan Atlantique. La Tula mexicaine semble identique à la Thulé des Grecs, l'« Ile du soleil », appelée aussi par les Grecs Chronie. À l'époque du déluge d'Ogygie, les gardiens de la tradition aura transporté leur grand temple solaire dans un pays où le jour le plus long est le double du jour le plus court, c'est-à-dire vers le 50e : c'est la latitude exacte du temple solaire mégalithique de Stonehenge. Plutarque remarque qu'à Ogygie le soleil est visible 23 heures au moment des jours les plus longs. C'est ce qui se passe exactement en Islande.

L'Ogygie d'Homère a été parfois identifiée à l'île d'Haïti mais ces interprétations vont à l'encontre des textes homériques dans lesquels l'île sacrée est toujours placée vers le septentrion. L'île de Saturne connue des Phéniciens, des Carthaginois, des Grecs et des Romains n'était autre que l'Islande. Plutarque a évoqué une grande île située à cinq jours de navigation de la Grande-Bretagne et où le soleil ne disparaît sous l'horizon qu'une heure ou moins pendant 30 jours. La terre sacrée conservant le précieux dépôt des traditions secrètes est volontiers située dans les plus anciennes légendes dans un pays où le jour est à peu près égal à l'année (six mois de jours et six mois de nuit). La légende de Thulé semble dépasser parfois l'Islande antique ou même s'appliquer à une civilisation nettement antérieure dont les habitants possédaient de redoutables connaissances magiques. L'ésotérisme et la théosophie envisagent volontiers les hyperboréens de l'époque la plus primitive, conçus alors comme les tout premiers représentants de l'humanité : leur existence est reportée à environ 30 millions d'années et on en fait des hommes androgynes et passant une grande partie de leur existence dans l'eau.

Serge Hutin estime que l'Hyperborée a subsisté durant la glaciation préhistorique. Il affirme que des îlots d'hyperboréens subsistèrent pendant toute l'Antiquité : ce fut le cas en Islande. Serge Hutin évoque la possibilité que les Hyperboréens soient devenus un peuple souterrain. Dans un roman de Bulwer Lytton : La Race qui nous exterminera, nous voyons l'Islande dotée d'une voie d'accès souterraine au domaine inconnu d'hommes détenteurs d'une complète maîtrise des forces magiques. Ils habitent de fabuleuses cavernes au centre de la terre mais ils en sortiront un jour pour devenir les maîtres du monde. Au XXe siècle, il s'était créé en Allemagne une société secrète : le groupe Thulé dont la Loge lumineuse se prétendit maîtresse du Vril, cette mystérieuse énergie qui rend l'homme totalement maître de lui-même et du monde.

Serge Hutin affirme que les Vikings avaient avoué avoir été précédés en Islande par des moines irlandais mais ces derniers avaient trouvé l'ancienne Thulé tout à fait déserte et sans aucun vestige d'activité humaine. Malgré cela, Serge Hutin affirme qu'il y a bien eu une population hyperboréenne ayant subsisté jusqu'à la fin de l'Antiquité.

Chapitre IV : l'éternelle fascination : des mythes à la « science-fiction ».

Il y a des extraterrestres parmi nous : tel est l'un des thèmes les plus courants de la science-fiction. Le thème des civilisations inconnues se trouvent sans cesse dans les oeuvres de Lovecraft Lovecraft place ses civilisations inconnues dans des espaces magiques situés dans des régions inexplorées de notre planète ou dans les profondeurs redoutables qui se trouvent hors de notre monde. Chez Abraham Merritt, nous retrouvons souvent le thème des vieilles civilisations fabuleuses situées sous les abîmes du Pacifique.

D'innombrables romans ont repris à leur compte le mythe de l'engloutissement de l'Atlantide. La fin d'Atlantis ou le grand soir de Jean Carrère reprend le thème de la destruction de la prestigieuse civilisation dont les Incas, les Égyptiens et les Grecs auraient été les héritiers.

Chapitre V : réalité de l'« imaginaire » ?

Monstres

Serge Hutin affirme que l'existence de fossiles vivants est probable et renvoie au livre de Bernard Heuvelmans Sur la piste des bêtes ignorées.

La survivance secrète des civilisations.

