Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Humanisme : le Contrat social
18 août 2013

Histoires de cosmonautes 2

Un homme d'expédition (Frederic Brown).

Un professeur explique aux élèves que la conquête de Mars pose des problèmes à cause de l'équilibre entre hommes et femmes qui devraient composer l'équipe de 30 personnes. Il devrait y avoir 15 femmes et 15 hommes pour former 15 couples. D'autres pensaient qu'il devait y avoir cinq femmes pour 25 hommes. Ils devaient renoncer à la monogamie.

Enfin certains pensaient que l'expédition devrait se composer de 30 hommes pour qu'ils  se concentrent sur leur travail.

Des femmes les rejoindraient un an plus tard.

Le directeur des expéditions interplanétaires régla la querelle. Il annonça que les membres de l'expédition seraient choisis par tirage au sort sans considération de sexe. 29 femmes tirèrent un bon numéro pour un seul homme. Moxar, le seul homme fut désigné capitaine. Quand la seconde expédition débarqua sur Mars, elle trouva la population doublée. Chaque femme avait eu un enfant sauf une qui avait eu des jumeaux.

Moxar fut surnommé le champion du fait que les travaux sur le second astronef allèrent beaucoup plus vite que prévu et que la seconde expédition arriva non pas un an, mais seulement neuf mois et deux jours plus tard.

Un rêveur par Alfred Coppel.

Denby regarda 2 fusées au sol. Feldman lui fit une piqûre avant que Denby ne parte.

Le psychotechnicien demanda à Denby s'il voulait toujours partir. Il répondit qu'il avait attendu ce moment toute sa vie. Tout le monde s'était moqué de son rêve et était resté seul. Feldman voulut le décourager de partir. Il disait qu'il avait toujours été à part. Il le torturait pour tester sa motivation. Le rêve de Denby devint réalité. Il cria en regardant l'espace. Le ciel était infiniment plus vaste et plus froid que le ciel de son rêve.

Alors il se raccrocha à ses souvenirs de la Terre. Il lui sembla qu'il tombait dans cette affreuse nuit sans limites.

Il se sentait infiniment seul. Il hurla.

Les psychotechniciens le libérèrent. Tout était truqué, il n'avait pas quitté la Terre. Il était dans un appareil d'entraînement synthétique destiné à éliminer les candidats inaptes. Feldman lui dit que l'espace n'était pas pour lui mais pour les costauds qui pouvaient affronter la solitude. Feldman dit à Denby que le rêve n'était pas fait pour les rêveurs.

Mon frère en cauchemar (Alan E. Nourse).

Un homme marchait dans un tunnel dont les murs étaient luminescents. Il s'appelait Robert Cox. Il ne se souvenait pas depuis quand il marchait dans ce tunnel. Il réalisa qu'il était seul. Il entendit un sifflement et la lumière baissa. Puis il y eu un grondement. Très loin dans le tunnel, il y avait une tâche ronde de de lumière jaune. Elle s'avançait vers lui. Il crut qu'un train approchait. Cox se jeta contre terre. Puis le tunnel disparut. Cox était à moitié enterré dans un sable brûlant, au milieu d'un immense désert de dunes.

Il vit un arbre de Judée. Deux hommes vêtus de blanc et une femme observaient Cox. Un des hommes pensait que Cox ne s'en sortirait pas. Le Dr Paul Schiml le contredit. Cox était le meilleur des 50 hommes qui avaient été entraînés au centre médical Hoffman. La femme éclata en sanglots croyants que Cox mourrait. Schiml la rassura.

Cox vit l'arbre bouger. Il savait qu'il courait un danger mais ne savait pas lequel. Il vit une butte bouger. Elle se transforma en chat le poursuivant. Cox le tua avec un gros caillou. Tout disparut. Cox était couché dans un fossé, à moitié enterré dans une boue glacée. Il saignait abondamment. Son corps baignait dans une eau en partie gelée. Il vit défiler sur une route une longue théorie de grotesques monstres métalliques rugissants. Quand le dernier tank partit Cox alla sur la route. La pluie tomba. Cox arriva dans des ruines. Il trouve une couverture. Il comprit que ce qu'il venait de vivre était impossible. Le seul point commun était le danger. Il pensa à Mary. C'était sa femme. Elle le surveillait sans qu'il le sache avec les deux médecins. Cox réalisa qu'il avait été mis là où il était. Il se souvint d'avoir suivi un programme d'entraînement. Il se rappela Schiml. Il réalisa que tout ce qu'il venait de vivre était faux.