Serge Hutin s'accroche à l'idée qu'il y a eu autrefois des continents entiers engloutis par les flots car cette idée est très ancienne et s'exprime de diverses manières dans les plus vieilles légendes de peuples extrêmement variés. Il estime que les grandes civilisations disparues peuvent se comparer aux grandes périodes géologiques, séparées les unes des autres par des sortes de transition. Hutin pense qu'il ne faut pas passer sous silence la quasi-certitude des grands bouleversements telluriques ayant englouti à diverses reprises une civilisation prestigieuse.

La chute du ciel.

Serge Hutin évoque la civilisation maorie, en Nouvelle-Zélande. Elle aurait été victime d'un cataclysme qui aurait englouti la majeure partie de la Nouvelle-Zélande.

Hutin mentionne les théories d'Hörbiger selon qui plusieurs lunes auraient existé avant la nôtre et se seraient écrasées sur la Terre. Le rapprochement progressif de chacune de ces lunes rendant compte des périodes de gigantisme végétal, animal et aussi humain. Un géophysicien, Raymond Bachelard, a développé l'hypothèse d'une collision entre la Terre et un objet vers la fin de l'âge tertiaire. L'objet  aurait touché la Terre à l'endroit où se trouve  l'océan Pacifique. Du choc aurait résulté un aplatissement de la Terre suivant un grand cercle se trouvant dans le plan de l'océan Atlantique actuel.

Rôle cosmique de la lune… Ou des lunes ?

Serge Hutin mentionne les travaux du baron d’Espiard de Colonge selon qui la Lune en entrant dans le système terrestre ou en s’y trouvant entraînée a pu faire éprouver à la Terre dans les premiers moments un effroyable bouleversement.

Le baron pensait que si l’on fouillait beaucoup plus bas qu’on ne le fait sous les vieux édifices, on trouverait les vestiges gigantesques d'un monde antérieur à tous ce que nous connaissons. La « cosmologie glaciale » de Hans Hörbiger et de ses disciples repose sur un double point de départ : il existe dans le plus grand nombre des astres d’immenses quantités d'eau solidifiée ; périodiquement, le globe terrestre ingère et s'assimile de nouveaux satellites en lunes. Chacune de ces incorporations de lunes par la Terre aurait mis fin, par un formidable cataclysme, à l'une des grandes ères géologiques successives.

Les cycles.

Le géologue Wegener estimait que le Spitzberg actuellement recouvert de glace et soumis aux rigueurs du climat polaire portait, au tertiaire inférieur, des forêts plus riches en espèces que celle de l'Europe centrale d'aujourd'hui.

Serge Hutin en conclut que les observations scientifiques les plus rigoureuses nous obligent à remarquer les grands changements géologiques, climatiques se produisant au cours des années en une région donnée, mais aussi le caractère cyclique de tous les phénomènes significatifs.

Les géologues expliquent les périodes tropicales, tempérées et glaciaires par l'inclinaison de l'axe terrestre sur le plan de l'écliptique. Avant le premier changement d'axe, l'orbite terrestre était en effet circulaire et il n'y avait pas de saison sur la Terre (c'était l'été perpétuel). La durée de l'année n'était que de 350 jours. Mais l'accès terrestre s'est incliné de 23 degrés et demi sur l'orbite, ce qui a déterminé une sorte de mouvement de bascule dans la répartition des terres continentales, accompagné d'un déluge. Tout concourt également à nous obliger à la reconnaissance, sur un plan tout aussi scientifique, de phénomènes cataclysmiques opérant périodiquement une formidable redistribution des terres émergées et immergées. Ainsi, les grandes civilisations sont mortelles et elles doivent périodiquement compter avec les cataclysmes périodiques. Dans Timée, Platon écrit : « les hommes ont été détruits dans le passé et le seront dans l'avenir un grand nombre de fois et par des moyens d'exterminations divers ».

Le grand déluge dont la Bible se fait l'écho est une tradition universelle. À chaque cataclysme, un type complet de civilisation s'effondre en ne laissant qu'une poignée de survivants qui permettront quand même la transmission ultérieure d'une partie tout au moins des traditions et des secrets selon les occultistes. Serge Hutin pense qu'il y a survivance et transmission ; autrement, nous n'aurions aucun souvenir, aucune idée même de l'Atlantide et des autres continents disparus.

Chapitre VI : les mondes souterrains.