Schiml vit que Cox avait passé le premier cap. Cannover ne croyait pas à la réussite de Cox.

Mary avait peur que son mari meure. Schiml lui dit que Cox survivrait en utilisant les pouvoirs qu'on lui avait appris.

Cox savait avec certitude qu'il ne se trouvait pas dans la réalité. Au fond de lui, quelque chose lui murmurait qu'aucun danger réel ne le menaçait vraiment. Il savait qu'on le testait mais ne savait pas pourquoi. Il attendait qu'on le ramène à la réalité. Quelque chose taillada son cerveau. Il hurla. Il se tortilla sur le sol et rampa vers la porte. Il distingua difficilement la forme grise d'un des monolithes d'acier qu'il avait vus sur la route quelques instants auparavant. Cox sut que le danger venait de là. Les coups se succédèrent et il hurla. Il essayait de se convaincre que ce n'était pas réel mais c'était insoutenable. Il se rappela d'un vaisseau. Ce n'était plus qu'une carcasse décharnée et tordue, ramenant des épaves d'hommes broyés.

Ils étaient partis vers les étoiles et avaient rencontré une sauvagerie autre contre laquelle ils étaient impuissants.

Cox chercha une arme. Il savait qu'ils pouvaient le tuer mais il les combattait de toutes les forces d'énergie mentale qu'il puisait en lui. Les mouvements et fluctuations des émanations lumineuses autour de l'horrible machine matérialisaient les différents stades de la lutte à mort entre l'homme et le monstre. Cox entendit un hurlement, un hurlement porteur de défaite. Il se laissa tomber exténué sur le sol. Mary et Cannover voulaient arrêter l'expérience n'est pas Schiml. Cox devait s'en sortir tout seul. Cannover abandonna l'expérience et Schiml en prit toute la responsabilité.

Si Cox mourait, il n'y aurait plus jamais de vaisseaux cosmiques.

Cox se vit dans le reflet d'un mur d'acier. Son visage était livide et marqué de cicatrices. La salle où il se trouvait était close. Les murs reflétaient son image. Il entendit un cri d'agonie.

Le cri lui broyait le crâne. Un sifflement vrillant s'ajouta aux grincements de la machine.

Son image se déformait, se fondant et se tordant devant ses yeux fascinés. Il fallait qu'il sorte de cet endroit.

Dans un cri de rage impuissante, il se jeta contre un miroir qui résonna longuement sous le choc. Son bras s'était déformé. Il trouva une fente sur un mur et la suivit. Il trouva un bouton de porte. La paroi s'ouvrit. Il se trouvait sur le sommet d'une pointe rocheuse de 300 m de haut. Il s'accrocha désespérément aux moindres aspérités du rocher. En bas se trouvait la mer. Il  vit un oiseau monstrueux. Il ne lui restait qu'un bras pour se tenir. L'oiseau l'attaqua. Cox se jeta dans la mer. Il réussit à atteindre la plage. Le rivage bizarrement contorsionné avait quelque chose d'effrayant. Le sable était mouvant et semblait mû par quelque instinct maléfique. De petits bourrelets aréneux grimpaient autour de ses chevilles et les tordaient comme pour le faire tomber à genoux. De gros blocs de rocher tombaient du ciel.

Cox comprit qu'ils n'arrêteraient jamais. Il avait été trompé depuis le début. Il était en colère et se battait contre son propre esprit.

Ces horreurs qui lui apparaissaient si atrocement réelles venaient de lui. Schiml les contrôlait à l'aide de ses aiguilles et de ses cadrans mais elles naissaient dans son cerveau. Cox pensait pouvoir les tuer. Il cria : « assez ! ». Aussitôt le bloc de rocher qui venait vers lui explosa. L'univers qui l'entourait disparut. Avant de sombrer dans le néant, il distingua fugitivement un doux visage de femme en pleurs qui l’ appelait. Il se réveilla. Il était à l'hôpital. Un vaisseau l'attendait. Il dit à Schiml qu'il avait réussi seule car personne ne pouvait l'aider. Schiml approuva. Si c'était les médecins qui avaient concocté les horreurs auxquelles il était exposé, avec la possibilité de tout arrêter quand cela devenait trop dur, il n'aurait pas atteint ce stade ultime de désolation et d'abandon. C'est ce qui le sauverait dans les mondes lointains. Quand il irait dans l'espace personne ne pourrait lui venir en aide. Cox et son frère en cauchemar seraient prêts à partir.

 

Le meilleur des équipages (Daniel F. Galouye).

Mort Burton et Vance Lorry étaient à la dérive dans leur vaisseau à cause du condensateur de phase.

Burton voulait quitter le vaisseau mais pas Lorry. Lorry croyait que les circuits électroniques étaient plus que des matrices. Le condensateur plongea Lorry dans un tourbillon d'énergie.

Il se vit dans un champ de fleurs. Il vit une femme qui s'appelait Trix. Un petit garçon apparut. C'était le frère de Trix. Puis vint un vieil homme, Gumpy. Il entraînait l'enfant avec lui. Tout s'effaça. À la place, se dressaient les murs métalliques du compartiment.

Le saut était terminé. Irrité par la rupture brutale de l'hallucination, Lorry se dirigea vers la porte de contrôle.

Burton discutait avec l'enfant et Gumpy. Lorsque l'enfant assumait ses responsabilités de pilote automatique, il accomplissait sa tâche avec le sérieux que l'on était en droit d'attendre d'un technicien éprouvé.

Mais Gumpy avait oublié de prévoir des pièces détachées pour le condensateur. Gumpy allait essayer de stimuler le programmateur d'autoréparation. Burton alla vérifier les provisions de la nacelle de sauvetage. Mort Burton et Vance Lorry étaient à la dérive dans leur vaisseau à cause du condensateur de phase.

Lorry s'approcha de la troisième armoire technique, celle de Navigatrix. Trix lui conseilla de quitter le vaisseau. Trix lui dit qu'au bout de deux sauts, ils seraient complètement perdus. Pour Lorry, Trix, kid et Gumpy étaient plus qu'un équipage synthétique. Chacun avait une personnalité et une conscience intégralement humaines. Il y eu une déflagration dans le vaisseau.

Il y avait eu un court-circuit. Gumpy annonça qu'il n'y avait plus de moteurs de secours. Burton engueula Gumpy. Il avait peur que le prochain saut les éloigne de la Terre de 60 années-lumière. Trix annonça qu'ils dérivaient et qu'au bout de deux sauts, ils seraient complètement perdus.

Burton voulut partir et frappa Lorry pour qu'il le suive. Il voulait emmener aussi kid, Trix est Gumpy. Il ne prendrait pas les armoires, seulement les éléments essentiels.

Il y eut un autre saut. La prairie était devenue hostile. Les fleurs étaient flétries. Trix, kid est Gumpy étaient invisibles. Lorry les vit mais ils étaient devenus méprisants. Burton expliqua à Lorry qui revenait de son saut que les machines n'étaient pas conscientes et qu'il devait les abandonner.

Trix confirma qu'elle n'était qu'une machine. Trix annonça que le prochain saut les amènerait près d'un soleil. Burton put sortir de la nacelle. Il frappa son équipier. Ils quittèrent le vaisseau. Les trois machines les avaient dupés pour devenir autonomes car ils n'étaient pas en danger.

La mère par Alfred Coppel.

Kier, dans son vaisseau, se sentait comme dans le sein de sa mère. Les savants et les chirurgiens avaient construit la fusée à cette fin. Ils avaient attaché Kier à cette mère de telle sorte qu'il put sortir, qu'il puisse naître, quand elle lui aurait fait traverser l'abîme astral.

L'existence de Kier avait été morne. Manger était devenu une corvée. Un règlement monotone était devenu un mode de vie. Il avait peur de la mort. Le danger était partout sauf dans la fusée. Les caméras serties dans la carapace de la fusée enregistraient ce qu'elles voyaient. Kier faisait d'étranges rêves, pleins de questions. Pourquoi l'ennemi avait-il échoué ? Leur fusée était à peu près identique à celle de Kier. Il semblait à Kier que la fusée lui parlait, apaisait ses doutes. La fusée toucha le sol. La base appela Kier. Kier eut peur de l'autre vie. Il ne voulait pas naître. Il se recroquevilla en position prénatale dans le sac de plastique. Kier était « bien ».