L'imagination humaine n'a cessé, depuis des siècles, de se demander ce qu'il peut bien y avoir au centre de la Terre. On alla jusqu'à imaginer notre globe comme une sphère creuse entourée d'une écorce fort mince en comparaison du rayon et au centre de cet espace vide se serait trouvée un petit soleil entouré de planètes. Hitler devait même donner l'ordre, en pleine guerre, de tenter une vérification expérimentale de cette conception fantastique.

Des fouilles archéologiques nombreuses permettraient sans doute de découvrir un peu partout dans le monde des grandes cavernes-sanctuaires, labyrinthes souterrains dans lesquels se célébraient les antiques mystères cthoniens souvent associés au culte du serpent.

La Mongolie et le Tibet possèdent de bien curieuses légendes qui ont alimenté les rêveries de générations d'occultistes et de théosophes occidentaux comme Louis Jacoliot, Saint-Yves d'Alveydre, Ferdinand Ossendovski, Mme Blavatsky qui ont décrit l'Aggartha, le plus mystérieux des grands centres initiatiques. C'est un monde souterrain immense ayant ses ramifications sous tous les continents et sous tous les océans.

Dans l'Aggartha se trouvent conservés tout l'héritage technique, magique et spirituel des grandes civilisations disparues (Lémurie, Atlantide, etc.). C'est là que résiderait le fameux Roi du monde des occultistes que des occultistes affirment avoir rencontré en Inde et ailleurs.

Deuxième partie : mystères archéologiques.

Chapitre premier : l'archéologie à la conquête de l'inconnu et de ce que l'on croyait « bien » connu.

Le mystère de Glozel.

Entre les deux guerres, Émile Fradin, cultivateur habitant le hameau de Glozel près de Vichy, découvrit par hasard, dans l'un de ses champs, des objets (poteries, sculptures sur os) et toute une série de tablettes portant d'étranges signes alphabétiques. On a dit que c'était une mystification. Mais un fait semble troublant : aucun membre de la famille Fradin n’ayant la moindre connaissance, même élémentaire, en archéologie, la mystification était difficile à monter de toutes pièces. Serge Hutin veut croire que les objets trouvés à Glozel sont authentiques. Pour Camille Jullian, les objets de Glozel auraient peuplé un antre de magicienne attenant à un sanctuaire celtique et l'ensemble des trouvailles remonterait au deuxième siècle avant notre ère. Mais l'interprétation la plus probable est celle qui ferait des trouvailles de Glozel des objets remontants à l'époque protohistorique et même au néolithique. Dans cette perspective, les objets les plus intéressants sont les tablettes gravées des signes alphabétiques attendant toujours leur déchiffrement méthodique. Bien avant la Phénicie, le centre de la France aurait été habité par un peuple évolué utilisant l'écriture alphabétique.

Autres mystères alphabétiques.

Serge Hutin évoque des inscriptions découvertes aux chutes de Klamath dans l'Oregon et que certains archéologues n'hésitent pas à estimer d'origine lémurienne. Le Dr Ronald Strath de Seattle aurait mis au jour dans le Yucatan neuf inscriptions mayas relatant l'histoire de l'Atlantide et de sa destruction en 5000 avant Jésus-Christ. Des inscriptions en langue atlante auraient été découvertes sur les murailles d'une mystérieuse cité en ruine enfouie sous la forêt vierge du Brésil (Mato-Grosso).

Une mystification « atlantéenne ».

Le 20 octobre 1912, le Dr Paul Schliemann, petit-fils du découvreur du site archéologique de Troie annonça dans le New York American avoir retrouvé l'Atlantide. Malheureusement, il s'agissait d'une fort habile mystification.

Il avait prétendu que les civilisations de l'Égypte, de Mycènes, de l'Amérique centrale, de l'Amérique du Sud et des pays méditerranéens de l'Europe avaient une source commune : l'Atlantide. Il avait affirmé avoir trouvé un vase à tête de chouette contenant un disque quadrangulaire en métal sur lequel étaient inscrits des signes indéchiffrables à l'envers mais, au revers, on pouvait lire gravée en caractères phéniciens la phrase suivante : « provient du temple aux murailles transparentes ».

Malheureusement, toute l'affaire n'était qu'une habile mystification journalistique. Le petit-fils du grand Schliemann n'avait jamais existé.

Faut-il aller plus loin que l'archéologie classique ?