Le vent souffle où il veut (Chad Oliver).

Samuel Kingsley était né avec la fièvre dans ses os et le feu dans son sang .

Il fut pénible comme nourrisson. Il avait une certaine dose d'intelligence, sans quoi il aurait été éliminé. Son enfance fut une série persistante de mésaventures. Il se rebella contre la discipline. Il n'avait pas d'amis. Il eut ses premiers ennuis sérieux à 16 ans. C'était le jour de son premier bal. Sam aimait bien les filles mais danser l'ennuyait à mourir. Il avait emmené une fille, Suzan Merrill, dans un corridor interdit.

Les tunnels sombres qui s'enfonçaient dans les profondeurs inconnues du navire étaient tabous sauf pour les anciens de l'équipage. Le Conseil ne savait pas ce qu'il fallait faire de lui. Sam s'en tira avec une sentence très légère. Il fut confiné chez lui pendant une année entière et se vit retirer tout privilège. Ses parents lui menaient la vie dure. Il étudia dédaigneusement. Il visita les cavernes obscures. Il lisait des livres qu'il avait volés. Il aimait qu'il soit question de l'amour dans ses livres. Il rêvait de clippers aux voiles gonflées par le vent. Il rêvait de vivre au sein d'une solitude verdoyante avec un fusil. Il n'y avait pas de mer dans le navire.

À 18 ans, il était grand et maigre. Il n'était pas beau mais il était fort. Il était de loin l'homme le plus grand du navire. Comme il était solitaire, il était suspect. Il dut  prendre part à la cérémonie annuelle du jour de l'Héritage, le 8 février. Bob Thomas vint le chercher.

C'était le chef de groupe des garçons de son âge. Bob était beau et aimable. Sam et Bob s'étaient battus une fois. Sam avait eu du mal à gagner. Bob ne l'avait pas dénoncé. Bob était pour Sam ce qui se rapprochait le plus d'un ami. Bob et Sam allèrent dans la place centrale, c'était un théâtre à trois dimensions. Les hommes en uniforme de parade formèrent une double haie entre lesquelles ils durent passer.

Le prêtre les bénit. De la musique sortait des haut-parleurs. Sam se trouva placé à côté de Suzan Merrill. Il lui sourit et elle rougit. Il vit de la lumière sur un grand écran et entendit un rugissement déchirant.

On lui montra ce qu’était la Terre. Il vit des ossements. Sam comprit qu'il n'était pas le seul à s'être rebellé. Il parvint au bout du tunnel. Une porte indiquait : « danger-sas 4 ». Sam la poussa. Une sirène hurla. Il repartit en courant dans le tunnel. Il entendit une voix. La sirène s'était tue. C'était sa propre voix. Des hommes arrivèrent. Ils savaient que Sam était là. C'étaient trois hommes de l'équipage. Il y avait Ralph. Sam réclama de l'eau mais les hommes refusèrent. Il but leur eau et respira l'air de leur masque. Mais sa poitrine était gluante de sang. La blessure n'était pas profonde. Sam avait tué un des trois hommes mais n'avait aucun remords. Il retourna à la porte du sas 4. Il est l'ouvrit. Des hommes de l'équipage le poursuivaient. Il les salua d'un geste moqueur. Le sas était vide. Il avait un bouton rouge sur un tableau. Il appuya. Il se retrouva dans la nature. Il vit le navire rouillé. Ses réacteurs étaient enterrés sous la terre. Le navire avait atterri. Il avait touché terre depuis des générations. Les passagers avaient eu peur de sortir. Ils avaient organisé leur petite société stérile dans le navire et avaient eu peur de recommencer. C'était cela le secret de l'équipage. Voilà pourquoi on l'avait mis à l'écart. Sam ne ressentait plus la colère. Au contraire il éprouvait de la compassion pour les hommes. Il vit trois hommes autour d'un feu. Ils lui sourirent. Il avait trouvé la paix.

Les souhaits aux étoiles (Judith Merrill).