Serge Hutin regrette que les savants ne prennent pas en considération les hypothèses les plus stupéfiantes. Selon lui, rien n'empêche l'archéologie d'envisager que les temps préhistoriques ont été précédés par des périodes de très hautes civilisations.

Les siècles finissent par venir à bout, dans la mémoire des hommes, de réalités pourtant fort importantes.

De quoi faire réfléchir : les étranges convergences.

Serge Hutin rappelle que les officiels mirent plus de 20 ans à cesser de crier à la mystification de la caverne d'Altamira. Serge Hutin estime qu'il est probable qu'il y a eu autrefois une influence de l'Extrême-Orient sur le premier développement des civilisations indiennes d'Amérique comme l'avait pressenti le grand explorateur Humboldt. Serge Hutin évoque la colonisation viking des côtes du Canada et de la Nouvelle-Angleterre. On a pu montrer que les Indiens Narragansetts qui subsistèrent dans la région de Boston jusqu'au début du XIXe siècle, avait, dans leur étrange mythologie incorporé tout un héritage ésotérique venu des Vikings d'Islande.

Chapitre II : civilisations extraterrestres ?

Serge Hutin estime qu'il est probable de concevoir que des êtres au développement plus avancé que le nôtre observent ce qui se passe à la surface de notre planète. Il évoque des météorites dont certaines ont été l'objet d'une vénération religieuse comme une pierre noire envoyée par le légendaire « roi du monde » au dalaï-lama puis transportée à Ourga, capitale de la Mongolie puis mystérieusement disparue au XIXe siècle. Il mentionne également la Kaabah de la Mecque. Néanmoins, Serge Hutin reconnaît qu'il n'existe aucune preuve scientifiquement recevable de l'activité d'envahisseurs extraterrestres sur notre planète.

Il imagine cependant que les légendes relatives à des villes et des hommes pétrifiés sont susceptibles d'une interprétation scientifique. C'est ainsi que la destruction biblique de Sodome et Gomorrhe ne signifierait pas autre chose qu'une fantastique invasion d'extraterrestres dotés d'armes nucléaires.

Chapitre III : les grandes énigmes archéologiques.

Serge Hutin évoque l'île de Pâques et ses mystères troublants. Il se demande comment les statues colossales ont pu être transportées. Il suppose que des cailloux ont été utilisés pour pouvoir faire rouler les statues moai. Les troncs d'arbres ont pu également servir à transporter les statues.

Les fouilles de Thor Heyerdahl semble avoir montré que l'hypothèse d'un grand peuple navigateur permet de résoudre le mystère de l'île de Pâques : aux colonisateurs pré-incas venus du Pérou auraient succédé les Polynésiens. Heyerdahl en conclut que les colosses au traits classiques auraient été faits par des marins venus d'un pays auquel l'expérience de plusieurs générations avait appris à manoeuvrer les monolithes. Tout aussi fascinant se révèle le mystère des tablettes hiéroglyphiques de l'île de Pâques : il s'agit de petites tablettes de bois couvertes sur les deux faces des signes hiéroglyphiques. Ces tablettes ressembleraient à celles découvertes sur des vestiges des sites archéologiques de la vallée de l'Indus selon le savant hongrois Hevesy.

Édifices cyclopéens d'Océanie.

Serge Hutin évoque les 12 sommets de l'île de Rapaiti visitée par Thor Heyerdahl. L'explorateur norvégien a pu y dégager des terrasses et des pyramides. Le grand romancier américain de science-fiction Abraham Merritt place dans ce site l'entrée d'une civilisation réfugiée depuis des millénaires dans les abîmes incroyables situés sous le Pacifique lui-même, en plein centre de la terre (Le Gouffre de Lune).

Serge Hutin évoque les vastes ruines qui se trouvent aux îles Caroline. On y trouve un temple en basalte dont les murs ont encore plus de 10 m de haut. Ce colossal édifice est entouré de nombreuses ruines secondaires et d'un labyrinthe de canaux, de terrassements. Sous l'ensemble se trouve un dédale de souterrains. Churchward considérait ce site fascinant comme les ruines de l'une des sept cités saintes de Mu.

Mystérieux rochers sculptés.

Serge Hutin évoque les rochers sculptés découverts par Daniel Ruzo sur le plateau de Marcahuasi au Pérou. Ces rochers sont l'oeuvre d'une civilisation sud-américaine inconnue. Ils sont à deux dimensions et doivent être regardés d'un endroit déterminé du site pour voir clairement tous les détails. La plupart des monuments doivent être regardés à un certain moment du jour pour devenir vraiment évidents pour l'observateur.

Ces sculptures qui représentent des hommes et des animaux ne sont bien visibles que par un seul observateur privilégié. Daniel Ruzo en a conclu qu'il s'agissait d'un primitif temple solaire.

D'après les chroniques de la conquête espagnole du Pérou, l'Incas Tupac Yupanqui aurait eu connaissance de ces sculptures en pierre anthropomorphiques et zoomorphiques réparties dans diverses régions du Pérou, et attribués à une race légendaire d'hommes blancs et barbus : on retombe ici encore sur l'une des facettes du mythe de l'Atlantide.

D'après Daniel Ruzo il existait des sculpteurs au Pérou qui firent de Marcahuasi leur plus important centre religieux et le décorèrent à profusion.

Serge Hutin pense que l'usage des forts nombreux abris rocheux du massif de Fontainebleau par des populations préhistoriques ne fait aucun doute. Le grand préhistorien Baudet a pu recenser environ 1700 grottes comportant des gravures, graffitis, voire même des peintures représentant des motifs géométriques ou des scènes figuratives. Serge Hutin évoque une société secrète pratiquant des rites lunaires et se réunissant dans un chaos rocheux de la forêt de Fontainebleau.

Il existerait des statues-menhirs en Corse dans la vallée du Taravo. C'est un chercheur du CNRS, Roger Grosjean qui les a découvertes. Tout laisse présumer que cette civilisation mégalithique du sud de la Corse serait originaire de la Méditerranée orientale. Elle aurait été détruite vers 1500 avant Jésus-Christ par une autre civilisation.

Les mégalithes.

Les spécialistes les plus éminents estiment que la civilisation mégalithique s'est infiltrée en Europe entre 2500 et 3000 avant Jésus-Christ et qu'elle venait sans doute de l'Inde et du Moyen-Orient pour s'établir dans tout le bassin de la Méditerranée occidentale. Elle aurait ensuite atteint, environ un millénaire plus tard, la Bretagne, les îles britanniques, les pays germaniques et scandinaves. Toutes sortes de prodiges sont relatés en Bretagne : les menhirs poussent comme des arbres, décroissent, vont boire ou se baigner à la rivière, marchent ou dansent, parlent, pivotent sur eux-mêmes. Les mégalithes ne sont pas du tout disposés au hasard. Ces monuments ont incontestablement été dressés par des hommes qui connaissaient très bien l'astronomie et aussi la marche apparente périodique du soleil. L'étude des monuments mégalithiques peut ainsi nous permettre de savoir avec précision la remarquable précision des connaissances astronomiques des hommes ayant érigé dolmens et menhirs et pour qui la voûte céleste semblait tourner autour du même axe. L'orientation solaire voulue des monuments mégalithiques est particulièrement manifeste dans les grands ensembles comme Stonehenge ou les alignements du Morbihan.

Si un observateur se place en un point donné du cromlech du golfe du Morbihan, il verra le soleil se lever au-dessus de certains menhirs placés en travers des alignements de Carnac ; les dates significatives sont alors celle des solstices et des équinoxes.

Dans les traditions populaires, on voit dolmens et menhirs associés à une mystérieuse population d'êtres à la taille exiguë : c'est le petit peuple des légendes populaires anglaises.

En Bretagne, les dolmens sont considérés comme les habitations des Poulpiquets ou des Kérions qui habitaient autrefois le pays et dont le souvenir s'est conservé dans la région. L'érection des monuments mégalithiques serait arrivée de 3000 à 1500 avant Jésus-Christ.

Serge Hutin évoque Stonehenge qui se prête à de significatives explications d'après le symbolisme religieux ancien. Le fer à cheval intérieur de pierre qui se trouve au centre de ce vaste ensemble représenterait le sein féminin, la matrice. Or ce que les spectateurs peuvent y voir lors du solstice d'été du soleil est l'ombre portée par la pierre Hele, ombre qui entre dans ce sein et le féconde pour l'année qui vient ; c'est le vieux symbolisme des rites de fertilité qui apparaît ici. Dès 2500 avant Jésus-Christ, les habitants de la Grande-Bretagne semblent avoir possédé des navires capables d'entreprendre de longs voyages. On a découvert des objets d'origine égyptienne apportés par des vaisseaux égéens  remontant sans doute à 1400 avant Jésus-Christ, dans les tombes du Wessex.