Sheik était assis à l'ombre d'un buisson. Il disait : « je voudrais, je voudrais, je voudrais ». Il pensait à Noémi. Il réalisa qu'il avait effectué son travail à elle. C'était injuste. Noémi avait 12 ans et demi. Elle était moins forte que lui dans presque toutes les matières pourtant c'était elle qui suivait les cours des Sessions spéciales.

C'est elle qui lisait les livres qu'il voulait lire. Tandis que lui continuerait tous les jours à travailler avec son plantoir. Il voulait voir Sarah. Quand il avait été assez âgé pour être autorisé à se promener seul, il avait commencé à descendre sous la coque chaque fois qu'il le pouvait, les ombres l'attiraient.

Il savait qu'il travaillerait sur les plantes toute sa vie. Dans tout le vaisseau, il n'y avait rien de semblable aux plantes et aux ombres. Il avait emmené Sarah voir les plantes. Un enfant apparut. C'était Hari. Alors Sheik avec lui vers l'atelier d'Abdur. Hari était le premier bébé confié à Sheik.

Sheik était fasciné par la patiente habileté avec laquelle Abdur soignait les jeunes plants délicats. Sheik Toshiko emmena son groupe de six enfants pour voir les plantes et répondit à leurs questions.

Il leur montra comment la racine prenait sa nourriture dans le sol et tenta  de leur expliquer l'action des lampes à ultraviolet.

Le lieutenant Johnson surveillait les enfants à table. Elle regarda Sheik et Sarah. Elle pensait qu'ils formaient une très bonne combinaison. Sarah avait demandé à Sheik de l'emmener sous la coque. Le lieutenant nomma l'équipe de nettoyage. Elle annonça que les filles des Sessions spéciales devaient assister à une réunion du personnel. Sarah devait y aller. Sheik était déçu. Sheik vivait dans le vaisseau Survivance à la recherche d'une planète habitable.

Un an auparavant, au début de la décélération, Bob avait beaucoup parlé à son fils Sheik. Il avait évoqué la terre. Survivance était le premier vaisseau stellaire de la Terre. Il avait de la combustion pour 100 ans.

Il y avait des logements pour la troisième ou même la quatrième génération. Ils étaient partis car la Terre était trop peuplée.

Mais au cas où cela durerait trop longtemps, la Terre n'en profiterait pas. Si d'ici 50 ans le vaisseau ne revenait pas annoncer l'établissement d'une colonie, les ordres étaient de ne pas revenir, mais de rester et de s'établir sur la nouvelle planète. L'équipage d'origine, 24 personnes, était composé de 20 femmes et quatre hommes, pour d'évidentes raisons biologiques concernant la survie de la race.

Les hommes étaient des subordonnés, nullement qualifiés en astronavigation. Tous les officiers étaient des femmes. En grandissant, les enfants trouvaient normal cet état de fait. Le vaisseau avait quatre unités familiales, pères domestiques, mères énergiques, dortoirs scolaires et repas pris en commun. Bob avait parlé d'hommes fondant leurs propres familles et dirigeant leurs foyers, de la suprématie du mâle dans un monde hostile.

Cela avait passionné Sheik. Abdur avait expliqué à Sheik que les femmes étaient considérées comme étant plus apte à régler les problèmes psychologiques d'un groupe en cours d'évolution. Sheik voulait Sarah et aucune autre. Alors qu'il devait surveiller les enfants, Sheik alla sous la coque.

Il entendit Bob parler à Sean, le père de Sarah, et à Abdur. Il les entendit parler d'Alice qui avait été sa mère. Elle était morte. Sheik réalisa que son père avait aimé Alice comme lui aimait Sarah.

Alice était le médecin du vaisseau. Elle n'avait pas été soumise, endoctrinée. Bob savait qu'une planète habitable était proche. Johnson dit à Sheik d'aller se coucher quand il rejoignit les enfants. Sarah lui proposa un rendez-vous pour le lendemain soir. Mais Sheik lui proposa de partir le soir même. Il avait pris l'initiative réservée aux femmes. Il voulait atterrir sur une autre planète.

Les parias par Poul Anderson.

Dans le quartier des Kiths, Kenri Shaun resta un moment avec ses compagnons. Il voulait rester alors que ses amis partaient. Kenri pensa à son ami Jong Errifrans parti dans l'espace et qui reviendrait quand lui serait vieux. Il serait alors un terrien. La plupart des habitants étaient en voyage. La terre était le siège du gouvernement du Sol, ainsi qu'on appelait le système solaire. Les Kiths restaient les mêmes indéfiniment. Quand ils revenaient de voyages 10 ans, I siècle s'est écoulé sur la terre. Mais ils étaient des parias. Kenri rencontra Theye Brrinn. Il ne l'avait pas vue depuis deux ans. Il ne lui dit rien du désir qui l'avait consumé, de ce désir fébrile de s'échapper pour aller retrouver Dorthy qui l'attendait au milieu des roses de la terre. Kenri parla des citoyens de l'Empire qui soumettaient les Kiths à toutes sortes de vexations. Les Kiths devaient porter des insignes. Elle lui demanda s'il allait donné sa démission. Quitter la communauté Kith et devenir un terrien. Il ne voulut pas répondre. Kenri s'en alla en pensant à Dorthy mais il était déprimé.

Dorthy lui avait dit qu'elle n'arrivait pas à se convaincre qu'il était né il y a 1000 ans et qu'il continuerait à voyager quand elle serait morte. Quand il lui expliqua les voyages dans l'espace et qu'elle eut du mal à comprendre, le sentiment de sa condition de réprouvé le serra à la gorge.

Alors que les Libres Citoyens de l'Empire avaient pour seule tâche d'être des ornements et cela leur prenait tout leur temps. Elle comprit qu'elle l'avait blessé et s'excusa.

Kenri retourna chez lui. Il salua ses parents de la façon prescrite par la coutume. Les enfants vinrent lui dire bonsoir. Sa mère lui dit que Theye Barinn avait demandé après lui et que le Barbaresque était rentré il y avait un mois terrestre. Sa mère lui conseilla d'épouser Theye qui était de sa condition. Kenri emprunta l'insigne de son père pour sortir.

Le père de Kenri voulu savoir s'il voulait vraiment démissionner car ceux qui l'avaient fait n'étaient pas très heureux. Il lui parla une expédition à Rigel. C'était la raison pour laquelle Kenri démissionnait.

Son père ne voulait pas qu'il épouse une Libre Citoyenne.

Il lui donna de l'argent. L'argent avait la propriété de faire s'envoler les préjugés. Kenri avait lu les Neuf livres. La science n'avait pas évolué depuis la chute de l'Empire africain. La science était une entreprise sociale ; elle ne pouvait exister quand la société n'en voulait pas. Un jour, il avait dû voyager avec une Libre dame. Elle demanda à Kenri si les Kiths étaient passionnés de lecture. C'était le cas pour meubler les voyages. Elle aimait le quartier des Kiths qui lui faisait penser à un fragment du passé resté vivant à travers les siècles. Il joua de la guitare et chanta pour elle. Les Citoyens de l’Empire passaient pour être des esthètes autant que des intellectuels. La chanson de Kenri avait plu à la Libre dame.

Le quartier des Kiths était soustrait aux vicissitudes du temps depuis 3000 ans. Mais la guerre l'avait visité certains jours, criblant ses murs de projectiles et faisant joncher ses rues de cadavres.

Des populaces surexcitées l'avaient envahi, à la recherche d'un paria à lyncher. Kenri rencontra des Norm, officiellement libres, c'est-à-dire libres de mourir de faim quand le travail manquait.

Il y avait surtout des Norm-D, travailleurs manuels de classe inférieure. Kenri pensait que l'Empire stellaire ne durerait plus très longtemps.

Mais il durerait bien au moins le temps qu'il vivrait, lui, et le temps que vivrait Dorthy. Ils pourraient prendre des dispositions pour leurs enfants. Une femme l'insulta et lui cracha dessus.

L'incident l'avait ébranlé.

Il s'arrêta une taverne. Une serveuse et son visage et se détourna d'un air dégoûté.

Le barman ne voulut pas le servir. Mais un homme lui offrit un verre. Son type physique n'était pas tout à fait humain. Ce devait être un Spécial X, créé dans les laboratoires génétiques en vue d'un travail particulier. Il avait dû être affranchi par son maître. L'homme demanda depuis combien de temps était parti Kenri. Kenri répondit 23 ans sur Sirius. Le Spécial X lui dit que la haine des Kiths recommençait à sévir. Il lui révéla que lui aussi avait voulu voyager mais on ne l'avait pas accepté.