Serge Hutin évoque des monuments mystérieux prouvant être rapprochés des mégalithes. Ce sont des tours coniques d'aspect cyclopéen que l'on trouve en Sardaigne. La civilisation sardenouraghique apparut aux environs de 1500 avant Jésus-Christ. Serge Hutin évoque également les «Mounds » d'Amérique du Nord. C'est une série de tumuli d'allure étrange et aux dimensions gigantesques ; ils sont l'oeuvre d'un peuple préhistorique américain d'origine mystérieuse que l'on appelle les Mounds builders. Les fouilles entreprises dans ces tumuli ont permis de découvrir des couteaux d'obsidienne, des pipes rituelles, des autels à sacrifice, des pointes de flèche et des poteries. En France, nous possédons un monument aussi extraordinaire dans son genre que les Mounds. Il s'agit du « camp d'Attila » près de Châlons-sur-Marne.

Zimbabwe.

_{Serge Hutin mentionne le roman de H. Rider Haggard « She » dans lequel il est question d'une mystérieuse souveraine régnant au coeur de l'Afrique australe sur les ruines d'une ancienne civilisation : celle de Kôr. Avant la seconde guerre mondiale, l'écrivain français André Falcoz écrivit un roman d'aventures africaines dont le centre était Zimbabwe la secrète. Les ruines de Zimbabwe ont rendu perplexe des générations d'archéologues. La cité aurait été créée par une tribu noire, celle des Lubedu ou faiseurs de pluie. Après avoir mystérieusement abandonné leur ville, ils auraient réussi à conserver presque jusqu'à nos jours leurs traditions ésotériques. Selon l'archéologue sud-africain Van S. Bruwer, les ruines remonteraient à l'époque comprise entre 700 et 400 avant Jésus-Christ. Une autre théorie serait celle d'une colonie phénicienne dans cette partie de l'Afrique.}

_{Les monuments pélasgiques.}

_{Les tout premiers habitants de la Grèce, les Péslages aurait construit des canaux souterrains immenses pour faire communiquer la mer et le lac Copaïs appelé aujourd'hui lac de Topalios. Ils auraient été les derniers survivants aux fabuleux cataclysmes ayant englouti une très haute civilisation. Serge Hutin en déduit que les Pélasges étaient peut-être des Atlantes.}

_{Le problème des vestiges hyperboréens.}

_{Serge Hutin évoque la légendaire « Muraille du diable » qui séparait jadis l'Écosse de l'Angleterre. Il pense que si on creusait le sol de l'Écosse, l'Islande, la Norvège, la Sibérie, l'Alaska, le Groenland, les fouilles mettraient au jour de nombreux vestiges d'une ancienneté fabuleuse.}

_{Au Proche-Orient}

_{Dans  le Proche-Orient, nous trouvons peut-être la confirmation de l'événement le plus étonnant de tous les temps : l'invasion de notre planète par des extraterrestres disposant de terrifiantes armes nucléaires. Il existe au Liban, à Baalbeck, une terrasse cyclopéenne dont les éléments atteignent des proportions gigantesques. Serge Hutin veut y voir la preuve que celle des êtres disposant d'une machinerie incroyablement puissante et perfectionnée ont pu réaliser cette terrasse.}

_{Chapitre IV : les connaissances scientifiques et techniques des Anciens.}

_{Serge Hutin fait l'hypothèse que le récit de la Bible Sodome et Gomorrhe serait la description d'une explosion nucléaire. Toujours selon lui, l'Arche d'Alliance du temple de Jérusalem était peut-être une machine très perfectionnée, une sorte de concentrateur attractif engendrant des phénomènes électriques d'un caractère foudroyant. Serge Hutin estime que le grand secret des Atlantes n'était autre qu'une science complète des énergies mouvant l'univers et les hommes, science prodigieuse dont l'héritage redoutable serait passé en Égypte, en Inde, au Tibet et jusqu'aux alchimistes occidentaux.}

_{En guise de conclusion, Serge Hutin cherche à défendre ses théories en recommandant aux scientifiques de toujours éviter les négations systématiques qui n'ont jamais fait que nuire au développement de la recherche.}