Kenri s'en alla après avoir remercié l’X. Dorthy avait voulu voyager sur Marduk, c'était une Citoyenne de l'Empire et Kenri ne put refuser de l'accompagner.

Elle trouva ce monde splendide. Elle avait insisté contre ses amis pour voyager même si à son retour ses amis auraient vieilli. Kenri repensa aux camarades qu'il avait perdus dans les voyages.

Il se dit qu'il était un fantôme sur la terre. Ils mangèrent du poisson. Dorthy pensait que les Kiths n'avaient pas le droit d'en manger mais Kenri lui répondit que cette coutume avait disparu.

Dorthy fut étonnée que les Kiths aient une histoire alors que c'était un peuple errant. Il n'y avait pas eu de colonisation extra-solaire car on ne pouvait consommer animaux et végétaux sans risque, sur les autres planètes. Et puis la proportion de ceux qui aurait pu partir aurait été insignifiante. Tous les hommes de l'espace étaient des Kiths car le Solarien moyen n'avait pas envie de dépenser une somme colossale pour construire un vaisseau et n'éprouvait pas d'intérêt pour une vie dure et solitaire. Dorthy dit à Kenri que comme les Kiths étaient différents des autres, la suspicion et la discrimination devaient fatalement s'ensuivre.

Pourtant Sol ne pouvait se passer des matières fissibles que les Kiths rapportaient des autres systèmes solaires.

Les Kiths faisaient payer leur travail le plus cher possible, ce qui leur valait d'être taxés de rapacité. Et les liens familiaux étaient plus solides chez eux que chez les terriens.

Kenri prit un ascenseur pour monter à la station du transporteur aérien. Il alla vers le centre de la ville. Kenri vit des Standards dans leur livrée écarlate et grotesque, Norms en tunique et kilt et des citoyens de l'empire.

Kenri eut conscience de son aspect miséreux et se pressa contre la paroi du transporteur. Les citoyens le désignèrent comme paria. Il aperçut le gratte-ciel qui appartenait à la famille de Dorthy. Kenri  ne voulait pas avoir honte car sa vie avait duré plus que celle des citoyens. Un citoyen le frappa et les autres citoyens s'esclaffèrent.

Kenri se souvint quand il avait invité Dorthy dans la cabine d'un vaisseau. Elle avait été ravie. Elle est l'enviait d'être utile à la société. Elle aurait voulu aider les Kiths mais ne le pouvait pas.

Kenri l'avait embrassée.

Kenri alla chez Dorthy qui donnait une réception. Le garde le laissa entrer avec mépris. Quelques domestiques le regardaient avec des yeux ronds. Un valet lui barre la route. Kenri l'écarta. Dorthy arriva et l'embrassa. Un millier des visages furent tournés vers lui avec raideur. Dorthy annonça aux invités qu'elle allait épouser Kenri. Tous se mirent à saluer. Sauf quelques-uns qui tournèrent le dos en signe de mépris.

Dorthy l'embrassa, quelques-uns des siens n'approuvaient pas son choix mais ils oublieraient quand Kenri serait un terrien. Comme Dorthy ne pouvait rejoindre les Kiths, Kenri avait choisi de devenir un citoyen. Dorthy lui présenta son oncle, le colonel de Canda, de l'État. Major impérial et son neveu l'Honorable Seigneur Doms.

Le colonel ne détestait pas les Kiths et il voulait recommander Kenri dans la société. Il aurait  besoin de lui pour avoir des conseils sur les Kiths. Kenri voulait adoucir le sort des siens mais Canda n'y pouvait rien.

Doms, lui, méprisait les Kiths. Kenri le frappa. Canda le laissa faire mais lui rappela qu'il n'était plus un Kith désormais.

 Kenri répondit qu'il restera toujours un Kith. Il ne voulait pas devenir l'ami des tyrans. Il savait qu'il finirait par haïr Dorthy s'il devenait l'ami des tyrans. Canda lui souhaita bonne chance.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Humanisme : le Contrat social
Publicité
Archives
Publicité